vendredi 14 novembre 2014

Please stand by...



5 MOIS ! 5 mois jour pour jour de silence total sur ce blog...

La bonne nouvelle, c'est qu'après une très loooooooongue saison de boulot, je ferme enfin mes chambres d'hôtes le 17, ce week-end est donc le dernier avant un bon moment maintenant... yesssss!

La mauvaise nouvelle, c'est que je n'ai aucune envie de me jeter sur mon clavier pour alimenter à nouveau ces pages. Et je ne compte pas me forcer. J'ai subi assez de contraintes comme ça durant ces 5 mois pour ne pas m'en créer moi-même à titre perso et je ne veux pas  à chaque fois que je suis plongée dans un livre me dire "et merde,  et dire qu'il va falloir que j'écrive un billet, et qu'est ce que je vais bien pouvoir trouver à écrire là-dessus !". Vraiment pas !!! Et malheureusement, c'est comme ça que le ressens pour l'instant...

Alors, je ne ferme pas ce blog qui m'a tant apporté, et la porte reste ouverte, ou du moins entrebaillée car  peut-être que ça reviendra, que ça me reprendra... pour l'instant, je le laisse juste en stand by et je sais que vous, mes vrai(e)s copinautes lecteurs et lectrices, vous comprendrez et saurez patienter...




D'autant plus que je ne me coupe pas de la blogo puisque je maintiens le lien avec beaucoup d'entre vous via mon profil Facebook : ici et que comme je recommence à lire à un rythme soutenu (je me venge, je me rattrape, je m'éclate) j'y rédige en ce moment assez souvent juste quelques lignes (pas un billet construit comme ici) au gré de mes envies, sur mes lectures finies. 

Merci de votre compréhension, à bientôt sur Facebook et à plus tard ici, peut-être...


samedi 14 juin 2014

Hibernation en plein été


Comme tous les ans  à peu près à la même époque, ce blog va entrer en  hibernation... et oui, en plein été ! Mais c'est bien parce que, loin de dormir, je vais consacrer tout mon temps à mon activité professionnelle qui ne laissera que très peu de place au reste ! 

Interruption des programmes pour une durée indéterminée donc...


Pendant ce temps, passez de bonnes vacances, prenez du bon temps et lisez bien ! On se retrouvera peut-être à l'automne, si l'envie m'en revient encore une fois après plus de 5 ans déjà...



mercredi 11 juin 2014

Il est de retour (Timur Vernes)

















Hitler réapparaît un beau jour, 66 ans après sa disparition, sur un terrain vague de Berlin. Et ce qu'il découvre de l'Allemagne actuelle ne lui convient pas du tout : personne ne le salue plus, les turcs semblent ici comme chez eux et, impensable, le pays est dirigé par une femme ! Pris pour un humoriste provocateur qui dénonce des vérités sous couvert de satire, il devient bentôt la star d'une émission de télé et des média en général, un vecteur idéal pour faire passer ses idées qui n'ont pas changé...

L'argument de départ plutôt original et le contexte actuel, après les résultats français aux éléctions européennes et les partis nationalistes qui ressurgissent dans nombre de pays,  m'ont donné envie de découvrir par moi-même ce livre phénomène en Allemagne, déjà traduit en 35 langues et bientôt adapté au cinéma...
Cette farce qui se veut provocatrice et grinçante sur notre société actuelle ne m'a ni franchement déplu ni non plus vraiment emballée. Son mérite essentiel réside en sa satire des média, capables de propulser n'importe qui sur le devant de la scène du jour au lendemain, coupables de jouer sur le culte de la personnalité et la manipulation des masses... effectivement, on ne peut rêver voie de propagande plus royale pour des personnages tels qu'Hitler qui, dans le livre, s'adapte tout de suite à l'époque, comprenant le formidable parti qu'il peut tirer de ces nouveaux moyens pour propager l'air de rien ses idées et reprendre le travail entamé jadis. Il est de retour nous rappelle aussi, encore une fois, que le régime nazi a d'abord été élu légalement et démocratiquement, une sacrée sonnette d'alarme qui pourtant, bien malheureusement, ne semble pas résonner assez fort...


lundi 2 juin 2014

Les suprêmes (Edward Kelsey Moore)

















Odette, Clarice, Barbara Jean... ces trois jeunes filles noires se sont rencontrées à l'adolescence  dans leur petite ville de l'Indiana et sont devenues inséparables, d'où leur surnom de Suprêmes. Elles ont aujourd'hui la cinquantaine, se voient toujours tous les dimanches dans le restaurant qui leur sert de QG, se rémémorant les souvenirs du bon vieux temps, dynamiques, truculentes et solidaires toujours même si la vie ne les a pas épargnées...

Elles vont devenir vos meilleures amies claironne la couverture... alors, comment dire, c'était plutôt mal engagé dans la mesure où, à un quart du livre, je me suis sérieusement demandée si je ne n'allais pas tout simplement les abandonner là ! Mais bon, pour que j'en arrive à lâcher un livre avant la fin, il faut que je trouve ça vraiment nul ou trop mal écrit ou incompréhensible et là, rien de tout ça... non, juste un léger ennui et un mot qui s'imposait doucement à mon esprit : gentillet ! Et puis, j'ai continué encore un peu et j'ai fini par me laisser porter jusqu'au bout par les histoires de ces trois là avec un peu plus de plaisir voire même une pointe de tendresse...
Voilà, je n'ai pas grand chose d'autre à en dire, même si j'ai fini par les trouver sympathiques, les Suprêmes ne sont pas devenues mes meilleures amies car j'ai bien peur de les oublier assez vite, à l'inverse des bonnes de La couleur des sentiments, la comparaison entre les deux romans étant avancée par certains...

Cathulu et Clara ont été bien plus séduites que moi !


mardi 27 mai 2014

La maison où je suis mort autrefois (Keigo Higashino)

















Sakaya Kurashashi, mariée et mère d'une petite fille,  recontacte son ancien petit ami, le narrateur de l'histoire, qu'elle n'a pas plus vu depuis plusieurs années pour lui faire une bien étrange demande : son père vient de mourir en lui laissant une clé et un plan et elle est persuadée qu'il disparaissait régulièrement pour aller à cet endroit. Tourmentée par le fait de n'avoir aucun souvenir d'enfance, elle lui demande de l'y accompagner pour tenter de trouver des réponses à ses questions...

