mardi 19 mars 2013

22/11/63 (Stephen King)















2011 dans le Maine. Alors qu'il va mourir d'un cancer, Al, qui tient un diner dans une ancienne caravane, demande à l'un de ses meilleurs clients, Jake Epping, professeur de lycée, de finir à sa place la mission de sa vie... Par hasard, Al a découvert au fond de son restau une sorte d'escalier virtuel, une faille temporelle, qui le parachute directement, toujours à la même heure et le même jour de l'année 1958. Il est possible d'avancer dans cette réalité parallèle ou de revenir en 2011 puis de repartir mais chaque retour vers le passé remet le compteur à zéro et ce qui a été changé par le voyageur temporel ne l'est plus. Al a décidé d'empêcher l'assassinat de JFK, persuadé que ça changera le cours du monde de façon positive. Pour vérifier ses dires, Jake, incrédule, fait un 1er voyage...





Gnain, hiiiiiii, sniffff ... presque 900 pages quand même, un vrai bon gros pavé, et pourtant je l'ai déjà plié !!! :-(
Et quand c'est comme ça, j'ai du mal à me relancer dans un nouveau livre, en plus...
Comme vous le savez peut-être déjà, je suis une grande fan de Stephen King, pas dans ce qu'il fait de plus gore, non, mais quand chez lui, comme ici, la réalité est à peine biaisée par un postulat de départ improbable, j'adore ! Et vous avez déjà compris donc que celui-ci, je l'ai vraiment ADORE !

Malgré le fait que je les avale toujours en moins de temps qu'il n'en  faut pour le dire (ou le lire) ce qu'il y a de bien avec les briques de Stephen King, c'est que je savoure à l'avance, sachant qu'il va immanquablement m'entraîner, avec son talent de conteur hors pair, dans une histoire au long cours où chaque élément a le temps de se mettre vraiment en place : les paysages, l'ambiance, l'époque, le contexte social, les différents personnages, créant un tout tellement riche qu'on s'y installe invariablement avec intérêt et bonheur ! Et sans nul ennui, la plupart du temps car si Duma Key, par exemple, m'avait quand même semblé traîner un peu en longueur, je n'ai rien ressenti de tel ici, à aucun moment.
M'embarquer vers l'Amérique des sixties avec Jake et redécouvrir tout un monde a été un immense plaisir. Les belles cylindrées, les bals du lycée, les cinés drive-in, le goût des choses retrouvé, une simplicité, une insousiance oubliées, un temps pas encore mesuré à l'aune des portables et du net ... il y a une douceur de vivre certaine dans cet univers là même si tout n'est pas rose, loin de là : les usines crachent leur pollution sans aucune protection, les gens fument encore partout et tout le temps et le qu'en dira-t'on, les préjugés sexistes et racistes ont toujours la peau dure.
En toile de fond, la vie très fouillée, archi documentée de Lee Harvey Oswald, l'histoire de l'assassinat de Kennedy et de ses conséquences sur le destin des Etats Unis m'ont captivée même s'il est vrai que c'est plutôt développé et que ça a pu lasser certains lecteurs.
L'histoire d'amour entre Jake et Sadie est bien sûr l'aléa inattendu mais indispensable, le rouage qui va gripper toute cette belle mécanique de recréation des événements, le facteur décisif qui fait prendre pleinement conscience à Jake de l'effet insidieux et potentiellement dévasteur du fameux "battement d'aile de papillon" torturant sa conscience et le faisant constamment hésiter entre un choix ou un autre...
Petit cadeau supplémentaire pour les aficionados : on retrouve  en filigrane quelques uns des thèmes chers à l'auteur, récurents dans son oeuvre, tels que l'aura maléfiquement magnétique distillée par certains lieux ou le mal absolu dissimulé sous l'aspect le plus séducteur : une partie de l'intrigue se déroule à Derry, l'année 58, tout comme dans le célébrissime Ca et l'allusion discrète à son terrifiant clown, amenée comme une sorte de clin d'oeil, est aussi une façon habile de corroborer le propos, de boucler la boucle.
Et puis, il y a encore la musique, la danse, la façon d'enseigner, les livres (Jack est prof de littérature et Sadie bibliothécaire) l'Attrape-coeurs de Salinger censuré dans les lycées, une représentation theâtrale du marquant Des souris et des hommes de Steinbeck...

