Comment j'ai acheté un livre dans une boulangerie ...

Oui , parfaitement ... comme ça , en payant ma baguettte , j' ai acheté celui-là :




Tout à l' heure , je sors de ma séance de kiné à Arudy ( petit , tout petit bled de la vallée d' Ossau , au coeur du Béarn ) ... il y a une boulangerie pratiquement en face , pratique ... au moment de sortir , mon regard est arrêté par un petit présentoir de livres ... dans une boulangerie ? ... vous imaginez bien qu' il n' y a pas que mon regard qui s' est arrêté , mon corps a immédiatement suivi !

Plusieurs livres différents mais tous de la même auteure , une dédicace annoncée dans la boulangerie même ( ???!!! ai-je bien lu ??? Oui , c' est bien ça mais c' était le 25 avril !!! ). L' une des couvertures m' attire plus spécialement pour l' avoir déjà aperçue sur certains blogs ! Sur la 4 ème , je lis : " Il y a longtemps j' étais nécrivain . Je ne m' en vante pas mais c' est vrai . Même mon éditeur ... Ah , déjà ça ne va pas , ce " mon éditeur " , ce possessif sans partage .Ca vous a des airs de pimbêche prétentieuse. " Et puis : " Drôle , féroce , Danièle de Saint-Bois n'a pas sa langue dans sa poche. Avec un humour décapant , elle décrit la traversée du désert d' une femme écrivain amenée à travailler comme vendeuse dans une boulangerie." Ah ! Ceci expliquerait donc celà ... Et encore : " Pamphlet contre les inégalités , le cynisme des puissants et la bêtise galopante , Marguerite , Françoise et moi est aussi un hommage à la lecture ... "

Ni une ni deux , je demande à la boulangère si elle les vend : elle me dit que non , qu' elle n' a pas le droit mais qu' ils sont vendus à la maison de la presse 20 mètres plus haut et que je pourrai même plus tard me faire dédicacer mon exemplaire puisque l' auteure travaille certains jours avec elle , dans cette boulangerie même ! Waouh !!! Je sors presque en courant ... pourvu que la maison de la presse ne soit pas déjà fermée ... tout d' un coup il me le faut , là tout de suite ! Ouf ... c' est ouvert et j' achète le dernier exemplaire devant la " libraire " perplexe de ne plus en avoir , encore une fois , un seul dans son petit rayon ... il va falloir qu' elle en recommande à nouveau !

Je dois vous avouer qu' en commençant à rédiger ce billet , tout à coup j' ai eu comme un doute : et si c' était une vaste opération marketing particulièrement habile et que ce soit le même topo dans toutes les boulangeries de France et de Navarre ( comment ça parano , moi ? ) mais il y a des trucs tellement bizarres sur internet , comme cet écrivain se faisant passer pour une adolescente à problèmes et qui a inondé de nombreux blogs de ses faux mails pour faire la promo de son bouquin il n' y a pas longtemps ... mais non , j' ai vérifié sa bio : Danièle Saint-Bois habite bien à Arudy ! C' est pas joli ?

Conclusion : moi je dis , pauvre de nous misérables LCA qui ne sommes vraiment plus à l' abri NULLE PART !!!

Dingue , non ?

P.S : je viens de m' apercevoir que , du coup , j' en ai oublié ma baguette à la maison de la presse ... et je vous jure que c' est vrai !

Les Années ( Annie Ernaux )

De l' après-guerre à nos jours , fondus dans la mémoire collective , le parcours et la mémoire individuelle d' une femme ...

Parti pris original que de donner la parole constamment au " nous " ou au "on " , déroulant ainsi le cours du temps et des événements , le fil de l' histoire petite ou grande , une mémoire dans laquelle nous nous retrouvons tous forcément ... et puis , de temps en temps , régulièrement , ce " elle " ... son histoire individuelle à peine esquissée , parfaitement inscrite dans la somme de toutes les autres ... comme en filigrane ou comme ces photos un peu passées parfois qu' Annie Ernaux choisit de décrire , témoins d' une évolution personnelle tout autant que collective , elle à chaque tournant décisif ... J' avoue que ce style m' a un peu déconcertée au début et j' ai eu peur de m' ennuyer ! Ce ton tellement distancié , froid même , sans passion ni sentiments et pourtant ... et pourtant , ça fonctionne , ça fonctionne même à merveille ... Je me suis retrouvée dans plein de petits détails , des façons de réagir et de penser , un air du temps ... au début reconnu par personne interposée , par ce que m' en ont dit mes parents ou ce que j' en ai vu à la télé peut-être puis , au fur et à mesure , de plus en plus du vécu pour de bon , 1000 détails oubliés qui refont surface , qui attendrissent , qui émeuvent tout comme le parcours d' Annie Ernaux lui-même finalement ...
Vraiment impressionnant le déroulé pourtant fluide de cette masse d' informations et ce travail exigeant, cette analyse lucide et sans concessions sur les autres et soi-même ! Une lecture qui me restera ...

