samedi 30 juin 2012

Le destin miraculeux d'Edgar Mint (Brady Udall) - Format poche
















" Si je devais ramener ma vie à un seul fait, voici ce que je dirais : j'avais sept ans quand le facteur m'a roulé sur la tête. "

Une fois n'est pas coutume, je ne vous offre pas cette fois-ci de petit résumé rédigé par mes soins mais simplement la 1ère phrase de la 4ème de couverture. Car en effet, toute le vie ô combien atypique et dramatique d'Edgar Mint résulte de ce seul instant-là ... et ce à un point incroyable qui ne sera pleinement dévoilé que vers la toute fin !
Voilà, je ne savais pas grand chose de plus en entamant le récit d'Edgar, enfant métis apache et miraculé, mais il m'a tout de suite envoutée et sa voix attachante m'a portée sans ennui jusqu'à la 545 ème page finale. Edgar évolue pourtant dans divers univers tous plus sordides les uns que les autres, semble attirer irrésistiblement les ennuis et être poursuivi par une sorte de fatalité qui lui fait perdre les êtres auxquels il s'attache. Un roman plutôt noir donc, porteur d'une féroce satire sociale. Dans les Etats que Brady Udall nous fait traverser, le rêve américain est loin d'être à la portée de tous, la misère sociale et les préjugés sont omniprésents et si le sort des indiens est peu enviable, celui des métis l'est encore moins. Mais malgré une galerie impressionnante de bras cassés et de loosers pathétiques, en dépit de tout ce que subit ce pauvre Edgard, ça ne m'a jamais paru plombant et il émane finalement de cette histoire comme une lumière, un espoir inaltérable. Une impression renforcée souvent par un ton volontairement distancié (Edgard dans ces moments là parle de lui à la 3 ème personne) et confirmée par la conclusion ... qui n'est pas un happy end, non, bien sûr mais qui ressemble à un apaisement, une sorte de rédemption !

Merci beaucoup à Cécile qui est une fois de plus ma "fournisseuse" et qui en avait fait un coup de coeur. Mot-à-mots et Keisha ont aimé aussi même si, contrairement à moi, elles ont relevé des longueurs, aux mêmes endroits ...


mercredi 27 juin 2012

Migration programmée ...









Dix heures en nage
En maillot dès le péage    
Dis c'est quand la plage ?






Les haïkus d' Elisa Huttin


lundi 25 juin 2012

Djebel (Gilles Vincent) - Format broché
















Algérie, 1960 : après 18 mois, enfin sur le bateau du retour, le jeune appelé Antoine Berthier se suicide sur le pont. 41 ans plus tard à Marseille, ses anciens compagnons de régiment sont assassinés les uns après les autres. Quel est le lien ? C'est ce que le détective privé Sébastien Touraine et la commissaire de police Aïcha Sadia devront  découvrir en fouillant le passé...

Je vais faire court car je n'ai pas énormément à en dire. Lu sans déplaisir certes car il est construit sur le mode du polar et que l'on a envie de savoir, ce roman m'a pourtant déçue par rapport à ce que j'en avais imaginé... L'idée de départ est bonne et tout ce qui a trait à la guerre d'Algérie m'a vraiment plu. C'est ce que j'en retiendrai principalement d'ailleurs car là, les descriptions sont réussies et très "visuelles " jusque dans leur dureté . En revanche, la période contemporaine est pour moi beaucoup moins aboutie et  le détective déprimé comme la belle commissaire beur algérienne m'ont paru bien stéréotypés et caricaturaux pour ne pas dire carrément exaspérant en ce qui concerne le privé. Quant au style, je l'ai trouvé plutôt pauvre (j'ai relevé plusieurs redites) artificiel, fabriqué et sonnant faux la plupart du temps ... désolée !

