mercredi 29 novembre 2017

Frémissement...



Je vais peut-être me remettre à archiver certains ressentis sur ce blog...
Peut-être...


L'hôtel (Yana Vagner)

















Dès que j'ai vu passer ce roman, je me suis jetée dessus tant j'avais aimé, de la même auteure, Vongo zero puis Le lac. Bon, l'intrigue de départ (une dizaine de personnes dans un hôtel isolé au sommet d'une montagne, le meurtre de l'un d'entre eux, puis la tempête qui se déchaîne, les coupant du reste du monde, dans un climat de suspicion) ne brille pas par son originalité, façon 10 petits nègres, c'est vrai. Mais l'essentiel n'est pas là... Bien sûr, on veut tout de même savoir qui est l'assassin mais Yana Vagner excelle surtout, là encore, dans l'art du huis-clos, et décrit à merveille ce qui se joue psychologiquement quand des personnes sont contraintes de cohabiter par des élèments indépendants de leur volonté. Dans ce cas-là, mis à part le régisseur de l'hôtel, tous sont amis depuis 20 ans mais que vaut vraiment cette amitié, privée de ses cadres habituels ? Petit à petit, l'auteure nous fait pénétrer dans la tête et la vie de chacun des protagonistes, dans une jeu de massacre cruel et jubilatoire. Le livre est long et c'est plutôt lent, ce qui a gêné certains lecteurs (critiques lues sur Babelio) mais pour ma part, j'ai beaucoup aimé !



Le livre que je ne voulais pas écrire (Erwann Lahrer)



S’il ne voulait pas l’écrire ce livre, Erwan Lahrer, moi j’étais bien sûre que je ne voulais pas le lire. Oui, je sais, elle est facile celle-là mais c’est vrai que je m’étais dit non, impossible. A cause du sujet, puisque l’auteur a été blessé lors de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan. Aucune envie d’aller volontairement, lors d’une activité de détente et de loisirs, me replonger dans l’horreur et la peur que l’on n’a cessé de nous ressasser à longueur de JT. Et puis, un écrivain que j’aime bien et que je suis sur FB, Jean-philippe Blondel, y a lancé un véritable plaidoyer en faveur de ce livre, en est devenu avec succès un véritable «passeur » et ça a un peu commencé à m’ébranler. Avec sa chronique sur son blog, Delphine Deprasa créé une nouvelle brèche dans ma résolution. Et quand ma copinaute Échappées de Saxaoul s’y est mise aussi, je ne pouvais plus tellement l’éviter et… je les remercie chaleureusement tous les trois. 
D’Erwan Lahrer, je n’avais lu, il y a longtemps déjà, qu’Autogénèse. Ce livre ci ne ressemble ni à un roman, ni à un récit, ni à un témoignage, ni à une auto fiction, il est au-delà de tout ça, une sorte d’objet littéraire comme le dit lui-même l’auteur. Il y dépasse l’expérience personnelle pour en faire un ressenti universel, en multipliant les points de vue, demandant entre autres à ses proches ce qu’ils ont vécu du dehors, se mettant même à un moment donné dans la peau des terroristes. C’est fort, c’est riche, touchant, émouvant, tout sauf plombant et le comble c’est que c’est… drôle aussi, vraiment drôle par moments.
Avec ce livre qu’il ne voulait pas écrire, Erwan Lahrer s’est constitué un incroyable capital sympathie, à tel point qu’on aimerait le rencontrer, qu’on y pense presque comme à un ami.
Et ce livre dont je ne voulais rien connaître, je ne peux que vous inviter à le lire…