Marcus Goldman, jeune écrivain new-yorkais, a publié un an auparavant un premier roman qui l'a propulsé au faîte de la gloire. Le contrat passé avec son éditeur l'oblige à en écrire une second très rapidement mais, panique totale, Marcus est en panne d'inspiration et rien ne vient. C'est alors qu'il apprend que son ancien professeur de faculté, un écrivain reconnu qui est aussi son mentor, est accusé du meurtre d'une jeune fille de 15 ans, Nola Kellergan, survenu 30 ans plus tôt à Aurora, une petite ville du Massachussets où il réside toujours. Ne pouvant le croire, Marcus décide de voler au secours de son ami Harry, fuyant ainsi par la même occasion ses propres problèmes...
"Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus est un livre que l'on regrette d'avoir terminé."
Cette phrase d'Harry Quebert s'adressant à Marcus introduit le dernier chapitre du livre et je suis bien d'accord avec ce qu'elle dit. Le seul hic c'est qu'elle ne fonctionne pas vraiment pour moi avec ce roman là précisément. Alors, je mentirais en affirmant que je ne me suis pas attachée aux personnages dont la plupart sont vraiment bien brossés mais je n'ai pas regretté d'en arriver au dernier mot et même j'en ai été presque soulagée, tant je commençais à trouver que toute cette affaire n'avait que trop duré et devait trouver son épilogue !
Arrivée aux3/4 du livre, il me semblait vraiment qu'on tournait en rond, qu'il y avait trop de répétitions et un certain ennui s'installait mais bien sûr, dans le dernier quart, ça s'accélère et l'attention du lecteur est relancée par moult rebondissements et retournements de situations. Tout dans l'intrigue n'est pas très vraisemblable d'ailleurs ni super crédible ni même bien nouveau mais passons, c'est assez fréquent dans ce genre d'histoires... et je le répète je me suis quand même bien prise au jeu.
Ce que j'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé, c'est le côté "chronique d'une petite ville ordinaire de l'Amérique", vivante et intéressante, avec une réelle ambiance très réussie, on y est ! J'y suis d'ailleurs encore un peu ... J'ai apprécié aussi la réflexion sur la création littéraire, ressentie du point de vue des auteurs et j'ai carrément adoré la satire sanglante et désopilante du monde de l'édition tel qu'il est de nos jours, se fichant complètement des écrivains et dérivant de manière totalement absurde vers le profit commercial à court terme uniquement.
Maintenant, il y a aussi ce que j'ai beaucoup moins aimé et j'ai un peu construit mon billet sur le même modèle que celui d'Aifelle (les+/les-) car je rejoins son avis ! D'abord, on ne croit jamais vraiment à la relation d'amour totalement improbable entre Nola (15 ans) et Harry (la trentaine à l'époque) tant elle en reste au stade purement théorique. Aucun argument, aucun sentiment, aucune exaltation, passion ou violence ne vient jamais étayer ce postulat de départ. Idem pour les morceaux choisis du soit-disant chef-d'oeuvre du siècle écrit par Harry, d'une telle banalité, d'une écriture si inintéressante tant dans le style que dans le propos qu'il aurait mieux valu ne rien citer du tout et laisser le lecteur imaginer. Enfin, même si le roman posséde des qualités indéniables, citées plus haut, on peut effectivement quand même s'interroger sur le bien-fondé du Grand prix du Roman de l'Académie Française pour ce récit qui, s'il attise sans cesse la curiosité du lecteur par le fond, ne le retient pourtant pas par la forme, son écriture étant loin d'être remarquable.
Un petit aparté très bête et tout personnel : dès le début, je me suis imaginé Nola brune et j'ai eu beau lire ensuite à plusieurs reprises qu'elle était blonde, sans aucun doute possible, il n'y a rien eu à faire : chaque fois qu'il était question d'elle, je voyais d'abord une fille brune ! Comme quoi, si le pouvoir imaginatif des écrivains est immense, celui des lecteurs est grand aussi ! :-))
En conclusion , j'avais beau avoir lu des critiques négatives, ce bouquin avait fait un tel buzz que j'aurais de toutes façons voulu voir par moi-même ! La seule différence, vu la taille du pavé et son prix est que pour une fois, j' aurais peut-être été raisonnable et aurait sûrement attendu sa sortie poche, je remercie donc la personne qui m'a permis de satisfaire ma curiosité dans le feu encore brûlant de l'actualité ! ;-)
Les avis d'Aifelle, Gambadou, Brize et Voyelle et Consonne.
pfff il n'est toujours pas dispo à la bibli ! je patiente !!!!
