vendredi 29 novembre 2013

Profanes (Jeanne Benameur)

















Octave Lassalle, 90 ans, ancien chirurgien du coeur vit seul dans sa grande maison depuis la mort de sa fille Claire et le départ de sa femme, Anna. Anticipant la dépendance peut-être à venir, il sélectionne quatre personnes, 3 femmes et un homme, leur attribuent à chacune  une tranche horaire et des attributions spécifiques ainsi qu'une chambre dans la maison. En acceptant de nouveau le contact, en nouant des liens affectifs avec chacun des quatre, Octave chemine petit à petit vers la rédemption et la sérénité, enfin...

Bien loin da ma lecture précédente et de la suivante également, ce roman, sur ma PAL depuis un moment, a su attendre sagement son heure... Son message n'en a été que plus fort, comme une accalmie dans le tumulte, une parenthèse de douce mélancolie, un temps pour se recentrer. J'ai aimé les interactions entre ces cinq personnes, chacune avec ses douleurs cachées et ses failles profondes, le lien ténu qui peu à peu se tisse et les fait s'avancer, à tâtons, vers leur propre vérité. La construction est habile, qui nous dévoile peu à peu, sans nous brusquer, sans les brusquer, un peu plus de Yolande, Hélène, Béatrice, Marc et Octave ; l'analyse psychologique est fine et l'écriture, sensible, délicate, parle au coeur...
Jeanne Benameur me laisse ici presque à fleur de larmes, tant son texte touche à l'humain, chacun cherchant confusément la lumière, à sa manière, bien souvent profane...


lundi 25 novembre 2013

La part des ténèbres ( Stephen King)

















Thad Beaumont, écrivain marié et père de jumeaux, a publié  deux romans qui ont tout juste connu un succès d'estime avant de se laisser rattraper par le syndrome de la page blanche. Mais quand c'est Georges Starck, le pseudonyme qu'il s'est créé dans le plus grand secret, qui écrit, ses livres ultra violents se vendent comme des petits pains. Alors, quand un petit malin, qui a découvert le pot aux roses, veut le faire chanter, Thad Beaumont prend les devants et décide, en mettant en scène une parodie d'enterrement dans un journal people, de tuer officiellement son double fictif. Mais pourra t'il se débarrasser aussi facilement de Georges Starck ?

Bon ben voilà; j'ai regardé dernièrement La grande librairie consacrée à Stephen king et, comme il fallait s'y attendre, ça m'a donné une furieuse envie de me replonger dans un de ses livres. L'avantage, c'est que je n'ai qu'à me pencher sur ma bibliothèque pour avoir l'embarras du choix car certains, lus il y a très longtemps, ne sont  plus très frais à ma mémoire. C'est le cas de La part des Ténèbres, dont je me souvenais pas trop et qui a donc été une bonne surprise totale ! Surtout après l'entretien du King avec Busnel où il évoquait ses processus d'écriture... ici on ne peur rêver plus belle mise en abyme puisque sous couvert de Thad Beaumont et Georges Starck, on reconnaît bien aisément Stephen King et son pseudo Richard Bachman. Et comme Stephen King en parlait lui-même lors de cette émission, il est largement question ici de la schizophrénie de l'écrivain qui vit dans deux mondes parallèles, le réel et celui né de son imagination, sans parler de l'alcoolisme (tout comme le King, Thad Beaumont a arrêté de boire) qui peut venir s'ajouter à cette situation déjà bien étrange ! Evidemment, le suspense va crescendo car si l'auteur s'interroge finement sur les phénomènes qui président à la création littéraire et le dédoublement de personnalité qui en résulte, c'est aussi et avant tout un conteur hors pair qui diffuse insidieusement l'angoisse à partir de quelques détails à priori insignifiants car, comme il ne cesse de nous le dire à chacun de ses livres, le mal absolu ne vient pas de l'extérieur puisqu'il est  tout simplement tapi en chacun de nous.