Je reste volontairement évasive dans mon résumé car la 4ème de couverture, par exemple, en dit beaucoup trop et je pense qu'il vaut mieux aborder cet étrange récit en en sachant le moins possible à l'avance et se laisser imprégner petit à petit par sa curieuse atmosphère...
Cette fois-ci, c'est le billet de Sandrine, terriblement tentateur, qui a été le déclencheur de ma lecture, un exploit quand on sait que la littérature asiatique n'est à priori pas ma tasse de thé et que j'en lis assez peu souvent !
La majorité du roman se passe dans une maison complètement abandonnée, dégageant des ondes négatives fortes dans un climat vraiment anxiogène. Mais, intimement persuadée que  les clés expliquant l'absence de ses souvenirs d'enfance et son mal-être actuel se trouvent là, Sakaya veut persévérer dans sa quête. Au fur et à mesure que des faits bizarres, toutes les horloges de la maison sont arrêtées à 11h10 entre autres, et que des incohérences se dévoilent, on en apprend sur  la vie actuelle de l'héroïne mais aussi sur le passé du narrateur, jamais nommé. En recoupant tous les éléments à leur disposition : un journal intime, des objets, des lettres, quelques flashs de mémoire revenue, ils arriveront finalement à résoudre l'énigme et à reconstituer l'enfance disparue de Sakaya...
Comme le disait Sandrine, pas véritablement de suspense ici mais une tension oppressante, lentement distillée et servie par une écriture fluide mais étonnamment distanciée, presque désincarnée... qui n'est pas sans me rappeler celle de la fameuse trilogie 19Q4, une patte, une sensibilité toute japonaise, une manière spécifique d' évoquer avec beaucoup de pudeur, de façon très différente des occidentaux, des sujets graves.
Un roman singulier, dans lequel je me suis totalement immergée, à découvrir...



vendredi 23 mai 2014

Sans faille (Valentin Musso)

















Romuald invite Théo, un ancien copain de lycée qu'il n'a plus revu depuis très longtemps, dans son châlet des Pyrénées pour un week-end randonnée. Sa copine Dorothée ainsi que David, un ancien du lycée aussi, avec son amie Juliette, sont également de la partie. Romuald a l'air de connaître la montagne comme sa poche et au début tout se passe bien mais très vite Théo se sent mal et trouve le comportement de Romuald bizarre. Au fur et à mesure, la balade dégénère, et un contentieux jamais réglé entre les deux anciens amis remonte peu à peu à la surface...

C'est le billet d'Alex mot à mots qui m'a poussée vers ce roman, principalement parce qu'il s'agit d'une rando dans les Pyrénées... et comme la balade allait de pair avec un suspense apparemment efficace, comment résister ?
Alors, tout comme Alex, j'ai apprécié une bonne partie de la promenade en montagne au cours de laquelle des mots tels que gave, isards, cairns, vautours fauves m'ont fait me sentir chez moi bien qu'il s'agisse d'une vallée des Hautes Pyrénées alors que je suis dans les Pyrénées Atlantiques (Alex, pour répondre à ta question, je ne connais pas le coin dont il est question, non !). Comme elle aussi, le doute qui s'installe quant à savoir qui est vraiment l'instigateur de la machination qui se fait jour m'a bien tenue en éveil, me poussant à vouloir absolument connaître le fin mot de l'histoire. Certains mots plus savants intercalés dans un style au demeurant plutôt banal m'ont également un peu interloquée mais sans vraiment me déranger car ils m'ont obligée à en chercher le sens et c'est toujours ça de plus d'engrangé. En revanche, ce dont ne parle pas du tout Alex  et qui m'a pour le coup plus gênée, c'est cette fin dont évidemment je ne dirai rien mais que j'ai trouvée un peu "too much" là oui, dans le genre alambiqué...
Bref, un p'tit tour  à la fois plaisant et angoissant dans les Pyrénées mais rien d'inoubliable non plus !



mercredi 21 mai 2014

La petite communiste qui ne souriait jamais (Lola Lafon)

















Une biographie romancée de la petite fée roumaine dont la perfection absolue détraqua le système de notation par ordinateur aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976, son incroyable 10 la faisant entrer à jamais dans la légende,  mais aussi une réflexion sur bien d'autres sujets liés à l'évolution de Nadia Comaneci...

Que dire qui n'ait déjà été évoqué dans les nombreux billets, tous élogieux, déjà parus sur le sujet ? C'est d'ailleurs un peu grâce à la médiatisation qui a entouré ce livre que j'ai eu envie de le lire car si je me souvenais avoir vu à un moment ou un autre les époustouflantes performances de Nadia Comaneci, le sujet ne me passionnait pas assez pour que j'ai réellement suivi son parcours... tout juste savais-je qu'elle avait "changé" physiquement et qu'elle avait fini par s'enfuir aux Etats-Unis.
Et si j'ai trouvé La petite communiste qui ne souriait jamais en effet passionnant c'est parce que Lola Lafon va bien au-delà de la biographie classique et, de cet argument de départ, multiplie les sujets de réflexion autour de cette période-là, sachant qu'elle a elle-même vécu une partie de son enfance en Roumanie...
Ce qui me frappe, en premier lieu, c'est que le titre parle de petite communiste qui ne souriait jamais alors qu'on se rend compte que, surtout, elle ne pleurait jamais ! Fillette d'une incroyable dureté, mi-force de caractère naturelle, je pense, mi-produit d'un conditionnement surhumain orchestré par un entraîneur tout-puissant, jusqu'à devenir un véritable symbole politique, un enjeu même, pour un pays tout entier. Une quête de perfection éphémère qui excuse tous les excès, déjà, car avec les affaires liées au dopage aujourd'hui, on ne peut que constater que ça s'est encore aggravé !  Et l'on en apprend encore, en tout cas moi,  sur l'effroyable régime de Ceausescu dont la folie est allée, entre autres, jusqu'à promulguer des décrets délirants dans lesquels les femmes étaient tenues de "livrer" au moins 4 enfants à la nation, la contraception et l'avortement étant punis comme des crimes d'état et une visite médicale obligatoire attestant tous les mois du bon respect de cette loi ! Eternelle violence faite au corps des femmes alors même que Nadia torture le sien pour rester exactement le contraire : une éternelle petite fille impubère. Et quand la nature reprendra malgré tout ses droits, ce ne seront pas les journalistes occidentaux les plus tendres, fustigeant en un écoeurant lynchage médiatique ce  corps qu'ils avaient adoré auparavant, coupable seulement d'avoir pris les formes d'une femme, inévitablement. Pour l'exigence sportive uniquement ? Ou bien également un peu par voyeurisme malsain envers ces petites lolitas de l'est ? On est droit de se poser la question... Des journalistes mais aussi des hommes politiques de l'Ouest étonnamment tolérants d'ailleurs, j'étais trop jeune à l'époque pour en avoir conscience, avec le régime de Ceausescu qui sera même décoré de la légion d'honneur par la France. Et des américains qui, loin de juger les méthodes contestables de Béla Karolyi, n'auront de cesse de vouloir le copier, sans états d'âme, pour fabriquer à leur tour de la gymnaste prodige et monter sur les podiums.
Et Nadia dans tout ça ? Sans cesse utilisée, manipulée, accusée d'avoir été elle-même manipulatrice, complice de la dictature puis tombée dans les pièges du capitalisme à son arrivée aux Etats-Unis, toujours scrutée, observée, suivie : par les agents du régime en Roumanie, par les médias en Amérique où finalement elle ne s'est d'abord pas sentie plus libre ! Oui, qu'a pensé vraiment au fil de sa vie, cette Nadia Comaneci mondialement connue mais dont la vraie personnalité reste inconnue ?
Lola Lafon lui garde tout son mystère  et c'est peut-être aussi bien, cela, au moins, lui appartient...

