lundi 12 décembre 2011

Alex ( Pierre Lemaître )















Alex, belle et sensuelle,  est enlevée et séquestrée par une brute qui lui réserve un sort abominable. Le commandant Camille Verhoeren tente désespérément de la retrouver avec le peu dont il dispose mais ...

Et vous en savez déjà bien assez ...
Après Travail soigné, que j'ai adoré, voici donc le 2 ème volet des enquêtes de Camille Verhoeren, un commandant de police à l'histoire bien particulière dont ... je ne vous révèlerai rien ! Alors encore une fois, l'intrigue, bien construite, provoque des  frissons d'horreur et  tient en haleine jusqu'à la fin, plutôt habile ! Quelle histoire que celle d'Alex !!! Cette fois encore, il y a des  allusions à la littérature, à des romans célèbres et que voulez-vous, forcément , ça dispose plutôt bien ... et puis, au-delà de l'enquête policière et de la résolution du mystère, j'ai apprécié l'évolution du personnage de Camille Verhoeren, ce qui lui est arrivé dans l'opus précédent influençant forcément son comportement et sa manière de résoudre cette affaire là ! Tout cela étant dit, j'ai aimé Alex mais je garde un faible particulier pour Travail soigné qui reste, pour l'instant, mon préféré de Pierre Lemaître.
A confirmer (ou pas) une fois le n°3 de la trilogie annoncée paru et lu ....

Un énorme merci à Sandrine qui a accepté de prolonger pour moi le voyage d'Alex alors qu'il était déjà tout prêt à rentrer au bercail et qui me fait bénéficier d'un autre de ses livres voyageurs en très peu de temps.  Et je ne fais que me féliciter d'avoir suivi ses conseils avisés : attendre pour commencer Alex d'avoir lu Travail soigné, quel gâchis sinon ...
Son billet ici !

Là, ceux de Stephie et de Saxaoul, sélectionnés parce qu'encore une fois, ils savent ne pas en dire trop !


vendredi 9 décembre 2011

Les revenants ( Laura Kasischke )
















Nous sommes sur le campus d'une université du Midwest. Craig, étudiant de 1ère année, sortait avec la belle et pure Nicole Werner mais ils ont eu un accident de voiture et elle est morte. Quelques mois après, rongé de culpabilité, Craig a l'impression de la voir partout mais il n'est pas le  seul ! Perry, son coloc, qui avait grandi avec Nicole est victime du même phénomène ...

Je m'arrête là et ne donne pas plus de détails dans le résumé car les personnages de ce roman sont nombreux (2 figures de profs très importantes, entre autres) leur interaction permanente et l'intrigue foisonnante. Elle ne cesse de se développer au fil d'une narration multipliant les points de vue et les retours en arrière, éclairant peu à peu chacun sous un jour nouveau car, selon un thème cher à Laura Kasischke, les personnalités apparemment sans aspérités  cachent souvent des choses bien sombres. Elle qui adore égratigner la middle-class américaine s'en prend ici à l' université et ça fait mal, très mal ! Fraternités et sororités, rituels malsains, vilains secrets à étouffer et réputation à préserver coûte que coûte ... l'image des campus en prend un sacré coup ! Si on ne sait pas trop par moments où elle va nous emmener, l'auteure semble s'amuser à nous perdre pour mieux enrichir la psychologie des protagonistes, donner de nouveaux développements à son propos, composer un puzzle au final cohérent mais surtout ... envoûtant ! Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir, me prenant au jeu. Cependant, tout comme dans En un monde parfait, son précédent que je venais de terminer, pas de chute terrible, pas de conclusion définitive mais une interprétation laissée au libre arbitre des lecteurs et ça, c'est un peu nouveau pour moi dans les livres de Kasischke !!!

Kathel, Voyelle et Consonne et Biblio du dolmen vous en parlent aussi ...


Sinon, chaque fois que je reprenais le livre, j'avais ce morceau ...

( Les revenants -V. Paradis)

... qui me trottait dans la tête ! 


mercredi 30 novembre 2011

En un monde parfait ( Laura Kasischke )















Jiselle, hôtesse de l'air, est toujours célibataire à 30 ans. Alors, quand le beau pilote Mark Donner, qui fait fantasmer toutes les femmes, la demande en mariage, elle pense vivre un conte de fées. Seulement voilà, il est veuf et père de 3 enfants, dont 2 filles adolescentes pas du tout disposées à accueillir la nouvelle venue. Et puis, Mark se met à rentrer de moins en moins souvent tandis que  la mystérieuse épidémie qui décime les Etats Unis s'amplifie, rendant le quotidien de Jiselle de plus en plus difficile ...

Encore un livre  plutôt  étrange (après l'Inaperçu, le précédent lu) qui commence un peu comme une gentille bluette pour évoluer petit à petit vers une situation de crise intense qui fera se révéler les différents personnages !  L'épidémie en question ressemble fortement à une grippe H1N1 qui aurait finalement pris toute son ampleur, nous ancrant donc d'emblée dans une réalité possible, où l'on peut se projeter et pourtant, tout baigne dans une atmosphère un peu bizarre, mystérieuse. La pierre angulaire du récit est Jiselle qui va finalement devenir le seul repère dans un environnement qui se délite complètement. Car la petite hôtesse fleur bleue et un peu mièvre, bien que dépassée par les événements, va devoir réagir au jour le jour et faire appel à des ressources insoupçonnées, se découvrant plus forte qu'elle ne le croyait, devenant le pilier de cette famille à la dérive. Et c'est d'ailleurs le véritable sujet ... comment cette femme sans réelle épaisseur dans "un monde parfait" va finalement donner toute sa mesure et un véritable sens à sa vie dans un monde devenu plus qu'imparfait. 
Elle ... mais nous aussi car c'est ce que semble pointer Laura Kasischke : notre infinie capacité d'adaptation qui peut aboutir, selon la personnalité de chacun, au meilleur comme un pire. 
J'ai aimé ce roman et pourtant j'ai comme un sentiment diffus de frustration, d'inachevé ... peut-être parce qu'il n'y a pas comme, par exemple, dans Rêves de garçons, un retournement final fort et terrible mais que le sort de certains personnages, comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs ici, reste à la seule appréciation du lecteur. Et pourtant non, car d'une certaine façon, ça renforce encore le propos alors je ne sais pas ...

