C' est parti ...

Et avec plein de très belles lectures ...

Trêve de noël !

Cette fois , on y est ...

A la rencontre ...

" Lire c' est aller à la rencontre d' une chose qui va exister "

Italo Calvino - Si par une nuit d' hiver un voyageur

Encore une fois lu dans :

Mon choix est fait !

Oui , ça y est ... pour le défi Coups de coeur de la blogosphère organisé par Theoma ...

... j' ai choisi 2 livres !

Les monologues du vagin d' Eve Ensler , proposé par Theoma , justement ...

... depuis le temps que j' en entends parler au travers des différentes comédiennes qui se sont succédées au theâtre !

Et Le coeur cousu de Carole Martinez , proposé par Luciole ...

... je n' étais pas chaude au début pour ce titre-là mais à force de voir des avis très positifs à longueur de blogs , je me suis décidée !

Décos de noël fétiches ...

... pour Antigone :

1, 2, 3 ... allons faire un tour chez moi ...

... un bonhomme gâteau , un flocon , un joli petit ange tout rouge ...

... 4 , 5 ... deux belles étoiles dorées ...

... 6 ... un nounours en boule ...

... 7 , 8 , 9 ... un bel ange musicien incontournable , un vrai papa noël à l' ancienne , la sonnette vache de tous les jours mais parée pour la grande occasion ...

... 10 , 11 ... un coeur dentelé , une double couronne ...

... 12 ... un père noël skieur ...

... 13 , 14 , 15 ... LA flèche du sapin depuis des années , mes nounours des Pyrénées et de noël , des sapins , étoiles et flocons en feutre ... verts , blancs , rouges !

Encore une auteure locale !

Décidément , ça bouge pas mal dans mon petit coin , mine de rien ! Dimanche matin , je suis allée porter les gâteaux que j' avais faits pour qu' ils soient vendus sur le stand de noël du collège au marché de Laruns ... Et savez-vous ce que j' y ai acheté , moi ? Ni mes propres gâteaux( ce qui aurait pu être une possibilité , vu que c' est l' auto-financement par excellence ) ni les paquets de cartes de voeux un peu cuculs , ni les bouquets de houx ... non , je vous le donne en mille ... un livre , bien sûr !!! Et pas n' importe lequel , celui écrit par la prof de français de ma fille ! Elle a gentiment offert les exemplaires qui lui restaient pour qu' ils soient revendus au profit du collège. Inutile de vous dire que j' ai sauté dessus car la rencontre en début d' année avec cette prof nouvelle m'avait plus que plu ... passsionnée au point qu' elle en est passionnante , je m' étais fortement réjouie qu' elle enseigne dans la classe de Nina ! En plus , le format du livre et la couverture me plaisent bien :

( désolée pour le rendu de la photo mais , vu la qualité de la lumière aujourd' hui, difficile de faire mieux .... )

Quant au contenu , je vous en reparlerai quand je l' aurais lu ... en attendant , je vous laisse découvrir ce qu' en dit la 4 ème de couverture :

( un clic pour lire )

Après la boulangère , donc ... la prof ... suite des aventures du petit microcosme littéraire de la vallée d' Ossau au prochain épisode ! ;-)

Hors du monde ...

" La vertu paradoxale de la lecture [...] est de nous abstraire du monde pour y trouver un sens "

Daniel Pennac - Comme un roman

Il faudrait que je le relise tiens ... j' en garde le souvenir , très bon , d' un véritable hymne à la lecture !

Trouvé dans :

Le liseur ( Bernhard Schlink )

Allemagne , quelques années après la 2 ème guerre mondiale. Michaël a 15 ans quand il fait par hasard la connaissance d' Hanna , 35 ans , dont il devient rapidement l' amant. Amant et " liseur " aussi puisque l' un des rituels immuables de leurs rencontres est pour Michaël de faire la lecture à haute voix à Hanna. Mystérieuse et secrète , celle-ci disparait du jour au lendemain et quand le jeune homme la retrouve 7 ans plus tard c' est au cours du procès où elle est accusée de crimes de guerre ...

Conquise !

Conquise et admirative devant ce roman parfait ! Le double sujet traité , déjà , ne pouvait que me passionner et la construction en 3 parties est limpide , sobre et impeccable ! Imparable !!! L' histoire individuelle , le secret qui la sous-tend , se mêle tout naturellement à la grande ... à celle aussi , terrible , de toute une génération ... sans que l' émotion ne nuise , bien au contraire , à la profondeur de la reflexion ! L' analyse est fine , lucide , sans concessions. Plaisir de la lecture qui coule toute seule et impression gratifiante de s' être en même temps enrichie .... ça ressemble bien au bouquin idéal , non ?

Pas envie de trop en dire , je préfère céder la place à Pierre Assouline et à son très intéressant billet !

( - 4 )

Insomnie ...

