Sud de l'italie, dans un tout petit hameau, l'été 78 est caniculaire, étouffant. Les adultes se terrent à l'ombre pendant que Michele, 9 ans, sa petite soeur et ses copains sont livrés à eux-mêmes toute la journée. Ils partent en expédition en vélo, se lancent des défis et des gages. C'est comme ça que Michele, tout près d'une maison abandonnée dans un vallon désolé, fait une découverte terrible qui va bouleverser sa vie : au fond d'un trou bien dissimulé, il trouve par hasard un jeune garçon de son âge, enchaîné et en si piteux état qu'il croit d'abord qu'il est mort...
Et je m'arrête là ! Surtout ne pas lire la 4ème de couverture qui en dévoile plus, qui en dit bien trop, trop vite !!!
Je n'avais jamais entendu parler ni de ce livre ni de cet auteur jusqu'à que j'échange avec une blogueuse découverte il y a peu, qui m'a donné envie de le lire et je l'en remercie, vraiment, car je suis ravie d'avoir découvert ce roman d'une intensité si marquante que je ne suis pas près de l'oublier je pense... Cette blogueuse, c'est Delphine-Olympe, allez faire un tour sur son blog, vous y trouverez de belles choses ! En tout cas, personnellement, je suis réceptive à la sensiblité qui se dégage de ses avis...
Mais revenons à notre village des Pouilles écrasé de chaleur et à Michele qui va vite passer malgré lui de l'insouciance de l'enfance à l'angoisse propre au monde des adultes. Le récit est court en effet, ramassé sur quelques jours à peine, pendant lesquels la sourde menace qui plane, le sentiment d'oppression et de suffocation vont aller crescendo jusqu'au dénouement, terrible, que l'on pressent mais auquel on ne veut croire. Michele aura alors appris que ce ne sont pas les créatures imaginaires qui peuplent ses cauchemars qui sont le plus à craindre mais bien les monstres véritables que sont parfois les humains les plus ordinaires. Mi roman iniatique, mi roman noir, Je n'ai pas peur raconte une histoire implacable dans un style épuré, une écriture au formidable pouvoir évocateur qui, sans jamais en faire trop, nous plonge instantanément dans la vérité de l'enfance, dans la chaleur d'un été à la campagne ou dans les affres de la terreur. Un récit d'atmosphère très réussi dans lequel il fait vraiment chaud, nuit, peur...
Je n'ai pas pu le lâcher et je ne peux que vous le conseiller à mon tour !
Le billet de Delphine-Olympe (elle en dit un peu plus que moi sur l'avancée de l'histoire)...