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que j'ai toujours accroché à ce que j'ai lu de Laura Kasischke (Rêves de garçons : le 1er, un coup de coeur, A moi pour toujours, La couronne verte, même si c'est celui que j'ai le moins aimé ) à tel point que j'ai directement enchaîné avec son tout dernier : Les revenants et qu'hier j'ai acheté son tout premier : A suspicious river.

Le billet, récent, de Kathel qui vous conduira vers d'autres ...


vendredi 18 novembre 2011

L'inaperçu ( Sylvie Germain )
















Sabine a perdu son mari dans un accident de voiture, tente vaille que vaille de faire tourner seule le magasin qu'ils avaient créé et d'élever ses 4 enfants, tout en évitant l'influence insistante de son beau-père, patriarche autoritaire. Par hasard, elle rencontre Pierre et lui fait instinctivement confiance. Sans aucune attache, le jeune homme accepte l'emploi qu'elle lui propose au magasin sur un coup de tête. 9 ans plus tard, Pierre est toujours là et est devenu pour chacun bien plus qu'un employé, secondant Sabine, s'attachant les enfants jusqu'au jour où il disparaît brutalement sans explication ...

Voici un roman singulier qui a pourtant su m'emmener, m'entraîner, par son étrangeté même peut-être, son lot de personnages cabossés, sa sensibilité, son écriture particulière ... Ce Pierre mystérieux, si neutre, si transparent et pourtant si bienveillant, cristallise finalement la personnalité de chacun, dans cette famille de province apparemment banale, normale, malgré quelques excentricités. Mais quelle famille est vraiment "normale"  ? Et si sa présence a été positive pour la plupart de ses membres, c'est son absence qui les fera véritablement avancer, chacun individuellement, à la recherche de sa propre vérité. J'ai craint un moment qu'on ne sache jamais rien de plus de Pierre et que son histoire à lui (quasiment inexistante) nous soit pour toujours inconnue. C' était une option envisageable, quoique un peu frustrante, son rôle se bornant alors uniquement à celui de catalyseur mais non, il a un passé, et  plutôt lourd, révélé quasiment à la fin. Quête d'identité, normalité, poids de la famille sur la personnalité, fardeau des conventions sociales,  secrets et  non-dits, influence des événement extérieurs,  de la grande histoire sur la petite ... voilà, entre autres, les thèmes abordés dans ce curieux récit qui avance comme la vie, linéaire par moments puis par saccades, imprévisible.
Aussi imprévisible que la rencontre qui va se faire, ou non, avec un livre ! Pourquoi suis-je restée un peu à côte de Laver les ombres ? Pourquoi celui, sans être non plus un coup de coeur,  m' a-t'il plus parlé ?  Plaisirs et surprises, toujours renouvelés,  de la lecture ...

Sur ce roman sorti en 2008, de nombreux avis, certains plutôt mitigés : Papillon ("j'ai refermé ce livre avec un grand sentiment de frustration"), Cathulu ("guettant mais en vain l'étincelle qui ferait flamber mon enthousiasme"), Amanda ("le tout était un peu trop ampoulé"), Aifelle ("En bref, j'ai l'impression d'être passée complètement à côté de ce livre"), Mango carrément"déçue" ... et d'autres vraiment enthousiastes, Clara ("Une lecture envoûtante et très belle par l'écriture"), Sylire ("j'ai lu le livre quasiment d'une traite") voire super enthousiaste, je pense à Anne ("Non, ma Sylvie Germain ne m'a pas déçue! Oui, j'ai encore aimé lire ses mots! Non, pas un instant je ne me suis ennuyée! Oui, son écriture me parle encore!") grande fan de l'auteure, vous l'aurez compris ! ;-)


mardi 15 novembre 2011

Librairie tout juste née ...


L'info m'a été envoyée par ma copine de blog  Géraldine (et  pas uniquement virtuelle  puisqu'elle est venue 2 fois déjà à l'Arrajou) ouverture d'une toute nouvelle librairie à Tarbes, la ville où elle habite : 


Bonne nouvelle ! 


dimanche 13 novembre 2011

Laver les ombres ( Jeanne Benameur )
















Léa, 38 ans, danse à corps, à coeur perdu ... car danser, c'est maîtriser. La seule façon pour elle de trouver un point d'équilibre dans sa vie, ses relations compliquées avec les hommes. Un soir de grosse tempête, elle part sans réfléchir pour la petite ville côtière où habite sa mère, Romilda. Au téléphone, sa voix lui a paru différente, dissonante, comme si un secret, confusément perçu, allait sortir de l'ombre, enfin, là, ce soir ...

Encore une fois, vous n'en saurez pas plus et, en cherchant des billets pour les liens à la fin du mien, j'ai été estomaquée qu'on puisse tout dévoiler, comme ça tout à trac,  alors que l'intérêt du roman réside dans le crescendo qui va peu peu porter à son paroxysme le malaise latent depuis si longtemps, celui que ressent Léa et qui n'est en fait que le miroir de celui de Romilda. L'écriture est à la fois belle et efficace. Les mots sont choisis, les phrases sont courtes, nettes mais en disent pourtant long sur la complexité des sentiments, la profondeur de la souffrance, le poids de la honte et du silence ! Alors, pourquoi suis-je malgré tout restée extérieure à cette histoire de relation mère/fille, de femme, sans empathie réelle pour les personnages ? Mystère !  Peut-être une mauvaise passe de lecture ...

J'ai retrouvé ce même sentiment (sans explication rationnelle non plus) sur un billet que je ne citerai pas car il en dévoile trop, trop vite. Les autres sont dithyrambiques : Clara, Leiloona, Sylire, Antigone ...


mercredi 9 novembre 2011

Alice Kahn ( Pauline Klein )
















Quand William l'aborde à la terrasse d'un café, la prenant pour une certaine Anna, elle ne dément pas. Lui est photographe, elle (dont on ne saura même pas le vrai prénom) passe son temps à se réinventer à travers le regard des autres ...

