mardi 21 juin 2011
jeudi 16 juin 2011
La couleur des sentiments ( Kathryn Stockett )
Nous sommes dans l'état du Mississipi dans les années 60. Toutes les dames blanches de Jackson ont leur bonne noire pour tenir leur maison et élever leurs enfants. Mais ces "négresses" doivent pourtant savoir tenir leur place et leur langue car les lois ségrégationnistes sont la norme ! Minny, renvoyée encore une fois, n'a jamais su ! Aibileen, sa meilleure amie, en a tant vu que sa coupe est assez pleine aussi alors quand Miss Skeeter, une jeune blanche de bonne famille vient leur proposer de témoigner, dans le plus grand secret, sur leur condition, c'est d'abord l'incrédulité et la peur puis ...
Suite à un seul avis lu sur un blog, qui émettait des restrictions quant à la crédibilité d'une telle histoire dans le contexte de l'époque, je m'étais bloquée vis à vis de ce livre et ce alors même que je ne cessais de lire de nouveaux billets dithyrambiques ! Et oui, on peut être bizarre parfois à se faire des idées préconçues reposant sur ... presque rien.
C'est en en parlant avec Catherine, qui me disait ne pas pouvoir imaginer que je n'aime pas ce roman que j' ai commencé à me laisser convaincre ... et c'est Cécile qui, en me l'apportant sur un plateau à domicile, a scellé la rencontre ! Et je les en remercie toutes les deux car effectivement rencontre il y a eu ... j'ai beaucoup beaucoup aimé La couleur des sentiments.
Pour le coup, je n'ai absolument pas ressenti le manque de crédibilité qui avait été évoqué ... l'auteure faisant parfaitement passer la méfiance des bonnes noires vis vis de la "patronne" blanche, la peur et même la terreur dans laquelle elles vivent quant elles pensent aux conséquences possibles si elles étaient découvertes et la confiance, voire l'estime lentement, très très lentement gagnées. Et il ne faut pas oublier que c'est remis en perspective dans le contexte historique qui laissait présager, même timidement, les prémices d'une évolution : la désobéissance de Rosa Parks dans le bus, l'appel au rassemblement de Martin Luther King, les premiers activistes blancs prenant fait et cause pour les noirs, à leurs risques et périls aussi d'ailleurs, il ne faut pas l'oublier ! Car j'ai lu également il y a peu sur un autre blog que Skeeter était peu attachante, à peine concernée par le problème ségrégationniste et par les humilations faites à ces bonnes mais surtout préoccupée de faire un scoop avec son livre pour lancer sa carrière. Et je ne suis pas du tout d'accord avec cette analyse. S'il y a de ça au début, c'est vrai ... Sketeer a tout de même malgré tout beaucoup à perdre et, dans un premier temps, perd d'ailleurs beaucoup ! C'est un personnage riche et complexe qui évolue et grandit tout au long du roman ...
Bref, j'avais peur de lire quelque chose d'un peu artificiel, fabriqué et même carrément manichéen et ce n'est pas du tout le cas, je me suis laissée emporter par cette histoire forte et par toutes ces "figures" du Sud qui prennent vraiment vie et, qu'à quelques exceptions près, je n'avais plus envie de quitter.
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lundi 6 juin 2011
En boucle ...
... dans ma voiture en ce moment, le dernier album de Louis Bertignac :
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Musique
jeudi 2 juin 2011
Le soleil des Scorta ( Laurent Gaudé )
La faute originelle commise par Luciano va condamner sa lignée à être marginale, toujours un peu à l'écart des autres habitants du petit village italien de Montepuccio, une famille pauvre mais riche de caractères bien trempés et de personnages à part. Etre un Scorta, c'est quelque chose et c'est ce que nous conte ici Laurent Gaudé ...
Depuis le temps que j'entendais parler de Laurent Gaudé, j'étais impatiente de le découvrir et si je n'ai pas vraiment été déçue par les Scorta , je n'ai pas été complètement transportée non plus ...
Dans ce coin isolé d'Italie du sud, c'est la terre, âpre, sèche, ingrate mais si prenante, la mer, le dénuement, le roc, le vent, le soleil implacable, la rudesse du climat et des gens que fait vivre Laurent Gaudé à travers ses pages et il le fait très bien ... la brûlure du soleil de midi, si intense qu'elle peut rendre fou, le silence des ruelles désertes, la solitude des collines, tout cela, il le donne à voir , à sentir, à ressentir ! A travers la confession de Carmela et le destin des Scorta, il m'a semblé retrouver par moments un peu de ces sagas familiales à la Gabriel Garcia Marquez, la touche de fantastique et le souffle épique en moins, plus proche de la tragédie grecque alors peut-être ... mais avec ce sens de la famille, du devoir et de l'honneur que l'on imagine vraiment propre aux italiens. Finalement si, tiens en fait, j'ai vraiment bien aimé car en écrivant ce billet quelques jours après avoir achevé ma lecture, il m'en reste tout de même une impression forte que je n'ai pourtant pas ressentie tellement sur le moment ... et peut-être cette absence "d'effet de manche", cette distanciation un peu froide dans la façon de relater les évènements atteignent elles justement tout à fait leur but : nous raconter simplement l'histoire d'une région, d'un moment, d'une lignée dont la plus grande force est sa cohésion, son obstination, sa fierté.
A voir maintenant quelle impression me fera Eldorado, en attente sur ma PAL ...
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