dimanche 19 février 2012

La délicatesse ( David Foenkinos )















Nathalie et François se rencontrent et c'est l'amour fou jusqu'à ce que François meurt brutalement dans un accident. Anéantie, Nathalie se réfugie dans son travail sans plus rien voir autour malgré la pression de son entourage. Et c'est peut-être bien à cause de cette pression justement que sur un coup de tête, dans son bureau, elle embrasse un jour l'un de ses collègues : Markus, terne et insignifiant au possible ... 

Ce petit livre à la grande réputation (10 prix littéraires, hein, quand même !) traînait sur ma PAL depuis bien longtemps déjà (avant la version film récente qui l'a relancé) mais il y avait toujours un autre titre qui m'attirait plus et il restait là à se morfondre jusqu'à ce que je lise dernièrement le billet de Voyelle et Consonne si virulent qu'il m'a à la fois bien fait rire et intriguée ... du coup, je n'ai évidemment pas suivi le conseil, qui m'a été donné en commentaire, de l'enfouir tout en dessous de ma PAL et me suis au contraire empressée de le commencer ! Et mon avis pourrait sans doute se résumer à : mouais, tout ça pour ça !!! Je n'ai ni adoré ni franchement détesté non plus ... si certains passages ou tournures m'ont amusée c'est vrai, d'autres m'ont gênée ( au même titre que quand on est témoin d'une maladresse, d'une lourdeur ... exactement l'inverse de la délicatesse donc, non ?) ou horripilée. La recette de ce qui est censé faire son originalité : des notes en bas de page au ton décalé ( ex: 1) C'est étrange de s'appeler Alice et de se retrouver dans ce genre de soirées pour rencontrer un homme. En général, les Alice rencontrent facilement des hommes. 2) C'est étrange de s'appeler Alice et de travailler dans une pharmacie. En général, les Alice travaillent dans des librairies ou des agences de voyages. 3) A ce stade, on peut s'interroger : s'appelait-elle vraiment Alice ?) ou des digressions loufouques constamment intercalées dans le fil du récit, qui vont de "La discographie de John Lennon s'il n'était pas mort en 1980" à "La recette du risotto aux asperges" étonne et séduit d'abord mais montre très rapidement ses limites.
Bref, je n'ai pas franchement passé un mauvais moment mais La délicatesse ne va pas non plus me laisser une impression bien forte. Il me semble d'ailleurs avoir déjà lu de l'auteur Le potentiel érotique de ma femme mais  je ne me souviens absolument plus de quoi ça peut bien parler et je ne le retrouve même pas sur mes étagères ... Quant au film, aucune intention d'aller le voir avant, aucune intention d'aller le voir maintenant !
Entre l'avis dithyrambique de Noukette, totalement séduite, qui vous conduira vers de nombreux autres billets positifs et celui férocement drôle de Voyelle et Consonne, je me sens dans un entre-deux, en phase donc avec le ressenti des Livres de George, parfaitement d'accord sur de nombreux points, particulièrement en ce qui concerne les allusions faites à d'autres livres dans le roman.


vendredi 17 février 2012

Le sillage de l'oubli ( Bruce Machart )















Texas, 1895, la femme de Vaclac meurt en mettant au monde leur 4ème fils, Karel. Le père, fou de douleur, se durcit jusqu'à faire trimer ses fils comme des bêtes de somme sur la ferme. Son seul plaisir, les courses de chevaux que remportent Karel et qui, grâce aux paris, lui permettent d'agrandir son domaine.  Jusqu'à ce qu'un étranger lui propose un défi hors norme : Karel courra contre l'une de ses filles et l'enjeu n'est rien moins que le mariage des 3 fils ainés de Vaclav avec ses 3 filles à lui ...