Noir et blanc !

" Elles sont bien noires les idées des nuits blanches "

Edmond et Jules de Goncourt

Une vraie boucherie ( Bernard Jannin )

Nous sommes dans les années 50 et à Monsac, petit village du centre de la France , la boucherie-charcuterie Croquard est une véritable institution. Richard le patron , tient de main de maître la boutique et conseille sa spécialité : les pieds de cochon tandis que sa femme Mariette est à la caisse et écrit secrètement un roman. Tous 2 se passionnent pour les matchs de catch et tout va pour le mieux jusqu' à ce que " l' enchanteur merlin ", le tueur de l' abattoir meure dans d' étranges conditions ...

Drôle de roman , le 1er de l' auteur , dont j' attendais cependant autre chose ... je pensais même le faire lire à mon mari ( qui aime les années 50 et qui avait adoré, aussi , Le ventre de Paris de Zola , sur les anciennes halles et ses riches descriptions ). Alors les descriptions de l' étal Croquard sont certes présentes , surtout dans les 1ères pages ... et plutôt savoureuses ... mais ça ne dure pas et on bascule rapidement dans une sorte de grand n' importe quoi , loufoque et un peu surréaliste. Je m' attendais bien sûr à du décalage et à de la dérision avec le rapprochement annoncé entre boucherie et littérature mais cette piste là est en fait très vite abandonnée , à ma grande déception ! Au fil des chapitres , découpés en différents morceaux , on tombe finalement dans du grand guignol , un peu ennuyeux dans le milieu , mâtiné d' horreur , d' étrangeté et d' une certaine tristesse sur la fin ! Pour être original c' est original , oui ... il y a de la truculence , de la démesure , quelques trouvailles , la nostalgie d' une certaine époque aussi ... et ce n' est pas inintéressant , non ... mais ce n' est pour autant une vraie pièce de choix , en tout cas pour moi !

Laure ne l' a pas trouvé non plus totalement à son goût ...

Copyscape

Vous avez peut-être remarqué cette nouvelle bannière dans ma colonne de gauche ( il y en a une également sur mon autre blog : Arrajou news ) :

C' est le billet de Cuné qui m' y a fait repenser mais c' est les filles de chez BOB qui les 1ères avaient fourni une liste d' outils anti-plagiat suite à celui qui avait été dénoncé par leurs soins ... j'ai choisi celui-ci car , comme Cuné , il permet de tester très rapidement si vous en êtes victime ou non ( essayez en cliquant sur la bannière ) mais il en existe d' autres , toujours proposés à la une de la page d' accueil de BOB ... ce n' est pas que ce soit gravississime en soi mais ce n'est pas agréable ... alors si ça peut être un peu dissuasif !

The dark side of the moon ( Dominique Sigaud )

Journaliste , Anna Maria , part seule et dans le plus grand secret ( par inconscience , arrogance , pour prouver quelque chose ?) recueillir le témoignage d' un homme qui vient de survivre à la torture. Avec son petit carnet devenu explosif , rempli des faits et des noms , elle s'apprête à rentrer chez elle mais " elle n' aura pas le temps de prendre la mesure de son erreur , à peine le temps d' avoir peur ... "

C' est encore une fois le titre ( c' est aussi celui d' un morceau de Pink Floyd écouté en boucle ) qui m' a d' abord accrochée puis le résumé. Je ne sais pas pourquoi mais l' Amérique latine m' a toujours attirée et les horreurs et dérives des ses différents régimes totalitaires souvent interpellée. Je garde , entre autres , un souvenir fort du film de Polanski : La jeune fille et la mort avec Sigourney Weaver et Ben Kingsley ( d' après une pièce du chilien Ariel Dorfman ) et du livre Luz ou les temps sauvages d' Elsa Osorio qui se déroule au en Argentine. Ici , le pays n' est pas clairement identifié mais peut importe , ça pourrait être n' importe où en Amérique latine et même n' importe où dans le monde ... le propos essentiel est la torture : ce qu' elle fait de chaque être humain , du torturé d' abord bien sûr et des changements irrémédiables et profonds qui vont en découler mais aussi du tortionnaire ... et du rapport entre ces 2 personnes. Le sentiment de supériorité sur l' autre , la sensation d' impunité que donnent les privilèges d' une certaine classe ( ceux du "bon côté" ) mais qui peut néanmoins voler en éclats , la certitude d' une légitimité qui permet tout , le dédoublement de personnalité ( tourmenteur/époux et bon père de famille ) l' orgueil , le mépris ... tout ça est évoqué et finement analysé mais ce qui reste ... ce qui reste ... c' est cette confrontation avec le fameux côté sombre qui occulte le reste ... ce qui reste c' est l' horreur et la PEUR ... qui prend le pas sur tout ... abjecte et rendue palpable par des scènes vraiment très difficiles , par une écriture tendue , directe et des phrases courtes terriblement efficaces. C'est dur , éprouvant mais néanmoins nécessaire et " passionnant " d' une certaine façon !