Voilà c'est l'argument de départ, le prétexte à une réflexion sur la recherche d'identité, le regard que l'on porte sur soi-même, l'influence de celui des autres ... couplée à une petite analyse plutôt corrosive du milieu de l'art contemporain. Du moins c'est ce que j'en retiens. Et oui, vous l'avez sans doute déjà deviné, ça ne m'a pas captivée le moins du monde. Les thèmes abordés sont pourtant passionnants  mais Pauline Klein n'a pas réussi à m'intéresser et ces petites variations ( courtes, c'est déjà ça : une centaine de pages en petit format ) m'ont paru assez vaines !

Maintenant, ce n'est pas parce que je n'aime pas que je dois en dégoûter les autres, comme on dit. Alors, pour faire bonne mesure, voici les billets de Clara, Laurence, Cathulu, Keisha, Voyelle et Consonne, tous conquis !
 Peut-être que je n'ai rien compris ?!

lundi 7 novembre 2011

Travail soigné ( Pierre Lemaître )
















Aïe, aïe, aïe ! Comment faire un résumé sans trop en dévoiler ? Alors, disons juste que le commandant Verhoeren, policier hors normes qui ne craint pas les affaires atypiques, va pour le coup être servi et plus que servi ! Les crimes, horribles, s'enchaînent et  la presse se déchaîne, entraînant notre homme au coeur d'une vraie tourmente ...

Et voilà ... maintenant, vous vous dites "mouais, un polar de plus, quoi, et qui a l'air bien classique qui plus est !" et moi je suis obligée d'écrire très gros, comme si je vous le disais très fort "MAIS NOOOON, ABSOLUMENT PAS !!!" surtout ne passez pas à côté  à cause de ce résumé peu éloquent, c'est vrai, mais justement ... croyez moi, moins on vous en dira et meilleur ce sera ! Sachez seulement que :

1) Ce commissaire là n'est pas tout à fait comme les autres, effectivement  ...
2) Les crimes horribles sont vraiment HORRIBLES et qu'il vaut quand même mieux avoir le coeur bien accroché à la lecture de certaines scènes, gores !
3) Les personnages secondaires ont tous des caractères fouillés qui les rendent très intéressants
3) C'est plutôt bien écrit
4) C'est super malin, bien mené, bien raconté
5) Le dénouement vous cueillera totalement
6) Les lectrices (lecteurs) que nous sommes toutes (tous) ici ne peuvent qu' être séduits par l'hommage à la littérature contenu dans ces pages ...

Bon, ça vous donne un peu plus envie déjà ? Pour finir, je dirais que j'avais déjà globalement du mal à m'en détacher mais sentais quand même aux 3/4 une très légère baisse de régime de mon intérêt quand ...  a commencé la seconde partie, une cinquantaine de pages avant la fin, et là,  sincèrement, je crois qu'il aurait pu se passer n'importe quoi autour de moi, je ne l'aurais pas lâché avant la dernière ligne !!!
J'ai découvert Pierre Lemaître avec Robe de marié que j'avais bien aimé puis j'avais lu Cadres noirs qui m'avait beaucoup plu aussi par son côté original, enraciné dans la réalité sociale.
C'est Sandrine qui, sur son blog,  m'avait plus que tentée avec Alex, le dernier roman sorti de l'auteur, mais elle m'avait alors conseillé de commencer par Travail soigné (prix Cognac 2006) annoncé comme le 1er de la trilogie Verhoeren dont Alex est aujourd'hui le 2ème opus et je l'ai écoutée.  Si Travail soigné est donc mon 3 ème roman de Pierre Lemaître (bien que ce soit en réalité le 1er qu'il ait écrit, heu ... vous me suivez toujours, là?) c'est aussi mon préféré !  Et je n'ai plus qu'une idée en tête : me ruer au plus vite sur Alex et espérer que le 3ème volet de cette trilogie Verhoeren ne tarde pas trop à sortir ...
Un auteur à suivre, vraiment !

D'autres avis mais uniquement de celles qui savent suffisamment, selon moi,  tenir leur langue : Sandrine (on a eu exactement le même ressenti sur la fin),Cuné et lili du blog des livres et moi.


dimanche 6 novembre 2011

Polisse



Vu hier soir, ça tourne encore en boucle dans ma tête ce matin !
 Le quotidien, comme s'y on y était, d'une unité de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs).Violent, terrifiant, insoutenable par moments, prenant, poignant  mais aussi terriblement humain et drôle, oui ... drôle, vraiment, dans quelques scènes irrésistibles, comme autant de petites soupapes de sécurité, indispensables, pour désamorcer le sordide !


vendredi 4 novembre 2011

Rose ( Tatiana de Rosnay )















Paris 1868. Sous l'impulsion du baron Haussmann, préfet de Napoléon III, la ville ne cesse de changer, sacrifiant des quartiers entiers pour se moderniser. Rose, 59 ans, habite toujours la maison de famille de son époux Armand, décédé 10 ans auparavant. Celle-ci est pourtant promise très prochainement à la démolition, alors dans une longue lettre à Armand, Rose décrit ce nouveau Paris qu'elle ne reconnaît plus, retrace leur vie de couple heureux et tente de révéler enfin son secret toujours tu ...

J' ai aimé revisiter ce Paris oublié en compagnie de Rose, au rythme lent de ses lettres et de sa confession peu à peu distillée. A travers son récit, c'est toute une rue disparue, tout un monde envolé qui reprend vie avec ses petits commerces si nombreux à l'époque, ses caractères bien marqués, ses voisins qui se connaissent tous, comme dans un village. Et on s'y attache et on y est, dans la rue Childebert ou dans la rue des Ciseaux, de plus en plus envahies par la poussière des travaux ... vraiment ! D'autant que sous ses airs sages et doux, Rose cache une âme bien trempée, une détermination plus grande qu'on ne l'aurait d'abord imaginé et nous livre son vécu parfois doux-amer sur les relations filiales, par exemple. Et puis, cerise sur le gâteau, guidée par son ami libraire, Rose se prend peu à peu de passion pour les oeuvres de Flaubert, de Baudelaire, d'Edgar Allan Poe, oubliant pour un temps le présent si menaçant en se perdant dans leurs pages ... Mais ce qui m'a vraiment emballée dans ce roman, c'est l'impression fugace de renouer, par moments, avec certains grands bonheurs de mes lectures adolescentes, quand je dévorais littéralement  Zola, auquel je n'ai pu m'empêcher de penser ! Je me rend compte que je n'ai  pourtant jamais lu La Curée, qui se situe dans le même contexte ... c'est peut-être l'occasion d'y remédier !