Lisez aussi les avis de Mango lilaClaraCuné, AifelleCathuluAlex mot à motsBrizeDelphine Olympe...


mardi 13 mai 2014

Des charmes de la maison d'hôtes...


Au cours d'une discussion ce matin au petit déjeuner avec mes hôtes, j'en viens à dire que je suis une lectrice passionnée... l'un de mes hôtes, un québécois qui rentre dans son pays demain, descend dans sa chambre puis un peu plus tard remonte avec plusieurs livres pour me les conseiller et finalement m'offre celui-ci qu'il vient de terminer : elle est pas belle des fois la vie ?




lundi 5 mai 2014

La réparation (Colombe Schneck)

















Plusieurs années après la naissance de sa fille Salomé, Colombe Schneck trouve enfin le courage de remonter le temps et de se plonger dans l'histoire tragique de sa famille, juifs lithuaniens déportés durant la seconde guerre mondiale. Pour tenter de comprendre, sa grand-mère, sa mère, ses tantes, faire taire ce sentiment prégant de peur, de culpabilité et écarter de sa propre fille l'ombre que fait toujours planer la petite Salomé Bernstein, morte en 1943 à Auschwitz avec son cousin et sa grand-mère...

Je suis si embêtée pour parler de ce livre, qualifié de "roman vrai" mais qui n'a pour moi absolument rien d'un roman, que j'ai bien failli ne pas écrire de billet.
Car la réparation met mal à l'aise, et ce parce que l'auteure l'est elle-même, qui n'arrête pas de se dédouaner, se justifier, se rabaisser, se jugeant à tout bout de page indigne de parler de l'histoire de sa famille : "Je me disais c’est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d’amour impossibles, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu’une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ?". 
Alors son récit se concentre essentiellement sur les faits, presque comme un documentaire, et s'il touche par les événements terribles qui y sont retracés et les questions qu'il soulève ( est-ce que vraiment "être juif, c'est avoir peur"? Jusqu'à quand les juifs se sentiront-ils coupables, d'avoir survécu pour les générations de la guerre ou même d'exister tout simplement pour nos contemporains ? Est-ce que ne pas parler du malheur le tient mieux à distance ? Est-ce que taire la souffrance est un service à rendre à  ses descendants ou au contraire une malédiction, un poids supplémentaire ? Jusqu'où peut aller la pulsion de vie, le sacrifice d'une mère ? ) la véritable émotion y est le plus souvent absente. A vouloir trop jouer la pudeur et la distanciation, Colombe Schneck se perd, multiplie les redites, les retours en arrière, les maladresses et au final, même s'il serait malvenu de remettre en cause la sincérité de son propos, elle n'emporte pas comme d'autres témoignages ou même romans sur la Shoah ( je pense particulièrement à cet instant au Kinderzimmer de Valentine Goby) ont pu le faire. La compassion ressentie l'est de manière purement intellectuelle, en tout cas pour moi. Les seuls moments du livre qui ont véritablement fait écho chez moi sont ceux où elle parle de la peur panique, irraisonnée, douloureusement constante, qu'elle ressent à l'idée qu'il arrive quelque chose à ses enfants...
Reste que j'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais sur la situation des juifs en Lithuanie et le ghetto de Kovno. Reste surtout que je me sens extrêmement mal à mon tour de paraître juger un tel récit et la façon dont l'auteure a choisi de le mener car, extérieure à cette page d'histoire et non juive, qui suis-je pour le faire ?

Cet article de l'Express qui présente deux avis opposés vous aidera peut-être à mieux comprendre mon ressenti...


vendredi 2 mai 2014

Manège (Hieronymus Donnovan)

















Héloïse a 7 ans et a pris l'habitude de se confier à un journal intime particulier : un vieux dictaphone que sa mère lui a donné. Elle lui raconte au jour le jour ce qui se passe dans sa famille, qui ne va pas très bien, les peurs de maman, les colères de papa, les caprices de la grande soeur, les pleurs incessants du petit frère et les visites du monsieur qui veut prendre les meubles, tout ce manège des adultes dont elle n'est pas vraiment dupe...

L'exercice de faire parler, dans un roman, un jeune enfant, est toujours périlleux et semble bien souvent artificiel. Ce n'est pas le cas ici et j'ai tout de suite accroché à l'histoire de la petite Héloïse qui décrit avec ses mots d'enfant, de façon tout à fait crédible, le malaise qui va grandissant au sein de sa famille. Le manque d'argent et la situation d'impasse que vivent les parents sont malheureusement plus qu'ancrés dans la réalité de notre société. Et le sentiment d'impuissance, l'escalade pernicieuse de la violence à l'oeuvre ici peuvent conduire au pire, un pire qui fait malheureusement trop souvent la une des JT.
J'ai beaucoup aimé ce récit très ramassé, à la progression millimétrée, vibrant d'intensité et d'émotion, réellement poignant !

Merci, encore une fois, à Claire Berthier des éditions Storylab (vous savez, je vous en ai déjà parlé : ils sont spécialisés dans les livres numériques de format court, qu'on peut lire en moins d'une heure) pour me l'avoir proposé...


lundi 28 avril 2014

Désordre (Penny Hancock)

















Sonia, la quarantaine, vit quasiment seule dans la maison de son enfance au bord de la Tamise car sa fille est partie faire ses études et son mari voyage beaucoup. Il aimerait d'ailleurs vendre mais Sonia ne veut pas quitter ce lieu empli de souvenirs. Des souvenirs profondément enfouis qui vont brutalement remonter à la surface quand Jez, jeune garçon de 15 ans et neveu de l'une de ses amies, vient frapper à sa porte pour lui emprunter un disque. Elle décide alors de le garder avec elle...

Et il serait criminel d'en dévoiler plus et de priver ainsi les futurs lecteurs du plaisir de la découverte !
Car Désordre est un thriller psychologique impeccable, où l'on sent monter la tension petit à petit, se doutant bien que ça va mal se terminer d'une façon ou d'une autre mais la question est de savoir pour qui, comment, et bien sûr pourquoi ! Alors pas de gore, de sang ou de crimes monstrueux ici mais une fine analyse des motivations et du mode de fonctionnement des principaux personnages. Et puis, et peut-être avant-tout, l'auteure nous offre du même coup un brillant roman d'atmosphère dans lequel la Tamise, omniprésente, est un personnage à part entière. Je me suis laissée envoûter et bercer par ce fleuve envahissant, cette ambiance singulière,  alors que dans le même temps, l'angoisse distillée et les indices semés ça et là dans le récit me poussaient à tourner les pages, toujours plus, pour en arriver au dénouement... dont je ne dirais évidemment rien, sinon qu'il recèle une surprise finale que je n'avais pas vue venir !