RépondreSupprimerPffft ! Au fait, ce n'est pas toi qui voulais acheter une liseuse ou qui vient de l'acheter ?
Supprimerc'est fait (voir billet du jour sur mon blog), et j'en suis ravie ! des tentatrices m'ont fait avancer mon achat de quelques mois ;-)
SupprimerAh donc, ça y est, toi aussi tu as succombé ! ;-)
SupprimerTu as tout dit ! je n'ai pas changé d'avis depuis que j'ai rédigé mon billet. Ce qui est curieux, c'est que les commentaires continuent à arriver chez moi, comme si ce roman avait une importance particulière. Pas de quoi fouetter un chat pourtant .. et attendons-le au tournant du prochain livre. (il m'a été prêté par ma librairie, heureusement, j'aurais mal digéré son prix d'achat).
RépondreSupprimerOui ... à voir sur le prochain ! Du coup, je viens de me rendre compte que je ne sais même pas quel est le 1er ... après recherche, il s'agit de Les derniers jours de nos pères pour lequel il avait déjà eu un prix, décidément ... celui des Ecrivains genevois !
SupprimerAlotrs, ça y est , elle est arrivée chez toi, la neige ?
J'attendrai la bibli ^pour me faire une idée, sans risque. Mais les bémols me refroidissent...
RépondreSupprimerCa vaut quand même le coup de juger par soi-même ...
SupprimerOui la neige est arrivée, elle fond en ville, à la campagne je pense que c'est tout différent. Et on nous en annonce d'autre dans les jours à venir.
RépondreSupprimerJe ne suis pas pressée de le lire... La preuve, une collègue vient de le finir, j'aurais pu le lui emprunter, mais j'ai bien plus attirant pour le moment (et ça risque de durer !) ;-)
RépondreSupprimerIl n' y a pas d'urgence et peut-être finalement est-ce mieux de le le découvrir une fois le tapage médiatique retombé !
SupprimerJ'hésite encore pour ce livre. Si je me décide, ce ne sera pas pour tout de suite, c'est sûr.
RépondreSupprimerJ'espère quand même ne pas vous en dégoûter, toutes, là ! ;-)
SupprimerTu confirmes, je n'ai plus du tout envie de le lire après ton billet... déjà celui d'Aifelle m'en avait bien dissuadé.
SupprimerPourtant, je suis en accord avec la citation que tu mets en début de billet aussi...
D'où peut provenir l'engouement pour ce livre donc ?
Ah quand même ... c'est ce que j'ai essayé de faire passer dans mon billet : tout n'est pas à jeter, loin de là !!! Si nous sommes plus sévères c'est en réponse à tout ce battage médiatique, aux prix littéraires et en particulier celui du Roman de l'Académie Française qui paraît surévalué du coup ! Mais je le redis, l'intrigue policière n'est pas si mal, la description de la vie d'une petite ville américaine est très très réussie, les personnages sont attachants et la reflexion sur la création littéraire et sur le monde de l'édition intéressants ...
SupprimerJe tenterai aussi d'assouvir ma curiosité mais j'attends que l'occasion se présente !
RépondreSupprimerBibli ou prêt alors ...
SupprimerJe te reçois cinq sur cinq
RépondreSupprimerJ'ai même failli ne pas aller jusqu'au bout...
C'est très drôle car moi aussi j'imaginais Nola brune.
Bon il ne m'a pas coûté trop cher ,j'ai moins de regret
Le genre de livre que l'on peut lire au bord de la piscine si il y tombe au fond ce n'est pas grave
Très bonne journée
Dix centimètres de neige ici ce matin!!!
Si cela se trouve tu n'en pas autant!
Ah c'est curieux de l'imaginer brune toutes les 2 ! ;-)
SupprimerTu es peut-être un peu dure pour cette histoire de piscine quand même ...
Il a beaucoup neigé dans la nuit, celle tombée au village commence déjà à fondre car elle est mouillée mais juste un peu au-dessus, il y en a 30 centimètres qui ont l'air de vouloir tenir !
Bises et bon aprèm neigeux
Tu as raison : les brunes comptent pas pour des prunes, non mais !
RépondreSupprimerEt toc ! ;-)
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