Impossible d'aborder tous les thèmes mais dites-vous déjà que 22/11/63 c'est le panarama historique et social de l'amérique d'une époque, un suspense insoutenable, une construction impeccable, un soupçon de surnaturel mais pas trop, des personnages attachants, une grande histoire d'amour et ce petit plus indéfinissable qui rend toujours la plume  de l'auteur magique ... bref, un roman ambitieux, brillant, passionnant, impossible à lâcher ...  et ça,  qu'est-ce que c'est bon !

MISTER Stephen King is back et ... quel retour !!!

Et si vous êtes encore là après cette chronique presque aussi longue qu'un livre de Stephen King, je vous conseille le billet de Clara qui, contrairement à moi, découvrait l'auteur et en sort totalement séduite. Celui de Val-m-les-livres qui, plus sévère, le qualifie néanmoins de très bon roman. Et la longue critique bien argumentée de Cécile Mury de Télérama qui lui accorde TTT...


26 commentaires :

  1. Ca valait la peine d'attendre, alors.

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  2. je n'ai jamais lu encore de Stephen King, et je ne commencerai pas avec un pavé, si je commence un jour... Je ne suis pas tentée, voilà, c'est dit !

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  3. D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais pas gardé un très bon souvenir de mes lectures de Stephen King (bon j'ai du en lire 2). Mais je dois dire que ton billet me fait très très envie.

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    1. Celui-là est vraiment soft ... parfait pour retenter King ... rien de gore ici !

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  4. Pas du tout mon auteur chouchou, loin de là, mais pour ce titre, je suis aux aguets!

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    1. Alors, reste bien aux aguets et ... dès que tu en as l'occasion, fonce !!! :-D

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  5. Tentée... mais pas pressée (c'est un pavé !) et heureusement, car avant que je mette la main dessus en bibli... !

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  6. Il me tente de plus en plus celui-là avis tous les avis lus ici ou là mais le nombre de page me freine un peu tout de même...

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  7. Pfff ! quand je pense que je n'ai jamais lu de S. King.. j'ai des lacunes auxquelles il va falloir remédier en commençant peut-être par celui-là, qu'en penses-tu?
    bises

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    1. J'en pense que c'est une excellente entré en matière pour une "non intiée " ! ;-)
      Rien de trop fantastique ou trop gore ou trop terrifiant dans celui-ci, juste l'incroyable talent de conteur de Stephen King ...

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  8. 900 pages tout de même ! J'espère que tu l'as lu en numérique, c'est moins lourd !!!

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    1. Absolument ! D'où l'un des interêts du numérique dans ces cas-là ...
      ;-)

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  9. ah ça fait envie, j'en ai envie.
    Mais là je suis en train de me farcir les 1652 pages des Misérables. Sacré Victor... j'en vois pas le bout mais WTF que c'est bon !
    Mais quand même je me demande si Jean Valjean n'était pas puceau !

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    1. Je peux pas te l'envoyer ... je l'ai lu en numérique ! Tu sais qu'à cause de toi, j'ai téléchargé L'homme qui rit mais ... je ne sais pas quand je m'y mettrai : trop d' "urgences" à lire avant des nouveautés sortent sans arrêt et face à la tentation, je suis faaaaible ! En tout cas, viens commenter plus souvent : je n'avais jamais vu, dans une aucune analyse des Misérables, la théorie d'un Jean Valjean puceau ! ;-))))

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  10. Oui je vais tacher de commenter plus souvent. Pour Jean je suis convaincue. On le voit de l enfance à la mort et pas une fois il se secoue la nouille.
    Oui envoie moi le Stéph ms je risque de le garder un moment.

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    1. En même temps, dans Les Misérables en général,on ne se secoue pas la nouille à tout bout de champ ! C'est pas les 50 nuances de Victor, hein !!! :-D

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    2. Tu l'as lu les 50 nuances ???
      Moi c'est no way.

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    3. Oui, parce qu'on me les a passés et par curiosité ! Le 1er encore ... mais les 2 suivants et particulièrement le 3 ème, c'est une cata !
      Mais je ne voulais pas mourir idiote ...
      ;-)

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  11. Ah quelle couille ! Tu peux PAS me l envoyer. J avais lu trop vite.

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    1. ayé j'suis dedans. C'est GEANT !!!
      Bon ça baise pas encore mais ça devrait arriver.
      J'ai laissé Jeannot de côté, je le reprendrai plus tard.

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    2. Effectivement et ... tu verras que la boucle avec Jeannot sera parfaitement bouclée ... je ne te dis que ça ! :-D

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