En conclusion, Désordre est vraiment un thriller de bonne facture, qui change du tout-venant, et je remercie Camille du Livre de poche grâce à qui j'ai pu le choisir dans la sélection du mois d'Avril...


dimanche 6 avril 2014

La fortune de Sila (Fabrice Humbert)


















Paris, juin 1995, dans un grand restaurant, un enfant traîne au milieu du passage et gêne le serveur. Quand celui-ci l'attrape gentiment par le bras pour le ramener à sa table, le père du gamin lui casse le nez d'un coup de poing. Une violence totalement injustifiée et pourtant personne ne réagit, ni la femme de cet homme, ni le couple russe ni non plus les 2 amis français qui dînent aux tables voisines. Une indifférence ou une lâcheté qui seront le signe avant-coureur de leur déclin car tous ces protagonistes ne vont cesser de se recroiser et de leurs destins entremêlés se dégage une peinture sans concession de notre société dominée par l'argent et la spéculation à outrance...

J'ai laissé ce roman en plan je ne sais combien de temps sur ma PAL car j'avais vu qu'il y était questions de finance, de traders, de spéculation immobilière, d'oligarques russes, autant de thèmes qui ne m'intéressaient à priori pas le moins du monde. Plusieurs copinautes m'avaient pourtant bien dit que ce n'était pas un souci, que ça allait bien au-delà, que tout y était abordé de façon claire sans prise de tête et que c'était au final passionnant mais rien à faire, je freinais des 4 fers. Et vous savez quoi ? Et bien, j'aurais dû écouter ces conseillères avisées bien plus tôt car tout ce qu'elles m'avaient dit était vrai et j'ai aimé ce récit choral très bien construit, on ne peut plus en phase avec notre époque...
La façon dont la Russie s'est transformée en nouvel état mafieux, la crise des subprimes, l'impunité indécente de ceux qui tirent les ficelles et déclenchent les catastrophes économiques tout en s'enrichissant toujours plus, j'ai eu l'impression pour une fois que j'avais tout compris. L'analyse est certainement on ne peut plus réaliste et le constat amer mais sans surprise : de tous les personnages, au profil psychologique très fouillé, que l'on prend plaisir à suivre, ce sont, comme dans la vraie vie, les plus durs, les plus égoïstes, les plus dénoués de scrupules qui s'en sortent le mieux, du moins apparemment...

Les billets (plus anciens donc) d'Aifelle, de Cécile et de Sylire...


mercredi 2 avril 2014

C'est dans la boîte (Frédéric Ernotte)

















Jeff Marnier, flic solitaire et désabusé (comme de bien entendu) enquête à la fois sur un sérial killer, dit le tueur aux piercings, et sur un assassin de flics. Surmené, insomniaque, il surfe la nuit sur une site internet réservé aux policiers, la boite noire. Ils créent ainsi des liens, échangent et partagent. Une réunion ludique, la ronde des boites, est organisée. Au cours de la soirée, 8 membres du site devront apporter chacun une boite avec dedans 5 indices à partir desquels les autres devront deviner de quelle affaire il s'agit. Sur un coup de tête, Jeff s'inscrit...

Je suis un peu mitigée sur ce coup-là car si le roman n'est pas inintéressant, loin de là, il ne m'a pas non plus totalement conquise. L'intrigue est assez originale et fonctionne bien, donnant lieu à de petites histoires successives au sein même de l'histoire, au fur et à mesure que les différentes boites sont ouvertes et ça, c'est plutôt sympa ! L'ambiance est dans le même temps au huis-clos façon Agatha Christie, le suspense va crescendo sans faiblir et ferre parfaitement le lecteur jusqu'à une fin plutôt... intéressante. Aucun temps mort, aucun ennui... Alors, me direz-vous, qu'est-ce que j'ai à lui reprocher ? Et bien, c'est plutôt dans l'écriture que j'ai ressenti une petite gêne : certaines tournures ou images m'ont semblé quelque peu approximatives, incongrues, voire lourdingues... le fameux petit grain de folie belge, peut-être, puisque c'est la nationalité de l'auteur et que le ton général est à l'humour noir et à l'ironie mais ça ne m'a toujours convaincue. Je ne vous donnerai pas d'exemple concret car je n'ai rien noté et je n'ai aucune envie de m'y replonger. Cependant, parmi les différents avis que j'ai lus ensuite au hasard de la toile, je suis bien la seule à avoir pensé que l'écriture n'était pas tout à fait au top donc ça vient peut-être de moi...


lundi 31 mars 2014

Je n'ai pas peur (Niccolo Ammaniti)

















Sud de l'italie, dans un tout petit hameau, l'été 78 est caniculaire, étouffant. Les adultes se terrent à l'ombre pendant que Michele, 9 ans, sa petite soeur et ses copains sont livrés à eux-mêmes toute la journée. Ils partent en expédition en vélo, se lancent des défis et des gages. C'est comme ça que Michele, tout près d'une maison abandonnée dans un vallon désolé, fait une découverte terrible qui va bouleverser sa vie : au fond d'un trou bien dissimulé, il trouve par hasard un jeune garçon de son âge, enchaîné et en si piteux état qu'il croit d'abord qu'il est mort...

Et je m'arrête là ! Surtout ne pas lire la 4ème de couverture qui en  dévoile plus, qui en dit bien trop, trop vite !!!
Je n'avais jamais entendu parler ni de ce livre ni de cet auteur jusqu'à que j'échange avec une blogueuse découverte il y a peu, qui m'a donné envie de le lire et je l'en remercie, vraiment, car je suis ravie d'avoir découvert ce roman d'une intensité si marquante que je ne suis pas près de l'oublier je pense... Cette blogueuse, c'est Delphine-Olympe, allez faire un tour sur son blog, vous y trouverez de belles choses ! En tout cas, personnellement, je suis réceptive à la sensiblité qui se dégage de ses avis...
Mais revenons à notre village des Pouilles écrasé de chaleur et à Michele qui va vite passer malgré lui de l'insouciance de l'enfance à l'angoisse propre au monde des adultes. Le récit est court en effet, ramassé sur quelques jours à peine, pendant lesquels la sourde menace qui plane, le sentiment d'oppression et de suffocation vont aller crescendo jusqu'au dénouement, terrible, que l'on pressent mais auquel on ne veut croire. Michele aura alors appris que ce ne sont pas les créatures imaginaires qui peuplent ses cauchemars qui sont le plus à craindre mais bien les monstres véritables que sont parfois les humains les plus ordinaires. Mi roman iniatique, mi roman noir, Je n'ai pas peur raconte une histoire implacable dans un style épuré, une écriture au formidable pouvoir évocateur qui, sans jamais en faire trop, nous plonge instantanément dans la vérité de l'enfance, dans la chaleur d'un été à la campagne ou dans les affres de la terreur. Un récit d'atmosphère très réussi dans lequel il fait vraiment chaud, nuit, peur...
Je n'ai pas pu le lâcher et je ne peux que vous le conseiller à mon tour !

Le billet de Delphine-Olympe (elle en dit un peu plus que moi sur  l'avancée de l'histoire)...


vendredi 28 mars 2014

Le soldeur (Michel Field)

















Le narrateur, lecteur impénitent et bibliophile averti, décide de se débarrasser de quelques ouvrages qui n'ont plus grand intérêt et les apporte chez un soldeur spécialisé. Là, il flashe sur une jeune femme, mystérieuse, qui attend son tour en lisant. Il demande à la revoir, celle-ci accepte à la condition qu'il accepte l'étrange contrat qu'elle lui propose et qui va l'amener à se dessaisir petit à petit de ses livres les plus précieux...