La 4ème de couv n'en disant pas plus, comme mon résumé d'ailleurs, je m'attendais à ce que l'essentiel de l'action se déroule autour de cette course en question alors que c'est beaucoup plus vaste et bien plus riche que ça ! Car, par un habile chassé-croisé d'époques au cours du récit, nous suivons Karel à différents moments de son histoire, de sa construction... petit garçon de 3 ans qui grandit sans présence féminine et sans affection, adolescent d'une quinzaine d'années qui, en croyant découvrir l'amour, va infléchir irrémédiablement son destin et celui des siens et enfin homme fait qui vient d'être père à son tour d'un fils, remettant son passé en perspective. Difficile à résumer et encore plus difficile de faire passer toute la force, toute l'ampleur de ce livre singulier ... il est âpre et violent comme la nature tout autour, comme la rudesse de la vie à cette époque, comme ces hommes habitués à ne pas faire grand cas de leurs sentiments mais  il est aussi empreint d'une sensibilité qui fait mal, d'une tendresse qui touche d'autant plus qu'elle vous cueille de façon inattendue. Evidemment, l'écriture y est pour beaucoup ! La sauvage beauté du Texas, la puissance des éléments, la passion des chevaux et la force des liens entre humains, même distendus ou interrompus,  transparaissent à chaque mot ... un vrai souffle, enrichi par une subtile poésie au détour d'une tournure ("un nuage isolé portait sur ses franges une touche de couleur telle que Karel se demanda s'il ne s'était pas enfui en emportant discrètement quelques rayons du soleil couchant peu méfiant.") un sens de l'humour indéniable dans les réparties ("- Pourquoi tu passerais pas nous faire une petite visite un de ces dimanches. C'est pas rare qu'un tonneau de bière et un pain de glace s'échappent du saloon et finissent dans mon abreuvoir, tu sais. Karel hocha la tête - Et il y a guère qu'un moyen de donner une bonne leçon à ces fuyards.") ou, de temps à autre, une réflexion bien sentie, sur le rôle et la place des femmes, par exemple ("Les femmes, elles sont jamais assez payées pour tout ce qu'on leur prend.")
Du Nature Writing, certes mais bien plus que ça ...
Et, comme Keisha, je reprends la phrase du  New York Times qui parle en 4ème de couv d'épopée mythique et hypnotique ... hypnotique, oui,  ça décrit assez bien l'impression produite par cet étonnant roman, le premier d'un auteur manifestement plein de talent!

Les avis de Keisha et de Leslivresquej'aime.net (que je remercie toutes 2 de m'avoir tentée) ceux de Carnets noirs, de Jostein et de Jerôme, tous conquis.






P.S : je veux bien faire voyager celui-ci aussi. Aifelle s'est déjà inscrite ... laissez un comm puis envoyez moi un mail avec vos coordonnées si vous êtes intéressé(e)s pour être les suivant(e)s ! Récap des 2 livres voyageurs dans la colonne de gauche ...



dimanche 12 février 2012

La liseuse ( Paul Fournel )















Robert Dubois travaille toujours dans la maison d'édition qu'il a fondée bien qu'il n'en soit plus le patron. Sans qu'il l'ait demandé, une stagiaire lui apporte les prochains ouvrages à lire dans ... une liseuse électronique. Après le crève-coeur de voir pour la 1ère fois texte et papier séparés, comment va t'il appréhender l'objet ?

Les billets que j'avais lus et qui m'avaient tentée de façon irrésistible le disaient bien : la fameuse liseuse électronique n'est ici qu'un prétexte. Un point de départ malin pour un livre sur les livres. Pour une ode à l'amour de la littérature, à l'amour de son métier, à l'amour tout court. Pour une réflexion sur le monde de l'édition et son évolution en même temps que celle d'un homme qui entame la dernière ligne droite de son propre parcours. Tout pour me plaire donc et j'aurais parié n'importe quoi que j'allais adorer... alors comment se fait-il que je ne me joigne pas avec tant d'enthousiasme que ça au concert de louanges général ? Mystère ! Peut-être du coup, en attendais-je trop ... à moins que ce ne soit pur "mauvais esprit" de contradiction de ma part ? J'espère bien ne pas être tordue à ce point là !!! Simplement, je crois que la vraie magie qui vous saisit parfois de manière inexplicable entre les pages d'un livre n'a pas opéré ici. Car je n'ai pas été "trompée sur la marchandise", non ... et oui, c'est intéressant, touchant par moments, drôle aussi, bien écrit. Ceci dit, en aparté, bien écrit mais comme un roman en prose, pour moi, car sans l'explication finale je n'aurais pas un seul instant soupçonné que " Ce texte épouse la forme d’une sextine, forme poétique inventée au XIIème siècle par le troubadour Arnaud Daniel. Il en respecte le nombre de strophes et la rotation des mots à la rime."
Bref, je ne sais pas pourquoi, c'est vraiment pur ressenti mais... il m'a juste manqué un p'tit quelque chose, une petite flamme et si j'ai quand même aimé ce n'est  pas autant que je m'y attendais, pas autant que je l'aurais voulu, pas autant que vous ...