Avis absolument pas partagé par Cécile qui me l'a prêté, ni par Sandrine et encore moins par Liliba qui lui attribue 2 coeurs et relève même particulièrement l'écriture de Gilles Vincent qu'elle trouve superbe ... comme quoi ! J'étais peut-être mal lunée, moi, va savoir ... ;-)



vendredi 22 juin 2012

Ouragan (Laurent Gaudé) - Format broché















Nouvelle Orléans, l'ouragan Katerina approche. Quelques heures avant, pendant et juste après, vont s'entrecroiser les destins d'une dizaine de personnes, leurs voix se rejoignant dans un choral saisissant au coeur de l'apocalypse ...

Quelle force, quel souffle dans ce roman ! Pas celui de l'ouragan, certes, mais vraiment puissant. J'en suis encore toute bousculée. J'avais depuis longtemps envie de le lire car j'avais beaucoup aimé Zola Jackson sur le même thème et je voulais comparer, voir comment 2 écrivains traitaient le même sujet dramatique sur le mode de la fiction. Pour être tout à fait honnête, je restais sur le bon souvenir de Zola Jackson et étais quasiment sûre que ce serait mon préféré ... Comme quoi, il ne faut jurer de rien en littérature car Ouragan m'a happée immédiatement entre ses pages et m'a entraînée à sa suite sans répit jusqu'à la toute dernière ! Dans ce roman choral, chaque personnage a sa propre histoire et chaque voix compte qui, en se mêlant à celle des autres, finit par créer une vision d'ensemble du chaos qui les entoure. Et quand je dis que les voix se mêlent, c'est au sens littéral, je pense en particulier à quelques passages où la phrase court sans s'arrêter sur 2 ou 3 pages, passant d'un personnage à l'autre sans discontinuité, reflétant les pensées de chacun sans transition, le tout étant cependant parfaitement limpide ... J'aime rarement les très très longues phrases qui ne prennent pas le temps de la respiration mais c'est là parfaitement justifié et brillamment maîtrisé. Ailleurs, les phrases sont au contraire courtes, saccadées. En tout cas j'ai beaucoup aimé et l'écriture, presque scandée ou chantée comme un blues, par moments, m'a vraiment emportée ...
Des points communs avec Zola Jackson : un personnage fort et indéracinable de vieille femme noire, digne malgré tout jusqu'au bout, la dénonciation de l'attitude du gouvernement américain, faisant évacuer les blancs et  laissant comme toujours les noirs défavorisés à leur triste sort, les secours arrivant ensuite bien tard et de manière très désorganisée. Et puis, cette image d'horreur commune aux 2 livres et qui me restera : les alligators prenant possession de la ville dévastée ... les rues inondées qui tout d'un coup ont des dents ! Cependant, les 2 romans sont très différents et  méritent amplement d'être découverts tous les 2, leur propos se renforçant mutuellement, en particulier sur la souffrance du peuple noir ...

De Laurent Gaudé, je n'ai lu jusqu'à présent que Le soleil des Scorta. J'ai sur ma Pal depuis bien longtemps Eldorado dont je n'ai pas entendu que du bien alors, comme cet Ouragan est une vraie révélation, très très proche du coup de coeur, j'espère ne pas être trop déçue quand je me déciderai à l'entamer ...

Les billets de Cécile que je remercie infiniment pour le prêt, de Stephie, de Choco qui menace de fouetter ceux qui ne le liront pas et de Sandrine, beaucoup plus mitigée, elle !



jeudi 21 juin 2012

Lonesome dove (Tome 2) de Larry Mc Murtry - Format broché



Augustus Mc Crae et Woodrow Call,  anciens Texas Rangers de choc,  poursuivent leur incroyable périple à travers l'Ouest sauvage pour convoyer leur bétail jusque dans le Montana encore vierge (voir le billet sur le tome 1). La traversée est éprouvante et personne  n'en sortira totalement indemne ...

