Vincent, aujourd'hui chef d'entreprise, marié, 2 enfants, vit en Angleterre. Quasiment une terre promise pour lui, qui, il y a 10 ans, a fui la petite ville de province qu'il habitait en France, sa famille, ses amis, ses petits boulots, ses galères pour se donner une seconde chance, se construire une nouvelle vie. Et il y a parfaitement réussi. Alors quand il est amené à passer toute une semaine seul chez ses parents, c'est à reculons qu'il s'y colle, considérant tout et tous avec mépris, reniant son passé qui va pourtant finir par lui revenir à la figure...
On a beaucoup dit que celui-ci était très différent des autres Blondel, plus noir, plus vachard, déstabilisant ! Et certains lecteurs n'ont pas apprécié ... moi si, énormément !
C'est vrai que je n'avais encore jamais lu sous sa plume tant de cynisme, d'âpreté, voire de méchanceté mais c'est bon et fort parce que ça parle vrai ! Je ne sais pas comment il s'y prend, Blondel, pour toujours aller chercher le lecteur directement au coeur mais on y est, tout de suite, peut-être encore plus particulièrement dans ce roman là, tellement ancré dans nos réalités quotidiennes ! Et même si, à priori, le personnage central est plutôt antipathique il devient malgré tout de plus en plus touchant dans son aveuglement, ses manques, ses faiblesses. Vincent mais aussi Jérôme, son frère, Fanny, son ex, Olivier ou Etienne, ce pourrait être vous, ce pourrait être moi ... Et si l'auteur se fait ici plus mordant, loin de l'image de "gentil" qu'on lui a souvent collée, chez lui, tendresse et sentiments, étroitement liés la conscience de notre triste condition humaine, sont toujours très présents.
J'ai vraiment beaucoup aimé !
Des billets très positifs : celui d'Anne ( qui en est restée "comme 2 ronds de frites";-)) de Saxaoul, de Gambadou et aussi de Sandrine.
Antigone est plus nuancée et Laure, qui pourtant connait bien l'auteur et l'apprécie, n'a pas aimé celui-ci ! Je ne mets pas le lien vers son billet car, en expliquant pourquoi, elle en révèle un peu trop à ceux qui ne l'ont pas encore lu ...
Et puis, passionnante, l'interview de Jean-Philippe Blondel par In Cold Blog !
Cadeaux bonus :
Le morceau des Sex Pistols qui donne son titre au roman ...
... et celui-là, des Clash, cité vers la fin du livre.