Merci à Sandrine qui a fait voyager Rose jusqu'à moi !

Saxaoul, Clara, Laure et Stephie en parlent aussi ...


jeudi 3 novembre 2011

Et s'il n'y avait plus de libraires ?


C'est la couverture du Télérama de cette semaine, c'est aussi le thème d'un article de 3 pages ... je ne l'ai pas encore lu mais je me suis dit que ce serait peut-être intéressant d'en faire profiter celles et ceux qui auraient envie de le parcourir sans pour autant acheter le magazine :





Cliquez pour agrandir (un peu) car il faut quand même avoir de bons yeux ... bonne lecture ! 

lundi 31 octobre 2011

Ah oui ?



Crédit photo : sûrement , pour changer ! 


mardi 25 octobre 2011

La peine du menuisier ( Marie Le Gall )
















La narratrice parle de son enfance, triste et solitaire, entre un père âgé et mutique qu'elle n'appelle que Le Menuisier, sa grande soeur handicapée mentale, sa mère et sa grand-mère et surtout tous les morts de la famille, encadrés sur les murs, et qui finissent par devenir pour elle de vrais compagnons. Attirée de façon morbide par les cimetières, elle pressent un passé douloureux et caché au sein de sa famille, un secret qui inexplicablement lui pèse mais les paysans du Finistère sont des taiseux ... 


C'est Sylire, parce qu'elle l'avait beaucoup aimé, qui m'avait d'abord tentée mais j'avais attendu sagement (pour une fois) la sortie poche et bien m'en a pris ! Car malheureusement,  de la peine, c'est moi qui en ai eu pour le terminer ... non que je l'ai trouvé mauvais ou mal écrit mais qu'est-ce que ça m'a semblé long et plombant ! Cette petite fille attirée à ce point par la mort et les cimetières, ces descriptions des défunts dans leurs cadres à n'en plus finir, ce manque d'amour et de communication à longueur de pages ...  de la description des maisons à celle du paysage ou du caractère des gens, tout est irrémédiablement gris, terne, froid, cafardeux. De quoi sombrer réellement dans la déprime !  Quant au fameux secret de famille, pressenti et enfin révélé vers la toute fin, il ne me paraît pas suffisant à justifier l'attitude du Menuisier à l'égard de sa fille ni la façon dont celle-ci le perçoit et se comporte avec lui. Et bien que ce ne soit pas joli joli, c'est sûr, du coup je m'étais  imaginée bien pire encore !!! Voilà ce que j'ai ressenti mais je suis peut-être passée complètement à côté alors ne vous arrêtez pas à mon seul avis,  bien d'autres sont très enthousiastes : pour Sylire c'est un vrai coup de coeur, "un récit bouleversant", Aifelle parle d'un premier roman magistral et Cathulu évoque "un roman lent et fascinant. Une langue superbe".


lundi 24 octobre 2011

Vu ...


...  sur un blog ( non littéraire ) il y a quelques temps  : 


Et pourquoi ...


... je ne tombe jamais sur des trucs comme ça, moi, hein ??? ;-)


mercredi 19 octobre 2011

Nagasaki ( Eric Faye )















Célibataire, la cinquantaine, Shimura-San a une vie plutôt terne. Après sa journée de travail appliquée, sans surprises, il regagne toujours seul sa petite maison de la banlieue de Nagasaki. Enfin, sans surprises, ce n'est pas si sûr car depuis un moment, il ressent comme une présence invisible chez lui et de la nourriture disparaît ... 

C'est le billet récent de Cathulu qui m'a donné envie de lire ce roman. Il avait fait pas mal parler de lui à l'époque de sa sortie et comme il vient de paraître en poche, il n'y avait donc aucune raison de s'en priver et ... il n'y a rien à regretter ! Extrapolant à partir d'un fait réel qui a bien eu lieu au Japon,  Eric Faye nous livre un texte court et précis, sans fioritures, qui aborde pourtant une grande variété de thèmes et de sentiments mais tout en retenue, sans démonstration, comme on se plaît à imaginer les japonais. L'argument de départ est celui de la violation de l'intimité, du cocon protecteur où chacun d'entre nous a besoin de se replier à l'abri du monde (ayant souvent des "inconnus" dans ma maison de part mon activité,  j'y ai été particulièrement sensible) mais solitude, indifférence, difficulté des rapports humains, poids du passé, attachement aux racines, honte, culpabilité aussi bien que crise économique, précarité sociale et déshumanisation de la société sont autant de questions abordées en peu de pages et peu de mots. J'avais été intriguée par le sujet et le récit a donc su maintenir mon intérêt  jusqu'à la fin, plus inattendue qu'on ne l'aurait crue.

Extraits : 

"Des collègues que d'ordinaire rien ne détournait de leurs écrans (A quoi bon mettre au point de couteux robots puisqu'ils existent déjà ?) allongeaient le cou, haussaient les sourcils, échangeaient des regards, à ce seul mot prononcé sur un ton empressé, anxieux, police ? "


"Dans le bac à sable où les enfants jouaient au capitalisme, on vient d'égarer la règle du jeu."


"Même chez nous, dans les services météorologiques, on évoque des compressions d'effectifs, à croire qu'il y a moins de phénomènes climatiques ou que l'on va fermer des mers, ce qui ne serait au fond que justice puisque certaines sont vides."


"Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour du feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme."


"Je lisais un roman pris au hasard , dans la bibliothèque du salon. C'était un livre prenant, sur l'idée du double. J'avais oublié le monde; je n'entendais plus rien des autos en orbite autour du centre, plus rien des jappements du petit shiba d'à côté."



lundi 17 octobre 2011

Scintillation ( John Burnside )















Une usine chimique abandonnée, des bois empoisonnés, tout un secteur contaminé ... c'est  là que, loin de l'Extraville des riches et des puissants, vivent les habitants de l'Intraville : anciens ouvriers de l'usine en question, sans projets, sans espoirs, malades pour la plupart. C'est là que régulièrement disparaissent des jeunes garçons de ces familles sans que personne ne semble s'en soucier. C'est là que vit Léonard, 15 ans,  qui aime les filles et les livres et c'est peut-être ce qui le maintient en vie ... 