Je suis repartie avec plaisir pour cette longue chevauchée à travers les plaines immenses en compagnie de nos cow-boys, des purs, des durs. Les personnages sont maintenant bien installés dans l'histoire et prennent toujours plus d'épaisseur au fil de l'aventure, devenant véritablement attachants, les nouveaux venus enrichissant encore le parcours des premiers. Malgré quelques longueurs ressenties par moments, mais sans véritable ennui comme au tout début du premier tome, maintenant que je suis arrivée moi aussi au bout de cette lecture au long cours, je peux dire que je l'ai aimée, oui ! Dans ce formidable panoramique sur un monde mythique en train de changer irrémédiablement, le destin individuel de ces 2 hommes épris de liberté prend un relief encore plus poignant, les faisant entrer dans la légende d'une Amérique rêvée mais sans pitié.

L'avis de Keisha, conquise mais le contraire eut été franchement étonnant !

Et merci à Cécile pour le prêt ...


mercredi 20 juin 2012

Ho hisse ...





Prendre l'ascenseur
Se traiter de fainéant
Une fois dedans




Les haïkus d'Elisa Huttin



mardi 12 juin 2012

Avenue des géants (Marc Dugain) - Format numérique pour Kindle















22 novembre 1963, la vie de John Fitgerald Kennedy, président des Etats Unis, s'arrête net. Au même moment, celle d'Al Kenner, adolescent de 2 mètres 20, au QI supérieur à celui d'Einstein, vient de basculer définitivement. Luttant dès lors désespérement contre ses démons intérieurs, ses errements font de lui un observateur décalé d'une société américaine en pleine mutation , entre guerre duVietnam et explosion du mouvement hippie ...

Waouh ! Quel livre !!!  Quelle plongée hallucinante dans la tête d'un meurtrier. Et quel formidable voyage dans l'espace, au long des routes infinies des Etats Unis (et oui, c'est le thème du moment, il faut croire !) mais aussi dans le temps, avec l'explosion du modèle de société traditionnelle et l'avènement du Flower Power. Vous savez que je n'aime pas trop en dévoiler, alors je vais me taire le plus possible mais il vous sera difficile de passer à côté de l'info largement diffusée : Marc Dugain s'est basé sur l'histoire d'un tueur bien réel, Ed Kemper, au QI effectivement aussi surdimensionné que sa taille et toujours emprisonné à ce jour à la prison d'état de Vacaville, Californie. Ce que j'ai beaucoup aimé dans sa façon d'appréhender son sujet, c'est ce qu'en dit Marc Dugain lui-même : "Romancer un personnage, c'est le trahir pour mieux servir ce que l'on pressent de sa réalité." J'avais déjà ressenti cette impression d'extrême justesse, partie de la même démarche, pour l'excellent Blonde de Joyce Carol Oates, à propos de Marylin Monroe. Là, l'exercice est encore plus périlleux car se mettre dans la tête d'un mec pareil, franchement ... et pourtant, oui, on y est, d'autant plus le récit est écrit la plupart du temps à la 1ère personne du singulier, nous immergeant au plus près des pensées intimes d'Al. Un géant si fragile, par moments, qu'on serait presque tentés par l'empathie, habilement embarqués au fil de ses pérégrinations dans un monde en plein bouleversement et par là même déstabilisant. Les longues virées en moto, en Ford Galaxy ou en cabriolet  à travers les grands espaces, cet attrait irrésistible pour la route célèbrent encore et toujours la mythologie d'une Amérique libre, immuable alors même que les freaks qui convergent par milliers vers San Francisco pour inventer un ordre nouveau tentent de combattre un mode de vie sclérosant, ne tenant en réalité que sur les apparences. Mais si les chemins sur lesquels nous emmène Al, guidé par ses souffrances et son exceptionnelle intelligence, semblent mener à la rédemption, attention à l'arrivée ...

Ce roman est mon troisième de Marc Dugain. J'avais beaucoup aimé La chambre des officiers et L' insomnie des étoiles (quel joli titre, déjà !) qui parlaient, l'un de la 1ère, l'autre de la seconde guerre mondiale. Sujet totalement différent ici donc, ce qui laisse présager d'un talent multiple mais toujours servi par une grande force : je ne pense pas oublier de sitôt cette avenue des géants. Me reste le bonheur d'avoir d'autres titres à découvrir : je ne suis pas trop  tentée par La malédiction d'Edgar, peut-être Une exécution ordinaire ou plutôt En bas, les nuages ... oh oui, tiens, très certainement celui-là, le prochain !