La grosse ( Françoise Lefèvre )

Un jour Céline est devenue garde-barrière , grosse et donc différente ...

Petit livre ( Actes Sud : que j'aime cet éditeur ) par le nombre de pages , grand par l' émotion !
L' histoire est d' une tristesse à pleurer , désespérante à souhait mais portée par une telle écriture ... j' ai commencé tout doux puis je me suis laissée littéralement emmener par la puissance des évocations , riches de belles images , par toute cette poésie , tout cet amour envers et contre tout ... et malgré tout !

Aya de Yopougon Tome 4

Innocent part à Paris tandis qu' à Abdidjan Aya a un sérieux problème avec l' un de ses professeurs ...

Comme je le disais déjà pour le Tome 3 , cette série , loin de s' essoufler se bonifie au fil des tomes et gagne en profondeur. Des thèmes interessants y sont abordés sans y toucher , naturellement dans le déroulement de l' histoire : la famille de Félicité qui s' est désinteressée d' elle depuis des années et qui revendique soudain sa parenté dès qu' il peut y avoir quelques sous en jeu , l' importance des études et les chantages auxquels les filles sont confrontées , l' autre monde que représente la France et Paris pour un ivoirien fraîchement débarqué ... Et dans le bonus de fin , savoureux , on apprend toujours quelque chose : cette fois-ci que jusqu' en 1984 les ivoiriens n'avaient pas besoin de visa pour entrer sur le territoire français !
En tout cas , elle est drôlement douée cette Aya car moi qui ne lis quasiment jamais de BD , elle a réussi à me rendre pratiquement accro à celle-ci ...

Le tag des 4 ( ou 5 ou 3 ! )

Allez , c'est reparti pour un tour !

Cécile n' a rien trouvé de plus 9 que de me taguer et comme Cécile n'en a jamais assez , elle avait fait passer le tag initial de 4 réponses à 5 , variante inflationniste , comme elle le dit elle-même ! Histoire de calmer le jeu et comme , pour changer , je n' ai jamais assez de temps , je remets les choses pas tout à fait à leur place , non ... puisqu' un peu moins ... avec 3 réponses seulement , variante dépressionniste ... et tac voilà , y' avait qu' à pas me taguer !!!

Allons-y donc ...

3 jobs que j’aurais aimé exercer :

- Journaliste
- Ecrivain
- ? heu ... rentière ??? Et j' ai failli oublier ... quelle andouille .... évidemment libraire !

3 films que je connais par coeur :

- Les bronzés 1 et 2 ( comme tout le monde ) et tant qu' à faire Le Père noël est une ordure
- Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au Paradis
- Out of Africa

3 livres préférés :

Allez , parce qu' il faut choisir vite et sans trop réfléchir ...

- Belle du seigneur d' Albert Cohen
- L' Allée du roi de Françoise Chandernagor
- Au bonheur des dames de Zola

Mais demain , ça en serait peut-être ... et sûrement même ... d' autres ...

3 émissions :

- Feu Apostrophes
- Feu Nulle part ailleurs ( avec Gildas-Decaune-Garcia ) comme Cécile ...
- Rendez vous en terre inconnue

3 séries :

- Sex and the City
- Ally Mac Beal
- Desperate Housewives

Que des histoires de nanas , quoi !

3 endroits où j’ aime passer les vacances :

Rarement au même endroit maintenant ...

- Arcachon ( pas vacances mais week-end rituel d' avant ou d' après saison )
- New York et les Etats Unis ( j' adorerais y aller )
- Italie ( je ne m' en lasserai jamais !)

3 sites webs que je visite quotidiennement :

- Comment ça 3 ??? Si seulement ...