FASCINATION. Oui c'est bien le mot qui convient à ce que j'ai ressenti à la lecture de Scintillation ... un roman incroyable qui ne ressemble à aucun autre ! C'est dur, c'est noir, c'est terrible et pourtant en même temps c'est pur, lumineux, prenant ... inexplicable ! Je crois que la seule façon pour vous de saisir ce que j'essaie maladroitement de vous dire, c'est de le lire !!!  Mais attention, ce n' est pas une lecture anodine... il faut être prêt à s'embarquer  dans cet univers de désolation frappé au sceau du malheur et de la violence, prêt à affronter des scènes vraiment difficiles parfois, prêt à être constamment déconcerté, passant soudainement d'un point de vue très intellectualisé à  la réalité la plus crue, prêt à se perdre par moments dans des digressions où l'on n'est pas sûr de tout comprendre (ça a été mon cas), prêt à se laisser séduire par des descriptions où oui, de la laideur la plus absolue, nous voyons nous aussi surgir une forme de beauté inattendue. Prêt enfin et surtout à entrer dans un monde qui n'est pas clairement identifié, dans lequel aucune clé, aucune explication ne seront finalement données, où chacun verra et retiendra ce qu'il voudra. Dans Scintillation, il y a du rêve, du symbolisme, de la philosophie, des réflexions sur la religion, l'âme, la probité, le bien et le mal, le pouvoir... mais aussi de la psychologie, de la poésie, de la conscience écologique, de l'étude économique et sociale et plein d'autres choses encore. Alors surtout, ne ne vous méprenez pas, ne prenez pas peur : ce n'est pourtant ni compliqué ni ennuyeux, ça vous entraîne même irrésistiblement à la façon du thriller que c'est aussi mais en infiniment plus riche. Il faut simplement accepter de se laisser porter sans lutter, emporter par le récit et la beauté de l'écriture.  Et puis bien sûr, il y a Léonard, ado complexe et terriblement attachant, forcé de mûrir trop vite dans un monde impitoyable mais dont le coeur bat malgré tout encore pour le  sourire d'une fille ou les pages d'un roman ... et oui, comment ne pas aimer cet amoureux des livres ? Et comment l'oublier ?
Pour conclure, je dirai que Scintillation est un peu un OLNI (objet littéraire non identifié) dont la magnifique couverture donne déjà le ton, une expérience de lecture comme on n'en a pas si souvent, forte, marquante, dont l'écho va certainement résonner longtemps une fois la dernière page tournée ...

Extraits : 


" C'est une histoire qui possède une vie propre, pour autant que je puisse le constater. Une vérité propre aussi, mais pas une vérité que l'on puisse énoncer. Elle ne cesse de fluctuer, de glisser hors d'atteinte."


" C'est vraiment typique de la façon dont marche le monde : les gens qui adorent les livres, ou autre, n'ont pas les moyens de s'en acheter, pendant que les gens bourrés de fric font des études commerciales pour pouvoir gagner encore plus d'argent et maintenir les liseurs de livres dans l'impuissance."


"En ce moment, il y a un bibliothécaire fou du nom de John ... C'est vrai, moi j'adore les livres, mais John est un lecteur maladivement frénétique, ce qui signifie surtout qu'il est capable de se pointer au boulot le matin avec du jaune d'oeuf sur la cravate et les cheveux hirsutes, façon film de Godzilla, sans même s'en rendre compte." 


"C'est alors que j'ai découvert Marcel Proust.  C'était une belle édition, presque flambant neuve avec de belles couleurs, une super jaquette qui sentait encore l'imprimerie. Du bleu sur la couverture comme je ne sais quelle chanson française sur la mer." Des titres bizarres. Quand j'ai vu la rangée complète sur le rayon, j'ai failli me mettre à pleurer tellement c'était beau."


"A chaque inspiration, je fais entrer le monde dans mes poumons, chaque fois que j'avale, non seulement à manger et à boire, mais tout ce que ça contient, toutes les traces, les traînées, les pluies de suie, tous les filaments de cuivre, nickel, 2, 4, 5-T et je ne sais quoi encore."


" L'usine chimique est toujours belle, même quand elle fait peur ou qu'on remarque à quel point l'endroit est triste, quand tous les petits scintillements de ce qui existait avant -les bois, l'estuaire, les plages- transparaissent et qu'on se rend compte que ça devait être incroyable, autrefois."


" On devrait envoyer un peintre là-bas, vraiment, un artiste qui n'ait pas l'estomac trop délicat et qui ne se borne pas non plus à découper des requins en deux. Un peintre de guerre peut-être. Parce que, si ça ressemble à quelque chose, c'est bien à une zone de guerre. Enfin bon une zone de guerre, c'est beau aussi non, pour peu qu'on y regarde bien ?"


" Un tel calme qu'on dirait qu'il n'est jamais rien arrivé, ni là ni ailleurs, où que ce soit. Un tel calme qu'on dirait que nul n'a jamais existé et que le temps est sur le point de commencer. Ca a peut-être l'air idiot de parler de déférence, mais cet ensemble de bâtiments en ruine et de voies ferrées à l'abandon qui s'étend dans toutes les directions aussi loin que je puisse aller à pied, que ce soit le long de la côte ou vers l'intérieur des terres à travers bois broussailleux et champs d'ajoncs, ce terrain apparemment vague est l'unique église que nous ayons ... "


" Enfin bon, il y a des gens tout à fait respectables, philosophes et autres, qui pensent que le monde est une chose que l'on imagine, que ce n'est qu'une vaste illusion qu'on invente chemin faisant." 

Le billet qui m'a fait découvrir ce livre et donné furieusement envie de l'acheter est celui de Cuné, qu'elle en soit remerciée ! Lisez aussi ceux, tous positifs, d'Aifelle, d'Yv de Cryssilda ...

Dernier atout de Scintilation, il me permet d'ajout un titre au défi de Kathel...