Quelques surlignages (rendus si faciles par la liseuse) un peu en vrac :

"La conversation s'est éteinte comme un vieux feu de camp, les gens n'ont pas tant de choses à se dire. Si elle s'étend, c'est que les alcooliques ont pris le relais."


"Je savais que je jouais gros dans cette lingerie. C'est là que serait jugée mon aptitude au travail et donc à la réinsertion. Je m'étais mis dans de sales draps, maintenant on me demandait de les laver, tout cela paraissait logique."

"Les journaliste sportifs me rendent dingues. J e n'ai jamais vu des gens parler autant, alors qu'ils ont si peu à dire."
Celle ci me fait bien rire, assez proche de ce que j'en pense ! ;-)

Et à propos de la  lecture :

"A part quelques auteurs purement cérébraux, il faut un peu de sensibilité pour profiter d'un écrivain"


 "L'intimité avec mon livre prenait lentement."

2 livres numériques enchaînés sur ma liseuse, 2 nouveautés et 2 excellentes pioches : ça commence plutôt bien, cette histoire là !



vendredi 8 juin 2012

Les Affligés (Chris Womersley) - Format numérique pour Kindle















Australie, 1919. Quinn Walker, tout juste démobilisé, revient dans son petit village de Galles du Sud. A demi sourd, gazé, marqué au visage, il est traumatisé par la guerre qu'il vient de vivre en Egypte puis en France et il est maintenant confronté à la Grippe Espagnole qui fait des ravages. Hanté par ces souffrances, il l'est encore plus, pourtant, par son passé : 10 ans plus tôt, il avait retrouvé sa jeune soeur violée et assassinée et s'était enfui, terrifié, alors que tout et tous, y compris ses parents,  l'accusaient, qu'on le recherchait ... 

Encore une fois, je ne vais pas plus loin dans le résumé car cela ne me semble pas nécessaire. Dès les toutes premières pages, en effet, un charme étrange opère et on est happé par cette histoire qu'on ne peut plus lâcher. En savoir trop dès le départ ne me paraît dès lors pas très utile, il n'y a qu'à se laisser faire, ensorceler par ce ton très particulier qui vous emmène incontestablement ailleurs. Ailleurs ... vraiment, dans une autre époque, sur un autre continent et dans un monde prenant, oscillant entre rêve et cauchemar, réalité crue et onirisme, pragmatisme et magie.
Rien de d'abscons ou d'hermétique néanmoins ... une fois entamé,  le récit coule de source et malgré son propos dramatique, je m'y oubliais à nouveau à chaque fois avec plaisir. Habile à évoquer aussi bien les souffrances de l'esprit que l'âme d'un endroit, invoquant les odeurs, la chaleur, les lumières particulières du bush australien, l'écriture parvient dans le même temps à tenir en haleine sur l'issue des évènements et à toucher par sa poésie, offrant un roman étonnant, parcouru d'un vrai souffle, d'une grande force. Sortant à peine des tranchées de 14 de ma précédente lecture, c'est à dessein que j'ai commencé celui-ci, souhaitant en découvrir un autre ressenti. Je n'ai pas été déçue sur ce thème et et j'ai été surprise par d'autres, l'amour des livres, par exemple : "Lire autant pour une femme, ce n'était pas naturel, pensait-il. Pour moi, ces caisses de livres m'ont - peut-être pas tout à fait - sauvé la vie, mais tout comme... Un bon conte est un remède à mon avis" Ah bon, pas naturel ? Tiens donc ! "Elle attirait leur attention sur la sagesse renfermée dans les livres. Une histoire, c'est une merveilleuse création, disait-elle. Une ouverture sur un autre monde. Moi aussi, j'aime m' échapper de temps en temps..". 
Amour et vengeance, haine et violence, pardon et rédemption, destins individuels et collectifs, il est question de tout ça dans Les Affligés et de beaucoup plus encore ... alors, n'hésitez pas et  plongez dans ses pages ! Il le mérite vraiment ...