Le concert de louanges en question donc: 


P.S : je suis toujours en pleine réflexion ... est-ce que je me fait offrir une liseuse pour mon anniversaire ou pas ? J'en ai assez envie mais j'hésite encore à sauter le pas ... 




Livre voyageur : ne vous laissez pas influencer par mon avis, il est le seul pour l'instant à ne pas être dithyrambique ! Je propose donc de faire voyager ce livre vers celles ou ceux  qui ne l'ont pas encore lu et qui aimeraient le découvrir ... 


vendredi 10 février 2012

Dôme tomes 1 et 2 ( Stephen King )



Un étrange dôme s'abat brusquement sur une petite ville du Maine et d'un coup (comme l'annonce sobrement la 4ème de couv qui se résume à ces 2 phrases) personne n'y entre, personne n'en sort !

Comment résister à ces 2 gros pavés qui avaient l'air dans la même veine que Le fléau que j'avais adoré ? Même nombre indécent de pages (miam !), même pléthore de personnages et même situation de crise dans laquelle chacun va se révéler ! Enfin, pas tout à fait car si dans Le fléau, la catastrophe était à l'échelle du territoire des Etats Unis et certainement même du monde entier, ici elle ne concerne que le microcosme d'une petite ville ordinaire. Pour autant, elle n'en sera pas moins meurtrière car Chester's Mill, comme partout ailleurs, abrite son lot de tordus et d'abrutis qui vont faire dégénérer, en un temps record, une situation critique en véritable désastre. L'ivresse du  pouvoir, les abus de ce fameux pouvoir, les malversations, la corruption, la drogue, la violence, le racisme primaire, la misogynie, la désinformation, la manipulation, la folie des foules, les conséquences du réchauffement climatique, notre place à l'aune de l'univers et bien sûr la religion, l'expiation, le pardon ... sont autant de thèmes intéressants abordés sous ce Dôme.
Cependant,  j'abonde dans le sens de certaines critiques, la frontière entre le bien et le mal, étroitement mêlés d'habitude chez King, est ici vraiment très tranchée, sans nuances : les "méchants" sont  tout de suite identifiés et sont vraiment affreux sales et méchants ! Du coup, c'est assez manichéen et je n'ai pas retrouvé la profondeur psychologique, les caractères fouillés des personnages du Fléau ... dommage ! Quant à l'explication finale, le pourquoi de ce Dôme mystérieux ... il y a toujours chez King une part de fantastique, alors est-ce convaincant dans ce cas-là ? Un peu (beaucoup ?) tiré par les cheveux certainement ... mais après tout, qui sait ?
En résumé, je l'ai tout de même dévoré et aimé car la puissance de la narration quand même ... tout à la fois, on y est sous ce dôme, on s'y cogne, on claustrophobe, on étouffe, ON VEUT SORTIR  et pourtant, on est à l'extérieur aussi, regardant, impuissants, des fourmis se débattre sous leur cloche. Et puis je suis, comme Cuné, une bonne cliente de l'auteur mais, sur un thème proche, j'ai vraiment préféré Le Fléau !

L'avis très positif de Cuné, ma tentatrice sur ce coup là et une inconditionnelle de King : "on retrouve tout ce qu'on aime dans Stephen King... la façon de raconter inimitable (qui peut irriter, je le conçois, tout en plaignant les insensibles)" et ceux de Cachou, très déçue "Stephen King prend ses lecteurs pour des imbéciles ou quoi ?" de Herisson qui a quand même aimé "même si elle n'a pas eu l'impression de retrouver Stephen King" et de Biblioman qui a fini par s'ennuyer "principal défaut dont souffre le dernier opus du maître de l'angoisse : sa longueur."

dimanche 5 février 2012

Si vous trouvez que vous n'en avez pas assez ...


... chez vous, plein de photos de neige chez moi ...

 



jeudi 2 février 2012

Tout blanc mon village depuis hier ...



J'ai lu la lune
sur la neige 
tombée




Temps blanc
Si paisible le paysage
Zen...



mercredi 1 février 2012

Bibliothèque spéciale petite PAL...




(Photo trouvée ici)

Has been read (lus) Will be read (PAL) ... idée marrante mais vraiment pas adaptée en capacité à nos féroces appétits, hein  ! ;-)


(Photo trouvée )

Ce presse-livres en revanche, évoque de façon assez réaliste (hormis le nombre ridicule de livres sur la photo, on est d'accord) l'état de nos PAL, non ???
  :-D