... pour l'Ecosse. 


jeudi 13 octobre 2011

Freedom ( Jonathan Franzen )
















Patty est mariée à Walter mais peut-être aurait-elle dû choisir Richard, le meilleur ami de celui-ci, musicien instable mais terriblement attirant. Quoi qu'il en soit, Patty et Walter ont 2 enfants, Joey et Jessica, et l'histoire de cette famille est aussi et surtout prétexte à nous brosser des instantanés de celle de la société américaine, des années 70 à nos jours... 

Autant le livre est long, dans tous les sens du terme car il totalise tout de même 700 pages et son côté fresque familiale et nationale fait qu'il faut vraiment se poser avec dans la durée ... autant mon billet va être assez court !
Alors oui, il y a des longueurs incontestables dans lesquelles on s'enlise un peu mais si, Freedom vaut quand même le coup, sans être toutefois à mon avis, le GRAND roman annoncé par tout un battage médiatique (le livre de chevet d'Obama, un auteur comparable à Tolstoï ...). Le thème général que laisse supposer le titre (et la jolie couverture) est donc bien la liberté ... liberté individuelle, celle de se réaliser en tant que personne propre en s'émancipant de tout le poids de son passé familial si une telle chose est bien possible, liberté à l'intérieur du mariage, liberté des parents vis à vis des enfants et inversement, liberté par rapport au regard des autres, liberté de souffrir et de renoncer ou d'aller de l'avant ... et puis, plus largement, liberté en tant qu'état, membre d'une société dont c'est le fondement même, avec sa légitimité auto-proclamée induisant tous ses débordements et son arrogance et  la bonne vieille question des Etats Unis se prenant toujours pour les maîtres du monde alors même que le rêve américain en est plutôt, comme les personnages, aux lendemains qui déchantent.
En résumé, un roman ambitieux et dense que j'ai trouvé intelligent, riche, intéressant (je le redis pourtant : il faut être disposé à prendre vraiment son temps) mais sans enthousiasme débordant non plus et je ne suis pas mécontente, après cette plongée au long cours, de laisser Walter, Patty, Richard et les autres à leurs introspections existentielles et de passer à  un univers totalement différent !

Les avis de Keisha, de Papillon et de Leiloona.


mercredi 5 octobre 2011

Des crayons ...


... ça peut aussi servir à autre chose qu'écrire ! 
La preuve en sculptures : 



Plus de détails (passionnants) :  et  !


vendredi 30 septembre 2011

Stella























Vu hier soir sur Arte  ... un vrai coup de coeur !!!





Ce film est magnifique, un petit bijou de justesse qui ne pourra que parler à toute la génération concernée mais pas que  je pense... Il a réveillé en moi des échos personnels et m'a vraiment touchée, une sorte d'état de grâce que je n'ai pas forcément envie, pour une fois, d'expliquer, de mettre en mots.  Alors comme je me suis souvenue que Pascale en avait fait un billet positif à l'époque de sa sortie, je l'ai recherché et, avec son autorisation , je vous renvoie vers elle qui, comme toujours d'ailleurs, en parle merveilleusement bien !
 Son billet est : ici ...

Le petit + encore en + : Stella va, grâce à l'influence d'une amie, devenir peu à peu une lectrice ! ;-)


jeudi 29 septembre 2011

Mémoire assassine ( Thomas H.Cook )











Quand Stevie  avait 9 ans, son père a assassiné sa mère, son frère et sa soeur aînée à coups de fusil puis a disparu. Le petit garçon a échappé au massacre parce qu'il jouait chez un copain. Devenu adulte, Stevie a un métier, une femme et un fils, une vie bien réglée dans laquelle il essaie de ne plus penser ni à sa famille décimée, ni à son père, qui n'a jamais refait surface. Et il y arrive plutôt bien jusqu'à ce que Rebecca, qui écrit un livre sur " ces hommes là " le contacte ... 

D'abord attirée par ce nouveau format poche chez Point2, j'avais laissé un comm chez Aifelle quand elle avait fait son billet sur celui-ci. Elle m'avait assuré alors que le contenu était aussi intéressant que le "contenant" et elle avait parfaitement raison ! J'ai beaucoup aimé cette histoire d'introspection sur la vie d'une famille apparemment banale, pas vraiment heureuse mais pas vraiment si malheureuse non plus, à priori, jusqu'à ce que le drame, inexplicable, éclate ! En amenant Stevie à revenir peu à peu sur ce passé douloureux qu'il a occulté, Rebecca va le forcer à mettre jour ses propres failles et les certitudes qui l'ont construit jusqu'à maintenant vont finalement s'écrouler, éclairant les événements et les personnalités d'un jour différent. Une construction habile, qui pousse à s'interroger sur les rapports familiaux, sur ce qu'on pense connaître de ses proches, intéressante de bout en bout  jusqu'à la révélation finale ... terrible !
Quant au format lui-même, comme Aifelle, j'ai aimé ... après quelques pages, on s'habitue vite au sens de lecture et pour le coup, c'est vraiment très compact et super léger, idéal pour être transporté dans un sac à main (surtout s'il ressemble déjà à une valise, comme le mien !) ou pour lire au lit (comme j'adore le faire). Seul bémol donc, le prix, effectivement : 11 euros pour celui-ci, mais jusqu'à 12 ou 13 pour certains titres, il me semble ...
Merci encore une fois à aifelle pour la découverte !
Son billet :  ...


samedi 24 septembre 2011

Du domaine des murmures ( Carole Martinez )
















An de grâce 1187, Esclarmonde a 15 ans et c'est le jour de son mariage. Son père, maître du Domaine des Murmures, a décidé de la marier à Lothaire, jeune seigneur brutal et cruel. Au moment de dire oui, Esclarmonde, devant toute l'assemblée, dit non, se tranche une oreille, déclare vouloir désormais se consacrer totalement à Dieu et vivre en recluse, emmurée dans une minuscule cellule attenante à la chapelle que son père érigera en mémoire de Ste Agnès, reliée  au monde extérieur uniquement par une toute petite fenestrelle ... 