Autant le dire tout de suite, on comprend très vite que le narrateur en question n'est autre que Michel Field lui-même et que l'intrigue, plus mince qu'un "Que sais-je, n'est qu'un prétexte. S'ensuit un long texte sur l'amour absolu des livres, la place qu'ils prennent dans la vie de tout grand lecteur, le rapport que l'on entretient avec chacun d'eux car beaucoup nous semblent uniques, liés à un souvenir, des circonstances précises et nous considérons certains comme de véritables trésors...
En de longues digressions, l'auteur aborde une multitude de sujets qui vont de l'organisation physique d'une grosse bibliothèque et des dilemmes posés par l'adoption d'un mode de classification aux sacrifices consentis pour s'offrir telle ou telle édition ou aux partages et discussions enfiévrées que certains opus ont généré. En revisitant ses innombrables rayonnages, Michel Field traite de thèmes aussi variés que la philosophie, la cuisine, l'érotisme, l'art, la politique, le féminisme, la grammaire, la langue... et nous livre ainsi un peu de sa vie, de ce qui l'a construit au fil (field ?) d'une logorrhée si brillante qu'elle en devient étourdissante. Ne possédant pas moi-même, en effet,  une telle érudition, je me suis sentie quelquefois un peu larguée, ne saisissant pas à leur juste valeur certainement des références très pointues et même, je dois bien l'avouer, je me suis trouvée par moments à la limite de l'ennui.
Reste que le Soldeur est tout de même passionnant et qu'il ne pourra que donner envie aux lecteurs compulsifs que nous sommes aussi, nous interpellant cependant sur ce que cache ce besoin dévorant, cette accumulation perpétuelle :  nous font-ils accéder à une plus grande liberté ou nous aliènent-ils, finalement ?

Extraits qui ne pourront que vous parler : 

"Les nouvelles technologies portaient en elles un risque d'addiction ? La belle affaire ! Le livre, en ce domaine, lui paraissait autrement puissant."

"Il y a du Don Juan dans tout grand lecteur, en quête effrénée d'une aventure à peine une autre terminée... quand il n'en mène pas plusieurs de front !"

"Il en est ainsi de certaines lectures comme de certaines rencontres : rendues impératives par un contexte pressant, qu'on oubliera très vite, rien ne paraît plus urgent que les réaliser."

"Libère-t-on de soi quand on se libère des livres qui vous ont fait soi ? Leur présence aide-t-elle à vivre, ou empêche-t-elle de vivre ? Une bibliothèque est-elle ouverture au monde ou forteresse assiégée ? Le livre, un baptême, ou une épitaphe ?"

Lisez aussi le billet de Cultur'elle pour qui c'est un énorme coup de coeur...

P.S : j'allais oublier... quelle merveilleuse couverture, non ?



lundi 24 mars 2014

La singulière tristesse du gâteau au citron (Aimee Bender)

















Pour les 9 ans de Rose, sa mère lui a fait son gâteau préféré : chocolat/citron. Mais ce jour là, loin de se régaler, Rose découvre en arrière-goût  toutes les émotions ressenties par sa mère au moment où elle l'a fait : de la solitude, une grande tristesse  et une espèce de vide aussi. Un choc initial qui ne va cesser de se reproduire. Dès qu'elle mange quelque chose, elle peut dire quel est l'état d'esprit de la personne qui a cuisiné et bien plus encore...

Un postulat de départ suffisamment original pour que j'ai envie de découvrir ce petit roman à la jolie couverture acidulée. Et si les premiers chapitres ont effectivement un goût d'inédit, entre rêve et réalité, j'ai trouvé que le récit perdait peu à peu de sa saveur de départ, comme ces bonbons aux couleurs trop vives pour garder leur parfum ou ces chewings-gums  que l'on finit par remâcher sans vrai plaisir.
Je ne dis pas que c'est inintéressant mais au bout d'un moment, on a un peu l'impression de tourner en rond au sein de cette famille étrange qui semble faire du surplace : Rose avec ce don qu'elle vit comme une vraie malédiction, son frère super brillant mais si renfermé qu'il en est asocial, sa mère malheureuse, en quête de reconnaissance et d'amour et son père qui semble hermétique à tout.
Alors bien sûr, au fur et à mesure qu'elle grandira, Rose apprendra à apprivoiser son pouvoir, à s'accepter, à se trouver, de même qu'elle comprendra qu'elle n'est pas la seule à avoir hérité d'un talent particulier et que, au sein même de sa famille, les plus fragiles ne sont pas forcément ce que les apparences tendent à montrer. Et sous cette imagination débridée à la limite du fantastique parfois, passe assez clairement le message de la difficulté à s'assumer quand une sensibilité exacerbée fait se sentir différent et la nécessité absolue, pourtant, d'arriver à se faire sa place dans la vie. Mais c'est un peu trop long à se développer...
Ma conclusion aura un côté doux-amer donc, comme le fameux gâteau au citron du titre sans doute, agréable au début mais qui a fini par devenir un peu lourd pour moi sur la fin et je n'en aurais pas repris davantage...

Cathulu l'a savouré et le place sur son étagère des indispensables. Il a touché et fait vibrer ClaraAntigone est moins enthousiaste même si elle est finalement satisfaite de sa lecture et Joëlle, quant à elle, ne s'est pas franchement régalée et parle d'un ennui grandissant...


samedi 22 mars 2014

Ce qui n'est pas écrit (Rafael Reig)

















Carmen et Carlos sont séparés depuis plusieurs années. Suite à l'alcoolisme et au comportement violent de Carlos, Carmen lui a interdit pendant toute une année de voir régulièrement leur fils Jorge, aujourd'hui âgé de 14 ans. Mais Carlos semble s'être assagi et Carmen lui permet de l'emmener en randonnée en montagne pour le week-end. A peine sont-ils partis qu'elle découvre un manuscrit que lui a laissé Carlos. Le titre en est Sur la femme morte et il arbore une étrange dédicace : Pour C.M, in memoriam. Au fur et à mesure qu'elle avance dans la lecture du récit, hyper violent, Carmen se sent de plus en plus inquiète. Quel message Carlos essaie t'il de lui faire passer ? Et pourquoi ni le portable de son ex-mari ni celui de son fils ne répondent ? 

Ca commençait plutôt bien avec un récit qui semblait partir sur les traces du fameux Sukkwan Island mais autant le dire tout de suite, ce début prometteur ne tient pas ses promesses... en tout cas pour moi, et je n'ai pas aimé ! C'est rare que je dise ça d'un livre mais j'ai lu celui-ci avec un déplaisir grandissant et un malaise persistant tant c'est glauque, violent, malsain et plombant !!! De nombreux sujets sont abordés : le désamour au sein du couple, les failles et les faiblesses mal digérées de chacun, les difficiles relations parents/enfants, le poids de la frustration et les rancunes que cela génère, les ambitions déçues... mais tout est l'objet de redites constantes et ça finit par se mordre la queue sans plus nous avancer. Et le thème principal, celui qui aurait du être le plus passionnant, à savoir le pouvoir manipulateur d'un auteur et ce que le lecteur projette de lui-même dans la lecture d'un roman, subit le même traitement. Répété sans nuances ad nauseam, histoire sûrement de bien enfoncer le clou mais merci on avait compris, il finit vraiment par lasser.    