Tentateurs irrésistibles qui, effectivement, ne m'ont pas fait résister bien longtemps et tant mieux : ClaraMélopée et Yv.

Un petit supplément à ce billet pour partager les impressions de lecture liées à mon tout 1er livre numérique, sur ma liseuse toute neuve :

J'ai donc commencé avec un roman nouvellement paru, pas un classique ...
1er point, je suis très sensible aux couvertures et l'exercice va s'avérer frustrant de ce côté là puisque les liseuses sont en noir et blanc. D'autant plus dans ce cas précis où la couverture qui s'affiche sur Kindle est en simple texte alors que la couverture du broché, en couleurs bien sûr, est absolument superbe et parfaitement en adéquation avec le contenu. Hum, dommage, mais bon ...
Un peu surprise aussi par la faible luminosité du bousin, en plein jour ça va très bien mais dès qu'il fait un peu plus sombre, il faut quand même un bon éclairage et le soir au lit, j'ai donc allumé systématiquement la loupiote intégrée à l'étui (la luminosité des 2 lampes de chevet étant juste... à moins que ... et oui, c'était mon anniv : je vieillis, je vieillis! ;-)) qui elle est super efficace et bien adaptée à la page.
Sinon, plus j'avançais et plus j'apprenais à apprivoiser la bête. Un peu désorientée au début  car sans repère physique pour savoir où j'en étais dans ma lecture (un tiers, le milieu ?) j'ai vite pris le pli de me référer au menu qui indique un pourcentage d'avancement et le nombre de pages lues par rapport au nombre total de pages. La table des matières répertoriant les différentes parties est aussi accessible rapidement ...
J'ai bien sûr utilisé le dico instantané ... un vrai bonheur, ça ! Et aussi surligné les passages que j'ai cités.  Il suffit pour ça de toucher l'extrême point droit de la page, qui se corne alors comme un vrai livre et de surligner au doigt la phrase que l'on veut ... le tout est ensuite rangé dans un presse-papier. Super pratique pour moi qui lit pas mal au lit le soir, sans forcément avoir de post-it à proximité et comme je n'aime pas corner les pages (enfin sur la liseuse, maintenant si car on peut corner et décorner à volonté) je passais ensuite des plombes à retrouver le passage en question quand je rédigeais un billet. Bon point encore, donc ...
Voilà, c'est tout pour le moment, j'en attaque illico un nouveau et vais donc continuer à découvrir ...


mercredi 6 juin 2012

La cote 512 (Thierry Bourcy) - Format poche















1914, mobilisation générale. Jeune flic à la brigade criminelle de Paris, Célestin Louise décide de partir au front plutôt que de rester à l'arrière et découvre toute l'ampleur d'une horreur qu'il n'imaginait même pas. Partageant les mêmes souffrances, les hommes lient vite amitié dans les tranchées alors quand son jeune lieutenant Paul de Mérange trouve la mort de bien étrange façon, au cours d'un assaut mais tué d'une balle dans le dos par un fusil français, Célestin mène l'enquête ...

Le 11 novembre 2009, je me faisais la réflexion sur ce blog que si j'avais beaucoup lu de romans sur la guerre de 39-40 ce n'était pas le cas pour celle de 14-18 mais que ça m'intéressait de plus en plus. J'avais donc fait un billet demandant des idées de lecture à ce sujet et c'est là que j'avais noté celui-ci, suggéré par Aifelle ... vous voyez donc que j'ai bonne mémoire. Et ce que j'y ai trouvé est tout à fait conforme à ce qu'elle en avait dit : une enquête policière qui, en soit, ne casse pas 3 pattes à un canard c'est vrai mais une formidable plongée dans l'atmosphère des tranchées, au plus près de ces hommes partis la fleur au fusil et se retrouvant plongés brutalement au coeur même de l'enfer. J' y ai ressenti une grande impression de réalisme, aussi bien sur la description de la guerre elle-même, très "visuelle" (l'auteur est aussi scénariste et réalisateur) qu'en ce qui concerne le contexte général de l'époque. La vie qui s'organise à l'arrière, totalement coupée de la réalité des combats, le fossé d'incompréhension qui ne fera que se creuser entre poilus et civils, les mentalités, le vocabulaire employé, les personnalités attachantes,  ... tout sonne particulièrement juste et rend ce roman sans prétention à la fois très intéressant et très agréable à lire. C'est le 1er d'une série de cinq, mettant en scène les enquêtes de Célestin Louise au cours de la 1ère guerre mondiale et si un autre titre me tombe sous la main , je ne dirais pas non !