Voilà comment commence cet extraordinaire récit qui m'a immédiatement captivée ... et il me semble dommage d'en dévoiler plus tant il vaut mieux le découvrir par la voix d'Esclarmonde elle-même, qui parle et murmure à travers les siècles. Sachez juste que ce roman rejoint sur bien des points Room, lu juste avant, alors même qu'ils semblent de prime abord très différents. Il est pourtant  là aussi question d'enfermement, dû également, à 12 siècles d'écart, à la folie et la violence des hommes envers les femmes, de la force intérieure qu'il faut pour se construire et évoluer dans de telles conditions  et ... ce n'est pas la seule chose qui les rapproche, un autre thème est tout autant primordial ici mais ... je préfère me taire ! Vraiment très très intéressant en tout cas de les avoir découverts à la suite. J'étais à l'époque plus que moyennement tentée par le 1er livre de Carole Martinez, Le coeur cousu, même si les avis dithyrambiques se multipliaient sur les blogs, effrayée sans doute par le style très lyrique que je devinais à travers les billets, le côté conte merveilleux. Et puis, j'avais fini par céder et j'avais énormément aimé. Mais, en toute honnêteté, je me demande si je n'ai pas encore préféré celui-là (peu importe puisque l'auteure cumule tout de même 2 coups de coeurs sur 2 livres lus ! ). Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que je ne pouvais plus me détacher des derniers chapitres et que la jeune Esclarmonde naïve de 15 ans puis la femme qu'elle devient ensuite restera dans mon panthéon personnel des personnages marquants en littérature. Dans son étonnant voyage immobile, elle a la même présence, le même incroyable pouvoir évocateur  que Corrag, la petite sorcière d' Un bûcher sous la neige, qui murmure encore à mon oreille tous les sortilèges des Highlands, depuis la cellule où elle est elle aussi enfermée (tiens, tiens !) d'avoir voulu vivre trop librement pour les hommes de son temps.

Je remercie infiniment Aifelle, pour le prêt et pour son billet qui m'avait donné envie (ne ratez pas le lien qu'elle y fait vers l'article de Pierre Jourde, très juste et passionnant).
D'autres avis intéressants chez Dasola, Kathel, Antigone, Clara ...  je n'ai choisi que des billets qui savaient ne pas en dire trop !


mercredi 21 septembre 2011

Room ( Emma Donoghue )















Jack vient de fêter ses 5 ans avec sa mère dans LA Chambre et il nous le raconte avec ses mots qui sont ceux d'un enfant, bien sûr, mais pas seulement ... A travers son vocabulaire singulier, on comprend rapidement qu'il vit quelque chose de très particulier,  que la moindre chose dans LA Chambre, par exemple, compte énormément pour lui et Maman :  il y a Madame table, Monsieur lit et Monsieur  tapis et puis Petit dressing, où Jack s'enferme chaque nuit pour dormir avant que Grand Méchant Nick ne tape le code de la porte ...





Je ne savais vraiment pas comment tourner ce résumé pour donner envie de découvrir cette histoire et la façon incroyable dont elle est racontée, ne pas trop en dire tout en laissant deviner ... mais je crois qu'on a déjà suffisamment parlé de ce livre un peu partout pour en dévoiler finalement la teneur. L'univers tout entier de Jack se résume à LA Chambre puisqu'il est né à l'intérieur et n'en est jamais sorti ! A LA Chambre et à sa mère bien sûr avec qui il ne peut donc avoir qu'une relation fusionnelle, une jeune maman courage qui ne tient le coup que grâce à son fils et pour lui et qui, malgré son enlèvement, sa séquestration et les viols de son ravisseur, trouve l'énergie, le courage et l'immense amour de créer, dans ces conditions là, un monde plein de richesses à son petit Jack. Je craignais un peu que tout ça nous soit raconté exclusivement à travers la parole de l'enfant, redoutant l'artifice ou le manque de crédibilité mais c'est en fait ce qui fait toute l'originalité et surtout toute la force de ce roman ! Car quelle inventivité, quelle puissance d'évocation dans ce langage fait de comptines, de néologismes, des "mots sandwichs", d' expressions marquantes  : nous-les-deux, Doudou-Lait, peurageux, a-mal-gésiques, chaudir etc ...
C'est prenant et bouleversant car Jack nous parle de faits absolument terribles tout en nous faisant sourire et nous fait réfléchir sur des questions sensibles sans en avoir l'air : d'où l'être humain tire t'-il cette infinie capacité à s'adapter, même au pire, comment construit-on sa personnalité, jusqu'où peut aller la fusion mère-enfant, quelles séquelles après une expérience pareille, peut-on vraiment se réadapter au Dehors ? Ce livre fait écho à des affaires réelles telles celles de Natasha Kampusch ou d' Elisabeth Fritzl et j'ai failli acheter le récit qu'a fait Natasha Kampush de sa captivité pour confronter la vision romancée d'Emma Donoghue à la réalité crue mais finalement je n'en ai pas eu le courage car il faut bien le dire, ça fait mal aux tripes et je préfère m'en tenir à ce que m'a raconté petit Jack, si attachant, si juste et plausible dans sa naïveté ... je ne peux que vous recommander de découvrir par vous-même tout ce qu'il a à vous dire et de l'écouter avec toute l'attention qu'il mérite !

 Le billet qui, découvert juste après une chronique littéraire, m'a vraiment convaincue que je ne pouvais pas passer à côté :  !


lundi 19 septembre 2011

L'internaute, prescripteur du livre ?


C'est le thème du mémoire de fin d'études d'une jeune femme prénommée Octavia. Pour cela, elle a lancé un petit sondage en ligne auquel il est facile et rapide de répondre ... 


... vous le trouverez chez  In Cold Blog : ici !


mardi 13 septembre 2011

Mes lectures d'une fin d'été chargée ...


Vous l'avez déjà noté, depuis un certain temps ce blog ne déborde pas d'activité (comme tous les étés vous me direz, contraintes professionnelles obligent) ! J'ai lu pourtant mais sans avoir vraiment le temps d'en parler et je lis toujours (quoique pas autant que j'aimerais) mais étant encore pas mal occupée, le simple fait de penser à remonter le cours de tous ces bouquins restés sans billets me paraît insurmontable ... vous n'aurez donc droit qu'à un billet global fourre-tout, avec un misérable commentaire de quelques lignes pour chaque livre ... là tout de suite, c'est tout ce que j'ai la force de faire pour vous ! ;-)

Le tome 3 d'Hunger games (billet précédent) a été l'exception à cette règle du moment  car je voulais pouvoir archiver la série complète, quand même ! Sinon, j'ai lu aussi : 


Parce que d'habitude, c'est la lecture avec 0% prise de tête, parfaite quand on est crevée et qu'on ne veut pas se la casser à réfléchir de trop ! Et ben ... mouais !!! Incroyable que je dise ça d'un Brussolo (et j'en ai lu un paquet !) je crois bien que c'est la 1ère fois car d'habitude, ses bouquins sont pour moi de véritables "page turner " mais là, pour une fois, je ne sais pas pourquoi, sans que me sois pour autant ennuyée,  la mayonnaise n'a pas pris aussi bien ! Un avis plus construit et plus positif chez Sandrine ...