" Je n' ai pas de livre de chevet , je ne m' endormirais jamais ! "

Charles Dantzig - Dictionnaire égoïste de la littérature française

Mon père n' est pas mort à Venise ( Sophie Poirier )

Marianne , la quarantaine , s' occupe de ranger les livres de son père , maintenant diminué et en fauteuil roulant. Quand elle trouve un carnet contenant les avis de recherches d' adolescentes disparues , elle décide d' engager un détective privé pour savoir si son père , jouisseur et amateur de jeunettes en son temps , y est oui ou non mêlé ...

Cet argument est surtout le point de départ au voyage de reflexion qu' entreprend Marianne sur ses relations avec son père et Sophie Poirier sur cette génération de pères issue de mai 68 et ce qu' ils ont pu transmettre à leur filles. Et en fait de départ et de voyage , Marianne s' y connait très bien , elle ne fait même que ça puisqu' elle est contrôleuse qualité à la SNCF ( tout comme aifelle , je me suis demandée si ce job existait en réalité ) et passe sa vie dans les trains ... pour fuir quoi ? Elle-même ? Ses doutes et ses incertitudes ? La peur de s' engager , le manque de repères , de confiance en soi et de stabilité légués par ce père absent et egoïste , plus préoccupé par son propre plaisir et ses nombreuses conquêtes que par l' éducation de sa fille. Son seul mot d' ordre , édicté avec cynisme : la liberté , aucune compromission et débrouille -toi avec ça ! Pères largués , filles perdues ... Marianne l' est tout autant que celles du carnet et le détective plus encore que ces pseudo-révolutionnaires viellissants , même si c' est pour d' autres raisons ! Emouvant d' ailleurs ce Marc dans sa quête de ces jeunes filles filles qui le mène à celle de lui-même. Et c' est ce qui me frappe surtout dans ce 2 ème roman de Sophie Poirier : la profondeur et l' épaisseur qu' y ont gagné ses personnages ! L' histoire de La libraire a aimé , son 1er , avait plus de chances de me plaire au départ et si j' avais effectivement apprécié ( mon billet ) quelques invraisemblances ou flottements m' avaient un peu frustrée ... là , c' est beaucoup plus intense , ramassé et fouillé , mieux construit à mon sens ! Prometteur pour le suivant donc ...

Cette phrase là m' a parlé , me semble en donner une bonne idée et comme aifelle encore , je l' ai relevée : " Il fallait taire le moment où ils avaient dit à leurs enfants : "deviens qui tu veux". Soit ils ne supportaient pas de les voir pousser, sauvages , et alors ils avaient tenté de les ranger dans des cases. Soit ils les avaient encouragés à être , sauvages , et alors ils ne supportaient pas de s 'être eux-même rangés dans les cases. Il y avait de la punition dans l' air. Avec les punis, des coupables."

Merci à aifelle qui l' a proposé en !

Son billet là , ainsi que ceux de Liliba , de Keisha , de CécileQD9 et de Léon Mazzella.

Le blog de l' auteure , alias Ficelle , et bien connu déjà de pas mal d' entre nous : ici !

Belle-mère ( Claude Pujade-Renaud )

Eudoxie , couturière veuve de 47 ans , se remarie avec Armand , veuf de 60 ans et père de Lucien 30 ans ! Elle vient s' installer chez eux et les relations d' Eudoxie avec Lucien ( asociable , peut-être attardé ou même carrément fou ) sont difficiles voire quasiment inexistantes. La 2ème guerre mondiale éclate , Eudoxie se retrouve à nouveau veuve et seule dans la maison avec Lucien. Une cohabitation forcée et une relation étrange qui va se poursuivre pendant plus de 30 ans ...

Le livre est court mais dense ... et riche ! Toute une vie est contenue dans ces quelques pages ... ou plutôt le cours de 2 vies : celles de Lucien et d' Eudoxie ! Ce n' est pas qu' il s' y passe des choses extraordinaires ni de nombreuses péripéties ... c' est juste le destin simple de gens modestes , la chronique douce-amère du temps qui passe et la construction d' un lien qui lui est plutôt extra-ordinaire (au sens littéral) entre 2 personnes que rien ne destinaient à se rencontrer , encore moins à cohabiter durant si longtemps ! Car ce lien va finir par se forger , par devenir plus fort et plus solide même que celui d' un couple classique. Et le mot couple n' est pas anodin parce que si les limites ne sont jamais franchies , les choses jamais dites , c 'est pratiquement d'amour pourtant qu' il s' agit à la fin pour ces 2 là et Lucien sera bien l' homme avec qui Eudoxie aura passé la plus grande partie de sa vie ! Une vie pas facile , comme la relation avec ce beau-fils grandement perturbé certes mais pas si fou que ça non plus ! J' ai aimé d' ailleurs me retrouver dans la tête de Lucien , au gré de quelques lignes qui entrecoupent régulièrement le récit d' Eudoxie , et avoir ainsi son ressenti ! La tolérance , l' ouverture aux autres , la patience , le courage , l' attachement , la vieillesse , l' acceptation et le renoncement aussi ... autant de thèmes que Claude Pujade-Renaud aborde avec beaucoup de délicatesse , de finesse et de tendresse pour ses personnages . Une tendresse que j' ai fini par partager , réellement touchée !

Merci à Florinette pour ce joli petit !