samedi 23 novembre 2013

Des cartes cadeaux ebooks... sur Bookincard


Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un nouveau concept qui me plait beaucoup : des cartes cadeaux pour pouvoir offrir des ebooks.
Je sais que pas mal d'entre vous sont réfractaires à ce support, pour différentes raisons... mais pour moi, qui lit de plus en plus sur ma liseuse, c'est une super idée ! J'adorerais que l'on me fasse ce genre de cadeaux tout comme j'aimerais pouvoir offrir moi-même si, dans mon entourage, je connaissais plus de personnes équipées pour et à qui ça ferait autant plaisir qu'à moi... c'est bientôt noël, alors pensez-y et visitez le site bookincard pour toutes les explications : 





jeudi 14 novembre 2013

La plume de l'ours ( Carole Allamand)

















Chercheuse universitaire en littérature, Carole Courvoisier mène une étude sur le plus célèbre des écrivains suisses, Camille Duval. Son fil directeur : trouver une explication au changement de style radical de l'auteur, survenu après 12 ans de silence et d'isolement, et qui lui a valu le succès qu'on connaît. Elle décide donc de partir sur les traces de l'écrivain, décédé dans les années 70, une quête qui la mènera des Etats Unis jusqu'en Alaska...

Après tout le monde, je me suis décidée à ouvrir ce livre qui traînait sur ma PAL depuis quasiment un an et qui avait, je m'en souvenais, déclenché un concert de louanges à l'époque de sa parution...
C'est donc confiante et guillerette que j'en entamai la lecture et effectivement au début, tout alla bien.
Malheureusement, je commençai à me lasser, et de plus en plus au fur et à mesure que j'avançai.
Je n'ai pas de reproche majeur à faire à l'auteure, son histoire tient la route (et même si on en devine le ressort avant la fin, là n'est pas vraiment le propos) c'est bien écrit, il y a de l'humour et une belle satire du petit monde fermé des universitaires mais justement, c'est sûrement là que le bât a blessé pour moi. Autant j'ai pu être friande de ce jour d'ambiance à une époque, via Philip Roth ou David Lodge, autant ça m'a paru ici un peu vu et revu et même à la limite de l'ennui, à force.
En conclusion, je ne regrette pas de l'avoir lu mais je ne suis pas mécontente non plus de l'avoir fini.

Juste après une autre lecture en demi-teinte, qui m'a paru un brin longuette aussi, je crois qu'il faut que je choisisse un roman qui déménage un peu plus, là ! Cela dit ne vous fiez pas à mon seul ressenti et relisez ceux de ClaraCathulu et Kathel, nettement plus enthousiastes...

P.S: tout comme Clara, je préfère préciser en fin de billet que Camille Duval n'a jamais existé pour vous éviter prise de tête et recherches inutiles... juste au cas où !



mercredi 6 novembre 2013

En même temps, toute la terre et tout le ciel ( Ruth Ozeki)

















Sur une île sauvage du Canada, en se promenant sur la plage, Ruth ramasse un sac en plastique. Dedans elle trouve le journal d'une adolescente japonaise, Nao, des lettres, un carnet écrit en français et une montre qui fonctionne toujours. Persuadée que ce sac a dérivé jusqu'ici à la suite du Tsunami et que ces écrits lui sont destinés à elle, Ruth, qui peine par ailleurs à écrire son prochain roman, se plonge corps et âme dans les mots de Nao...

Autant le savoir tout de suite, le livre est long (596 pages quand même) et il faut vraiment prendre la peine et le temps de rentrer dedans... Long, c'est bien ce que je me suis dit à plusieurs reprises au cours de ma lecture avec comme une impression de n'en pas voir le bout et pourtant je l'ai fini, avec le sentiment, maintenant, que certainement je l'ai aimé, en tout cas que je ne l'oublierai pas au bout d'une semaine.
Au passif :  un peu trop de contemplatif, de zen et d'immobilisme peut-être pour moi ; la réalité et le rêve qui se mêlent sans frontière quelquefois et, le comble du comble dans mon cas, qui aurait pu me faire abandonner vraiment juste avant la fin : une conclusion développée autour de la physique quantique... rien que ces deux mots me donnent habituellement la nausée!
Malgré tout, ce que j'ai perçu comme lent, répétitif, ou abscons sur le moment, s'est lentement distillé pour me laisser une impression forte, durable et plutôt positive finalement, celle d'avoir découvert un roman intéressant et vraiment riche, abordant de nombreux thèmes, la complexité de la vie au sein de la société japonaise actuelle, en particulier.

Le billet de Cathulu qui le range sur son étagère des indispensables...