Extrait :

"Ca, c'est tout le problème avec la lecture, vous projetez sur le texte l'ombre de vos désirs ou de vos craintes, votre ombre à vous qui obscurcit la page jusqu'à que vous ne lisiez plus que ce que vous vous attendez à lire, et tout parle de vous..."

Yv a un ressenti assez proche du mien mais Clara  est plus enthousiaste...


jeudi 20 mars 2014

Désolée...


Comme je modère les commentaires sur ce blog, ils m'arrivent normalement directement sur ma boite mail. Hier cependant, je suis passée directement par la case modération en attente sur le blog et là, surprise, je suis tombée sur une dizaine de comms qui ne sont jamais passés par le mail.
 Je les ai rétablis et y ai répondu avec retard donc, sorry...



mercredi 19 mars 2014

Les brumes de l'apparence (Frédérique Deghelt)

















Gabrielle, parisienne à la vie bien réglée, hérite d'un immense terrain et d'une masure perdus à la campagne au milieu de nulle part. Bien décidée à s'en débarrasser, elle découvre sur place l'existence d'une tante inconnue qui lui tient d'étranges propos. Contrainte de passer la nuit sur sa propriété, elle ressent de curieuses sensations qui vont aller crescendo dans le temps jusqu'à ce qu'elle se rende à l'évidence : elle est guérisseuse et médium, comme sa grand-mère et sa tante. Une révélation insensée qui, à l'aube de ses 40 ans, va remettre toute sa vie en perspective...

Le thème des médiums ne m'aurait sans doute pas portée vers ce roman mais comme j'ai eu l'occasion de l'avoir entre les mains et que j'avais aimé La grand-mère de Jade et La nonne et le brigand, pourquoi pas ?
E après lecture, je peux dire que j'ai vraiment aimé bien qu'avec quelques bémols. En cela, je me rapproche des impressions de Cuné car tout comme elle, je me suis laissée envoutée par la force du récit et la beauté de l'écriture de Frédérique Deghelt qui est une formidable conteuse. On ressent parfaitement avec elle l'enchantement ressenti dans la partie bienveillante de sa forêt tout comme on tremble dès qu'elle pénètre dans son côté obscur. Là ou j'ai moins adhéré c'est dans le côté un peu manichéen du contexte. J'ai trouvé que tous les postulats qui construisaient jusqu'ici la vie de Gabrielle sont bien caricaturaux. A commencer par son entourage : son mari chirurgien esthétique, un symbole bien lourd pour insister sur le poids des apparences, non ? Tout comme son métier à elle qui consiste à organiser des évènements commerciaux pleins de légèreté, de paillettes, de vent... Et puis, un père et un fils tous deux scientifiques et hyper cartésiens. J'aurais préféré que sa remise en question se fasse dans un environnement plus neutre, moins superficiel,  moins opposé par nature à ce qui lui arrive, ce qui n'aurait rien enlevé au propos, au contraire à mon avis ! Malgré ces petits reproches, ce passage inattendu de l'autre côté du miroir des apparences, cette réflexion sur la vacuité dont nos vies sont remplies, ce questionnement éternel de savoir ce que l'on devient après la mort, cet insondable mystère de la condition humaine sont passionnants et toucheront forcément chaque lecteur, d'une manière ou d'une autre.
Et puis, Frédérique Deghelt m'a de toute façon une nouvelle fois embarquée dans l'un de ces mondes singuliers et c'est bien le plus important...
Petite attention délicieuse de sa part, elle cite deux romans de Carole Martinez, comme ça, l'air de rien, naturellement dans le cours de son histoire, et j'ai adoré ! Mais il est vrai que le coeur cousu traite aussi d'une lignée de sorcières magiciennes et que l'héroïne du Domaine des murmures voyage au-delà des murs qui l'enferment...

Extraits :

"Mais qu'est-ce qui m'arrive? Il faut admettre que depuis que mon téléphone la boucle, la machine à cogiter est en surchauffe."

"Misère des transports en commun où nous n'avons justement rien en commun si ce n'est ce lieu où rien ne nous transporte."

"J'aspire à quelque chose d'autre mais je ne sais plus à quoi."

"Les esprits sont comme les parachutes, ils ne fonctionnent que lorsqu'ils sont ouverts. Lord Thomas Dewar"

"Maudire les impondérables, ça ne les rend pas plus souples à ce qu’on voudrait en faire. Comme les machines informatiques et leurs comportements incompréhensibles dans certaines situations, le monde le plus étrange n’est pas celui dans lequel nous vivons mais celui que nous avons créé."

"Est-ce que la peur nous empêche de croire ce que nous ne savons pas comment expliquer ? La peur, c’est toujours et avant tout l’ignorance, la rencontre de l’inconnu. Affronter sa peur, c’est refuser de souscrire à sa propre ignorance. Mais si cette ignorance est également celle des autres, c’est pire encore. On se sent très seul à désirer un partage qui ne suffirait pas."



samedi 15 mars 2014

Un vent de cendres (Sandrine Collette)

















Andreas, Octave, Laure : 3 jeunes insouciants revenant en voiture d'un mariage et roulant vite, beaucoup trop vite, si vite que c'est l'accident, horrible ! Laure meurt sur le coup, Octave restera boiteux et défiguré et Andreas, qui allait épouser Laure, traumatisé à jamais. 10 ans plus tard, les 2 hommes vivent reclus dans leur domaine champenois. C'est le moment des vendanges et comme chaque année des jeunes sont embauchés le temps d'une semaine. Arrivent Malo et sa soeur Camille. Camille qui ressemble à s'y méprendre à Laure. Octave est irrésistiblement attiré par elle ce que ne supporte pas Malo. Andreas, lui, ne quitte jamais sa chambre mais surveille tout et tout le monde depuis sa fenêtre. Quand Malo disparaît, Camille ne croit pas, comme les autres, qu'il réapparaîtra bientôt. En le cherchant coûte que coûte, en approchant de la vérité, elle se brûlera les ailes...