Les billets d' Aifelle et de Kathel. Apparement tellement en phases sur ce coup-là que je m'aperçois qu'on emploie toutes les 3 le terme "agréable à lire" ... tant pis, je ne retire pas, je n'ai pas copié sur les copines, c'est vraiment ce que j'en retiens aussi !


dimanche 3 juin 2012

J'ai sauté le pas ...


Et oui, ça y est ... après moult hésitations, je me suis enfin décidée et je viens de me faire offrir une liseuse électronique pour mon anniversaire.

 Je vois déjà les comms qui vont suivre : "ouh la la, pas pour moi, ça ... le plaisir de l'objet imprimé, la texture, l'odeur du papier toussa toussa... " autant de remarques que je m'étais déjà faites à moi-même, vous vous en doutez ! 




Mais après avoir bien réfléchi, plusieurs raisons m'ont finalement fait sauter le pas : d'abord, c'est vrai que j'aime bien tous ces gadgets high tech qui ne cessent de fleurir (j'ai tourné autour d'un Ipad un moment, Le Itouch de mes enfants est un petit bijou qui permet plein de choses ... ) mais vu le prix des joujous, je me contrôle ! Ensuite, le gain de place considérable quand on se déplace ... en week-end ou pire, en vacances à l'étranger quand le poids des bagages est limité et que je suis incapable de choisir entre la moitié de mon armoire et un nombre incalculable de livres que je ne lis jamais tous d'ailleurs mais vous savez bien, si jamais je venais à manquer ... oh mon dieu, quelle horreur ! Sans parler du simple fait de partir pour la journée avec peut-être, sait-on jamais, une demie-heure de lecture à grapiller et que je te traîne le pavé en cours qui rentre à peine dans mon sac à main pourtant XXL, le rendant quasi impossible à trimballer sous peine de rentrer le soir avec une épaule fracassée ! Et quid des volumes qui s'entassent au fil du temps, m'obligeant à me doter d'une nouvelle bibliothèque pour les stocker ...
En résumé donc ... quel luxe merveilleux de pouvoir, si on veut, bouger avec l'intégralité de la pléiade au creux de la main !!! Et puis, je lis tous les soirs que Dieu fait au lit et c'est bien gentil mais quand on doit tenir une brique en position allongée, ça fatigue quand même ! ;-)

Une fois l'envie bien installée, la difficulté a été de choisir quelle liseuse ... en fonction de quels besoins, de quelles envies, en essayant de comprendre le fatras des différents formats (ben oui, vous pensiez que c'était simple ... un format uniformisé lisible sur n'importe quel appareil ? Que nenni ! Ce serait trop facile, voyons !) et de s'y retrouver dans cet embrouillamini. A explorer ensuite, les différentes fonctionnalités et puis le look, la couleur, la matière car quitte à renoncer au livre papier, il faut quand même que l'objet soit un peu attractif, plaise un minimum ... pour tout ça, je ne remercierais jamais assez Hélène et son indispensable/excellent billet qui m'a permis de me poser les bonnes questions et de faire un choix en tout état de cause. Choix qui a failli être exactement le même que le sien (à savoir la Sony PRS-T1, même couleur et tout et tout) pour finalement se reporter au dernier moment sur le Kindle Touch d'Amazon :