3 plats que je ne mangerai jamais :

- De la cervelle ( plus jamais , jamais ! )
- Des tripes
- Des anchois

3 plats que j’adore :

- Pâtes
- Pizzas
- Coquilles St Jacques ( bienvenue au club Cécile )

3 endroits où j’aimerais être en ce moment :

- Mon lit !!!
- En Italie
- En villégiature ...

3 personnalités actuelles ou du passé que j’aimerais rencontrer :

- Jésus Christ si temps est qu' il ait jamais existé ...
- Eve
- L' un(e) de mes ancêtres

3 vœux pour l’année prochaine

- Santé , bonheur , amour ( pour tous ceux qui me sont chers)

3 centres d’ intérêt ou activités :

- Lire
- Se cultiver en s' amusant
- Echanger

Et pour ne pas respecter la règle de départ jusqu' au bout , je refile le bébé à une seule personne seulement ... encore nouvelle sur notre petite bulle virtuelle , je pense qu' elle n'a pas été saturée de tags et ce sera l' occasion de faire plus ample connaissance avec elle , je parle d'Hambreellie !

Une blonde blessée qui par un soir d' été ... ( Régis Franc )

Dans un dîner très parisien , l' héroïne qui vient d' apprendre que son copain la trompe avec sa meilleure amie , accepte la proposition de son voisin de table de s' enfuir avec lui , là tout de suite ...

C' est évidemment le titre qui m' a accrochée puis la 4 ème de couv , assez concise ... au final , ça s' est laissé lire et Régis Franc m' a même arraché quelques sourires mais la satire d' un certain milieu parisien est un peu trop marquée ( l' auteur est surtout connu pour ses chroniques en BD ) et ça m' a même paru assez daté ( alors que le livre ne date que de 2001) et puis ... ça s' arrête là , pas grand chose d' autre à en dire pour moi !

L' homme de sa vie

Je disais justement hier à Pascale dans les comms ( à propos du dernier film de Zabou Breitman : Je l' aimais ) que ce DVD m' attendait depuis un moment ... et du coup , ça n' a pas traîné ... profitant d' être toute seule à la maison hier soir , je l'ai regardé ... et bien m' en a pris d' avoir choisi ce moment car je peux jurer sans me tromper qu' Hervé aurait très vite décroché ! Etant restée sur l' ENORME coup au coeur de Se souvenir des belles choses , j' avais peur d' être déçue par celui-ci et oui ... je l' ai été ! Ce n'est pas pour autant que je l' ai détesté ... j' en ai aimé différents aspects ... beaucoup : certaines subtilités de la mise en scène évoquant sans y toucher de jolies choses sur les sentiments intimes , de très belles images , le jeu de Bernard Campan qui se révèle décidément un acteur tout en finesse ... Zabou a incontestablement de bonnes idées , beaucoup de sensibilité et un talent de réalisatrice à explorer ( en plus , j' aime beaucoup le personnage ) mais ... j' ai aussi été agacée , pas mal , par les mêmes belles images esthétisantes mais trop systématiques , par les mêmes effets de style quelquefois plus du tout subtils et même carréments lourds , par le fouillis de la narration ... enfin bref , j' ai aimé ... sans avoir vraiment aimé et Zabou réalisatrice continue à m' interesser même si je n'ai pas trop envie de voir son dernier ( plus à cause de l' histoire d'ailleurs d' autant plus que le livre de Gavalda que j' avais lu au moment de sa sortie ne m' a pas laissé un souvenir impérissable ) ...

Encore craqué !

J' en avais trop envie ...

Le 1er à force d' en entendre parler sur les blogs ... et puis le titre ... la couverture ...

... le second à cause de ce que j'en ai entendu à la télé et lu dans les magazines et puis l' argument et le titre encore ...

Ecoute-moi ( Margaret Mazzantini )

Pendant que l' un de ses collègues opère sa fille de 15 ans , entre la vie et la mort après un accident de scooter , le narrateur entreprend de lui raconter en une longue confession les étranges rapports qu' il a entretenus avec sa maîtresse Italia ...

Je ne sais pas bien quoi dire de ce livre ! Il ne m'a pas déplu , non ... et j' ai avancé dans l' histoire sans aucun ennui mais j'ai ressenti tout au long de ma lecture une sensation de tristesse , de défaitisme , de pessimisme assez plombante ! Un sentiment de malaise , une ambiance un peu malsaine , glauque et déprimante ... à l' image de la maison d' Italia ! Peut - être est-ce mon état d' esprit du moment qui me l' a fait percevoir surtout comme ça ?