Ouf... je crois que j'ai rarement fait un résumé aussi long mais les choses doivent être bien posées, le passé sous-tendant le présent, pour comprendre la teneur du récit.
Le premier roman de Sandrine Collette, Des noeuds d'acier, m'avait tellement scotchée que je n'avais qu'une hâte : découvrir celui-ci ! Pourtant, il aurait été difficile de provoquer à nouveau un choc aussi grand et comme je m'attendais à tout autre chose, je n'ai pas été déçue. Si la scène initiale de l'accident est hyper réaliste et terrifiante, le rythme se calme singulièrement après, distillant plutôt lentement au fil des pages un malaise, une angoisse, une peur sourde et lancinante qui ne fait que croître vers un dénouement qu'on s'imagine forcément terrible... et c'est cette atmosphère pesante, cette course lente mais inexorable vers une conclusion brutale qui envoûte et tient en haleine, qui empêche de reposer le livre avant d'en avoir fini. Comme dans Des noeuds d'acier, Sandrine Collette laisse une part importante à la nature et là encore, elle apparait hostile, menaçante, recélant des dangers cachés sous des dehors calmes, ambigüe et imprévisible, à l'image des personnages dont la psychologie est bien appronfondie...
Différent du premier forcément, ce second roman a su me séduire et je note Sandrine Collette dans les auteurs à suivre. Une petite anecdote : en cherchant la couverture du livre sur Google images, je suis tombée sur la photo de l'auteure qui ressemble étrangement à la description qu'elle fait de Camille. Pour celles qui l'ont lu, vous les devinez les fameuses mèches blanches dans la chevelure blonde ?




Les billets d'Aifelle et de Praline qui se sont laissées prendre au jeu.
Clara et Sandrine sont plus mitigées...



mercredi 12 mars 2014

Les Falsificateurs et Les éclaireurs (Antoine Bello)




Sliv Darthungunder, jeune géographe inslandais, vient d'être embauché par une société d'expertise spécialiste en environnement. Ce qu'il ignore encore c'est que cette société est en fait une couverture pour de nombreux agents d'une société secrète, le CFR : Consortium de Falsification du Réel et que sa vie va changer du tout au tout...

Je vous épargne les détails des péripéties qui auront lieu ensuite tant elles sont foisonnantes et d'ailleurs développées sur deux livres, Les éclaireurs étant la suite des Falsificateurs. J'ai lu les deux en suivant, c'est pourquoi j'ai tardé un peu à écrire un nouveau billet, d'autant plus que j'ai eu un peu plus de mal avec le deuxième...
Dans Les Falsificateurs, nous découvrons en même temps que Sliv ce qu'on attend de lui et les premières missions qui lui sont confiées car, séduit par la vie hors du commun, loin de l'ennui d'un emploi conventionnel, qui lui est proposée, il a décidé de se lancer dans l'aventure bien qu'il ne sache pas encore vraiment les tenants et les aboutissements du CFR ni sa finalité. Et c'est passionnant ! Comment ne pas être séduit par l'idée de monter un scénario de toutes pièces et de finir par le rendre bien réel, en créant les témoignages, les photos, les documents officiels qui l'accréditent et ce, sur les sujets les plus variés : art, politique, technologie, écologie. C'est un peu se prendre pour le maître du monde ou être dans le secret des dieux d'autant plus qu'au fur et à mesure de son évolution dans le CFR, Sliv s'aperçoit que les innombrables "dossiers" crées par les agents influent plutôt heureusement sur le cours de l'histoire; Son  premier dossier, en particulier, a permis d'aider un peuple menacé de disparition, chassé sans relâche de ses territoires : les Buchimans du Kalahari (certains se souviendront peut-être d'eux dans le film Les dieux sont tombés sur la tête où ils reçoivent une bouteille de coca tombée du ciel).
Et ce sujet de la manipulation de la réalité, de le déformation de l'information et de la fabrication de preuves est on ne peut plus ancré dans notre société actuelle. Il suffit de se référer aux tenants de la théorie du complot qui soutiennent que le 11septembre n'est que de l'intox ou que les américains n'ont jamais posé le pied sur la lune. C'est à la fois fascinant et terrifiant ! Terrifiant car alors toutes les dérives sont possibles et c'est un peu ce qui se passe ensuite dans Les Eclaireurs, alors même que Sliv fait évoluer l'organisation vers la falsification éléctronique et approche de plus en plus, au lendemain du 11 septembre, de la révélation finale : la raison d'être du CFR. (Les deux tomes se déroulent entre 1991 et 2003)
Si ce second volet m'a moins séduite c'est d'abord car, comme dans le premier, chaque "dossier" est présenté dans le moindre détail avec toutes les preuves de falsification et c'est un peu long parfois, que l'intrigue devient beaucoup plus politique (c'est moins ma tasse de thé) et que la lassitude commençait à se faire jour dans un contexte où, très occupée, je ne lisais que quelques pages le soir avant de sombrer dans le sommeil...
Quoiqu'il en soit, Les falsificateurs et Les Eclaireurs sont deux romans qui valent la peine d'être découverts, présentant de façon maligne et ludique des questions intéressantes sur l'histoire et la perception que nous avons, les dangers de la surmédiatisation, les pouvoirs de l'information et de sa manipulation et notre devenir...

Si le propos de ces deux livres vous semble un peu fumeux, Dasola, dont le billet est plus détaillé que le mien, vous aidera peut-être à l'éclaircir...



samedi 1 mars 2014

Perce-neige

Clochettes silencieuses
Sonnent le glas de l'hiver 
Premier perce-neige


Les haïkus d'Elisa Huttin



mercredi 26 février 2014

Le dernier des justes (André Schwartz-Bart)

















Une antique légende juive raconte que le monde reposerait sur 36 Justes, les Lamed-Waf. La famille Levy produirait un Juste par génération depuis 1185 et c'est l'histoire de cette destinée hors du commun qui nous est ici contée, d'abord au fil des siècles puis, plus précisément à travers la vie d'Ernie Levy, de la montée du nazisme jusqu'aux chambres à gaz d'Auschwitz.

Ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, et qui a reçu le prix Goncourt en 1959, année de sa parution, m'a été plus que fortement conseillé, en des termes qui disaient à peu près : il FAUT absolument le lire, c'est le livre le plus beau, le plus fort, le meilleur jamais lu !
De quoi, forcément, aiguiser la curiosité. Le risque étant, d'en attendre tellement, que la lecture se solde par une déception. Et c'est presque ce que j'ai ressenti dans un premier temps... je dis presque et j'entends déjà ma "conseillère" pousser des hauts-cris à ces mots ! Certains passages m'ont en fait plu davantage que d'autres mais je reconnais que ceux-ci participent au souffle d'ensemble qui porte le récit et lui donne sa force.
La première partie tient un peu du conte épique, de la fresque picaresque et m'a rappelé par moments la saga des Mangeclous d'Albert Cohen, dans toute sa démesure, son extravagance, sa cocasserie même. Un style qui, personnellement,va bien à petites doses mais qui peut me lasser assez vite. Puis le sujet se fait se fait plus réaliste, plus précis, avec la menace nazie qui enfle de plus en plus et le personnage d'Ernie que l'on suit désormais. Et là encore, autant certains passages m'ont fait vibrer d'émotion, autant d'autres, décrivant de façon plus symbolique ses états d'âme et ses questionnements m'ont moins touchée. Et c'est la forme encore une fois qui m'a un peu freinée alors même que je comprenais parfaitement ce que l'auteur cherchait à décrire...
Ce que je retiendrai, alors que je rédige ce billet le livre à peine refermé, encore totalement bouleversée par les dernières pages c'est que même si j'ai été plus en retrait par moments, je suis sûre que Le dernier des Justes me marquera durablement. Un texte fort sur la condition juive et bien au-delà sur la condition humaine, d'un abord pas toujours facile, qui se mérite donc, à découvrir par vous-même...

