3 couples d'amis se retrouvent tous les ans à Coutainville, en Normandie, pour le week-end du 14 juillet. C'est un rituel immuable, un moment où se retrouver, hors du temps ordinaire. Mais cet été-là, un adolescent ve faire malgré lui voler en éclats les belles apparences, révélant les failles et les lâchetés de chacun ...
Joli roman, doux-amer et empreint de mélancolie. Sur la vie qui passe en abîmant les idéaux, les amours, les êtres. Sur la nostalgie de ce que l'on avait rêvé d'être, ce que l'on fût, ce que l'on est devenu. Usure du temps et du couple, mensonges et compromissions, renoncements et rôle de façade ... chacun, finalement seul, fait comme il peut avec sa lassitude, ses envies fulgurantes de bonheur encore, pourtant, avant qu'il ne soit vraiment trop tard. Et les ados, eux, rêvent d'être adultes déjà, tout en pressentant confusément que non, ce ne sera pas à la hauteur de leurs attentes ...
Autant de questions qui trouvent bien sûr un écho chez quelqu'un de mon âge et si le pincement au coeur est bien présent et un peu douloureux, il est heureusement tempéré par la douce chaleur de moments familiers, la joie un peu bête que l'on connaît tous à retrouver de vieux amis, à se croire pour une minute ou quelques heures insouciants comme avant, affranchis du temps. Une maison de famille, des copains qui se connaissent depuis toujours, des maladresses, des coups de gueule et des éclats de rire, il y a un peu dans Cet été-là de l'atmosphère des films de Sautet, Vincent, François Paul et les autres ... et puis ça m'a fait penser à cette chanson que j'adore, qui me rend toujours un peu triste. Je sais qu'elle a été écrite en hommage à Daniel Balavoine après son accident mais pour moi, elle parle aussi de la perte en général ... jeunesse, légèreté, passion, espoirs et illusions ... toutes celles que, sans en avoir l'air, la vie nous inflige cruellement petit à petit.
Extraits :
"Elle lui avait lu de jolis contes de fées, mais la vie était autre chose. Il y avait la médiocrité et le peu d'ambition, si peu de soin porté aux autres et à soi-même, comme si la vie n'était que le brouillon d'une existence à laquelle on penserait plus tard. Mais quand ?"
"Ils étaient deux enfants trop grands voulant rejoindre les adultes et sachant les renoncements qui seraient les leurs, et comme le temps serait rentabilisé, méthodique et grave. Ils prendraient leurs responsabilités en cachant leur désarroi."
"Et Denis avait hésité sachant que Nicolas ne comprendrait sûrement pas, car les mots de nos croyances sont des mots prétentieux, qui ne disent rien pourtant de ce dont nous faisons l'expérience avec une humilité bouleversée."
Beaucoup d'avis franchement déçus ou mitigés qui parlent de convenu, de déjà lu, de superficiel comme ceux de
Cathulu, de
Gambadou, de
Clara qui le qualifie néanmoins elle aussi de doux-amer. Tout le monde, du même auteur, préfère se souvenir de Bord de mer, très noir, particulièrement dur, dont je garde, c'est vrai, une impression forte.
Géraldine, elle, a beaucoup aimé et le déclare simplement incontournable ...