De nos jours, 10 janvier en Laponie centrale. La grande nuit prend fin, enfin ! 40 minutes de soleil ce 1er jour de sa réapparition... Klemet, policier sami (la culture originelle des lapons, s'étendant à cheval sur plusieurs pays : Suède, Norvège, Finlande, Russie) de la police des rennes et Nina, sa jeune collègue fraîchement débarquée du sud de la Suède pour le seconder, vont être confrontés à 2 délits majeurs, totalement inhabituels dans ces contrées reculées : le vol d'un tambour sami inestimable au petit musée local de Kautokeino où il venait d'être transféré et le meurtre sauvage d'un éleveur de rennes sami dont on a mutilé les deux oreilles...
Comme les habitués de ce blog s'en souviennent peut-être, les polars nordiques, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais celui-ci sortait tellement du lot et j'en avais lu tant de bien sur différents blogs auxquels je fais confiance que j'ai craqué... avec un peu l'impression que j'allais retrouver, dans une version moderne et revisitée, mes émois d'adolescente à la lecture des Frison Roche. Et puis, chose très inhabituelle : c'est mon mari qui l'a lu le premier, tellement emballé que je ne pouvais que plonger dans le Grand Nord à mon tour !
Et j'ai aimé, bien que déplorant un tout petit peu parfois une certaine lenteur qui fait pourtant, paraît-il, tout le charme de ces polars venus du froid. Mais force m'a été de constater que l'atmosphère très particulière, glaciale pourtant (entre moins 15 et moins 30° en moyenne) et très sombre malgré un taux d'ensoleillement de plus en plus long (bien que tout relatif : autour des 5 heures à la fin du récit) est réellement prenante. L'intrigue, mêlant à la fois enquête policière, étude géographique (un territoire imbriqué dans plusieurs pays) topologique, géologique (il est question d'une mine) climatique (des aurores boréales font leur magique apparition) et ethnologique (la persécution de la culture sami par les pasteurs protestants et le racisme ordinaire toujours d'actualité) tient en haleine et maintient l'intérêt du fait de ses nombreux aspects. Et puis, ma fille s'appelle Nina, comme l'une des héroïnes principales du roman! ;-)
Bref, malgré quelques longueurs, que je reconnais pourtant comme inhérentes au rythme du récit et totalement en adéquation avec l'environnement qu'il décrit, j'ai été séduite par ce roman, écrit contre toute attente par un français qui, visiblement, maîtrise parfaitement son sujet...
Les billets positifs d'Aifelle, de Keisha, de Dasola, de Kathel et d'Yv... et, plus récent et beaucoup plus mitigé : celui d' Alex mot à mots.