Extrait de la dernière page : 

"Ainsi donc cette histoire ne s'achèvera pas sur quelque tombe à visiter en souvenir. Car la fumée qui sort des crématoires obéit tout comme une autre aux lois physiques les particules s'assemblent et se dispersent au vent, qui les pousse. Le seul pèlerinage serait, estimable lecteur, de regarder parfois un ciel d'orage avec mélancolie."



jeudi 13 février 2014

L'affaire Clémence Lange (Laura Sadowski)

















Quand Maître Nicolas Kléber, le 31 décembre, remplace au pied levé sa collègue pour visiter l'une de ses clientes qui doit passer en conseil de discipline à Fleury-Mérogis, il pense que c'est l'affaire de quelques heures et est bien loin d'imaginer l'enfer qui l'attend ! L'avocat avait déjà défendu Clémence Lange lors de son procès en appel et sa plaidoirie lui avait valu une peine encore plus lourde que celle jugée en 1ère instance. Celle-ci, bien décidée à régler ses comptes, parvient à le séquestrer dans une cellule de l'immense prison alors en travaux de rénovation...

Cette auteure, par ailleurs avocate, que je ne connaissais pas du tout m'a été conseillée via un groupe de lecteurs dont je fais partie sur Facebook.
Anne, du blog Mon petit chapitre, avec qui je suis très souvent en phase en ayant rajouté une couche, je ne pouvais que craquer sur ce thriller judiciaire. Et j'ai passé un agréable moment en le lisant.
Si le suspense est très présent lors de de l'enfermement de l'avocat dans cette cellule isolée, loin de tout (il s'agit d'un prototype de nouvelle cellule dans une aile complètement en travaux) puis pendant sa séquestration, le propos du livre ne se cantonne pas uniquement à ce huis-clos angoissant entre la détenue modèle devenue geôlière et l'avocat arrogant tombé de son piédestal. La part belle y est faite également à la psychologie de ces deux personnages et à leur évolution. Clémence, jeune et timide lors des faits et du procès, a toujours nié avoir tué son amant et a réagi comme une bête traquée, absente à elle-même, incapable de se défendre vraiment. La prison l'a aujourd'hui endurcie. Patiemment, elle a tout calculé pour mettre enfin Nicolas Kléber face à ses responsabilités et se montre très déterminée. Son prisonnier quant à lui, jeune homme gâté par la vie à qui tout réussit et avant tout avocat d'affaires, avait pris un eu trop à la légère la défense de cette cliente effacée qu'il avait, comme tout le monde, jugée coupable à l'époque. Complètement déstabilisé par la situation, contraint de réétudier le volumineux dossier du procès,  il va  y découvrir de quoi remettre en question non seulement son travail d'avocat mais lui-même ! On revit alors avec lui tout le procès, tel qu'il a été consigné par le greffe, point par point, et une partie purement judiciaire prend le relais, plus froide mais nous plongeant directement au coeur de l'implacable machine judiciaire avant le dénouement dont je ne dirai évidemment rien...
Pas mal de qualités donc pour ce premier roman qui, il faut le savoir, s'est inspiré de faits réels et je suis donc toute prête à retenter Laura Sadowski avec l'un de ses suivants.


mercredi 12 février 2014

1 blog 1 séance avec les Toiles enchantées

PriceMinister – Rakuten s’associe aux Toiles Enchantées pour offrir grâce aux blogueurs des séances de cinéma aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés.

Du 03/02 au 28/02  un article publié sur votre blog ou site se transforme en un don de 15€ de PriceMinister – Rakuten aux Toiles Enchantées pour les soutenir dans leur merveilleuse démarche d’offrir gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l’affiche sur grand écran, comme au cinéma !

Comment participer et soutenir Les Toiles Enchantées ?

C’est très simple ! Il suffit de :
  • Répondre à l’interview « cinéma et enfance » (voir plus bas) sur votre blog en mentionnant que vous participez à #1Blog1Séance.
  • Faire un appel aux dons à vos lecteurs.
  • Envoyer un e-mail à oliver.moss[at]priceminister.com avec l’url de votre article.
Votre article se transformera automatiquement en un don de 15€ pour les Toiles Enchantées ! Soit une séance de cinéma pour trois enfants hospitalisés.
  • Vous pouvez aussi  inviter d’autres blogueurs à participer sur Twitter en utilisant le tweet suivant :
Je viens de participer à #1Blog1Seance @[xxxxx] participe aussi et @PriceMinister donnera 15€ à @LesToilesEnch http://bit.ly/1d7Og1o

Interview cinéma & enfance

Copiez/collez le texte et l’interview ci-dessous sur votre blog et répondez aux questions. Il n’y a pas de consigne sur le nombre de caractères.
[En publiant cette mini-interview sur mon blog, PriceMinister - Rakuten s’engage à faire un don de 15€ aux Toiles Enchantées qui offre gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !
  • Quel est votre premier souvenir du cinéma ?
Pas un  seul en particulier (je ne me rappelle plus le tout 1er) mais tous les grands Walt Disney de l'époque : les 101 dalmatiens, les Aristochats... que ma mère m'emmenait voir au Grand Rex à Paris
  • Quel est selon vous le meilleur film pour enfants de tous les temps ?
Je ne sais pas, peut-être Mary Poppins ?
  • Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites nous qui ? (ex : Elliott dans E.T…)
Heïdi, petite fille des montagnes...
  • Dites nous en une phrase pourquoi vous aimez les Toiles Enchantées !
Avec les livres, le cinéma est certainement le meilleur vecteur d'évasion pour les enfants hospitalisés...
Vous aussi participez à la chaîne de solidarité en participants à #1Blog1Séancehttp://bit.ly/1d7Og1o ou en faisant directement un don si vous n’avez pas de blog.

Les Toiles Enchantées en quelques mots

Depuis 17 ans, l’association Les Toiles Enchantées sillonne les routes de France pour offrir gracieusement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés des séances de cinéma dans leur établissement, en projetant les films dont tout le monde parle, au moment même leur sortie en salle, voire parfois en avant-première, en présence des comédiens ou des réalisateurs !
Grâce à cette immersion dans des films de tout genre soigneusement sélectionnés, Les Toiles Enchantées permettent aux jeunes malades ou handicapés de briser leur quotidien, de s’évader, d’accéder à la culture et au divertissement des jeunes de leur âge, et de « se sentir comme tous le monde ».
Les séances de cinéma aident aussi à lutter contre l’isolement et le découragement en créant des rencontres et des connivences entre les enfants au travers des projections.
Le “vrai” cinéma à l’hôpital, c’est un pied-de-nez à la maladie, une fenêtre ouverte sur la vie, en numérique

Les Parrains de #1Blog1Séance

Un grand merci à In the mood for cinéma et No Pop Corn qui parrainent  #1Blog1Séance en nous aidant à promouvoir la campagne et Les Toiles Enchantées sur leur blog.
Et pour finir voici une petite phrase du président des Toiles Enchantée, Alain Chabat qui résume bien la philosophie des Toiles.
A tout de suite sur votre blog !