Oui je sais Amazon, c'est pas bien ... la mort programmée des libraires, un format ebook exclusif qui maque avec eux, une politique commerciale agressive à la Big Brother etc ... arguments très justement évoqués par Hélène qui en avait envie malgré tout ça sauf qu'à ce moment-là, la version tactile, le Kindle Touch donc, n'était pas encore sortie en France, ce qui est le cas depuis fin avril ... désolée Hélène ! Ce qui a fait pencher la balance, c'est pourtant justement le site Amazon ... la richesse du catalogue ebook ... y'a pas photo, quoi ! Alors OK, ils sont en format azw (le leur) mais qu'est-ce qu'il y en a, y compris en nouveautés alors que le format epub (le plus répandu) lisible par la Sony est éparpillé sur une multitude de sites différents : pas pratique et il m'a semblé trouver peu de titres qui me branchaient. Ah si bien sûr, des classiques en veux-tu en voilà, ce qui est très bien en soi (j'en ai d'ailleurs téléchargé illico quelques-uns) d'autant plus que la plupart sont gratuits mais je me connais, si numériquement je dois me cantonner principalement à ça, la liseuse ne va pas tarder à atterrir au fond d'un tiroir, ce qui n'est quand même pas le but ! J'ai besoin d'avoir de la matière, de craquer sur des romans parus il y a peu et c'est sur Amazon que j'en vois le plus et quelle facilité, quelle rapidité ... un clic et c'est sur la liseuse (dangereux d'ailleurs tellement c'est simple, attention au budget ;-)) Alors tant pis pour ma culpabilité, j'avais envie de me faire plaisir ... Quant à cette histoire de format, y' a toujours moyen de s'arranger mais chut, ça je l'écris tout doucement. 

Mis à part cette raison primordiale, ce sont 2 détails qui ont fini de faire pencher la balance en faveur du Kindle : d'abord un dictionnaire français intégré, la Sony n'en a pas et ne propose aucune mise à jour ce que je trouve incroyable. Quitte à passer à la lecture numérique, autant pouvoir profiter au maximum des avantages qu'elle a à offrir. Combien de fois le soir dans mon lit me suis-je dit, tiens je ne connais pas ce mot-là, il faudrait que je le note et que je regarde demain dans le dico, pas de quoi noter à portée de main, la flemme de se lever et le lendemain pfft ... envolé, je ne regarde jamais ! Sur le Kindle, un simple appui du doigt sur le mot et une définition s'affiche (on peut même surfer pour aller chercher une explication sur un lieu ou un évènement, sur wikipédia par exemple) la moindre des choses quand même, non ! Sony m'a trop énervée sur ce coup-là. Pareil pour l'étui ... étant donné que les liseuses électroniques en sont pas rétro-éclairées pour un confort de lecture très proche du papier, l'étui de protection comportant une lampe intégrée était une parfaite réponse à mon habitude de lire le soir au lit (alors que mon mari est souvent déjà endormi et que je m'esquinte les yeux sur une lampe de chevet munie d'une ampoule très faible et n'éclairant que d'un côté) et bien, sur la Sony, cette lampe se déplie grâce à un flexible dont je me demande s'il tient le coup sur la durée mais surtout elle fonctionne avec pile (en prévoir de rechange donc) alors que celle du Kindle est intégrée à l'étui et fonctionne sur la charge de l'appareil lui-même.
Voilà, c'est le genre de détails qui peut aussi compter ... 


                        

Ca y est, j'ai fini, désolée d'avoir été si longue mais il me semblait que des lecteurs passionnés comme vous méritiez des explications circonstanciées à ce qui s'annonce quand même comme une petite révolution dans une vie de lectrice. Et puis je sais qu'au moins 1 ou 2 copinautes hésitent encore à basculer elles aussi ... J'essaierai de vous faire un retour, façon enquête de satisfaction après un petit moment d'utilisation et il va de soi que même si je n'abandonnerai certainement pas la lecture papier, les prochains billets vont très bientôt concerner des lectures numériques (je préciserai dorénavant dans l'intitulé du billet) il faut bien que je profite de mon jouet tout nouveau tout beau !!! :-D