Parce que j'avais déjà entendu parler de Mourlevat mais rien lu de lui... après Hunger Games, j'ai donc enchainé avec cet autre roman jeunesse, attirée par son sujet et influencée par le billet de Brize (vous avez vu comme je suis maligne, en cliquant sur les billets en lien, vous trouverez le résumé que je ne vous fais pas, moi  ! ;-)) J'ai vraiment aimé être projetée dans cette autre dimension, ce monde parallèle différent du nôtre mais relié par certaines passerelles ... au final, avec le recul, il m'en reste une forte impression, et parfaitement claire en plus : un bon signe, ça non ? Un roman intéressant, dur aussi  ... peut-être bien noir pour un livre jeunesse, d'ailleurs ... quoique, il ne faut pas non plus surprotéger tout le temps nos chers ados mais leur donner aussi à voir  l'âpreté, la cruauté du monde.


Parce que certain(e)s d'entre vous sont des inconditionnel(le)s de cette auteure mais que je n'étais pas sûre que ça me plairait, j'ai donc réessayé léger (longtemps après Dans les coulisses du musée qui, je l'avoue platement, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable) avec des nouvelles (bien que ce ne soit pas mon genre préféré (et non: je ne suis pas de mauvaise foi et si, je voulais pourtant mettre toutes les chances de mon côté )). Bref, vous l'aurez compris, ça n'a pas été une révélation et j'ai encore quelque chose à vous avouer : je n'ai quasiment rien compris à la dernière ! :-(


Parce que je suis une fille têtue ! Voilà !!!
Bon, j'ai tenu jusqu'au bout sans souffrir exagérément mais ... je n'étais pas mécontente de l'avoir fini non plus, hein ! Désolée ... 


Parce que  CécileQd9 (lisez son billet, il est parfait !) en fan absolue de l'auteur m'avait donné, depuis un bon moment déjà, une forte envie de le lire ! Et j'ai beaucoup aimé partager les pensées et les flashs-backs de ce père de famille, coincé avec sa femme et son fils sur une minuscule plage d'Italie par un incendie dantesque ! J'ai tremblé pour eux et avec eux car ils sont vraiment en mauvaise posture (quelle horreur à vivre !) mais l'humour ravageur et le style inimitable de Jaeneda font passer en douceur un sujet et des pensées teintées pourtant de gravité !  Et vous savez quoi ? Je crois qu' à l'insu de mon plein gré, j'ai été atteinte du  syndrome Jaeneda : z'avez pas remarqué la double parenthèse un peu plus haut ??? :-D


Parce que j'avais été intriguée et touchée par le billet d'In Cold Blog et que j'avais aimé Bonheur fantôme ... effectivement, on échafaude des hypothèses, on se dit "ça ne peut pas être ça ", "ça ne peut pas être que ça " et  on se fait cueillir en beauté par la révélation que jamais on n'avait imaginée ! Une construction habile qui distille le malaise tout en finesse, en douceur ...  et une évocation nostalgique douce-amère des premiers étés d'adolescence, des premiers émois aux premières cruautés, de celles qui marquent durablement. 
A lire ! 


Parce que j'ai été tentée conjointement par une chronique littéraire et par Cuné (je suis faible, je sais) et que dans le genre révélation choquante alors là, c'est le pompon ! Je devrais d'ailleurs parler de révélations au pluriel au cours de ce dîner entre 2 frères et leurs femmes qui n'est qu'un prétexte pour "se concerter" et  prendre des décisions par rapport aux " bêtises "faites par leurs fils ados.  Un vrai jeu de massacre sur la société néerlandaise en particulier mais aussi sur nos sociétés occidentales tout court qui pose des questions bien dérangeantes. Fort et original ... 

P.S : j'avais oublié de parler de celui-là (un comble pour un roman dont le sujet est la perte de mémoire, tiens !) ...


Très jolie couverture, thème assez classique de l'amnésie sauf que celle-ci est particulièrement terrifiante puisque l'héroïne n'est capable d'imprimer dans sa mémoire que la journée en cours, se réveillant chaque matin en ayant tout oublié de sa vie après ses 20 ans (alors qu'elle est près des 50). Un médecin lui conseille de tenir un journal et ce qu'elle y consigne lui paraît bientôt ne pas coller tout à fait avec ce que lui raconte celui qui se présente comme son mari ... ça tient en haleine, c'est flippant sur le moment, c'est efficace mais j'ai bien peur  qu'à moi non plus, il ne reste pas en mémoire bien longtemps !

Re P.S : 

Je fais voyager Le premier été d'Anne Percin ...


... si vous êtes tenté(e)s, laissez-moi un comm sur ce billet puis communiquez-moi vos coordonnées par mail, mon adresse est dans le menu sous la bannière !

1ère inscrite : saxaoul, il ira ensuite chez aifelle, Catherine,


jeudi 8 septembre 2011

Hunger Games - Tome 3 : la révolte ( Suzanne Collins )















Et toujours pas de résumé !!!






Il vous suffit juste de savoir que c'est la fin de la trilogie, que la boucle se boucle ici ... et de manière assez convaincante, à mon avis ! Si vous aviez aimé les 2 premiers, il est de toute façon absolument impossible de ne pas lire celui-ci, plus dur mais aussi plus profond ... là, ce qui couvait depuis si longtemps finit par exploser, la violence atteint son paroxysme, les pertes et les sacrifices sont nombreux, la souffrance immense mais pour certains personnages, elle leur permettra pourtant de s'accepter et de grandir ! Bien entendu, vous n'en saurez pas plus ... à moins de plonger à votre tour dans ces pages totalement addictives !
Une série qui m'a vraiment conquise !!!