S’il ne voulait pas l’écrire ce livre, Erwan Lahrer, moi j’étais bien sûre que je ne voulais pas le lire. Oui, je sais, elle est facile celle-là mais c’est vrai que je m’étais dit non, impossible. A cause du sujet, puisque l’auteur a été blessé lors de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan. Aucune envie d’aller volontairement, lors d’une activité de détente et de loisirs, me replonger dans l’horreur et la peur que l’on n’a cessé de nous ressasser à longueur de JT. Et puis, un écrivain que j’aime bien et que je suis sur FB, Jean-philippe Blondel, y a lancé un véritable plaidoyer en faveur de ce livre, en est devenu avec succès un véritable «passeur » et ça a un peu commencé à m’ébranler. Avec sa chronique sur son blog, Delphine Deprasa créé une nouvelle brèche dans ma résolution. Et quand ma copinaute Échappées de Saxaoul s’y est mise aussi, je ne pouvais plus tellement l’éviter et… je les remercie chaleureusement tous les trois.
D’Erwan Lahrer, je n’avais lu, il y a longtemps déjà, qu’Autogénèse. Ce livre ci ne ressemble ni à un roman, ni à un récit, ni à un témoignage, ni à une auto fiction, il est au-delà de tout ça, une sorte d’objet littéraire comme le dit lui-même l’auteur. Il y dépasse l’expérience personnelle pour en faire un ressenti universel, en multipliant les points de vue, demandant entre autres à ses proches ce qu’ils ont vécu du dehors, se mettant même à un moment donné dans la peau des terroristes. C’est fort, c’est riche, touchant, émouvant, tout sauf plombant et le comble c’est que c’est… drôle aussi, vraiment drôle par moments.
Avec ce livre qu’il ne voulait pas écrire, Erwan Lahrer s’est constitué un incroyable capital sympathie, à tel point qu’on aimerait le rencontrer, qu’on y pense presque comme à un ami.
Et ce livre dont je ne voulais rien connaître, je ne peux que vous inviter à le lire…