Dans un petit village isolé de Corse, deux amis d'enfance reviennent s'installer pour s'occuper d'un café, tournant ainsi résolument le dos à leurs études de philosophie, et rencontrent un succès inespéré. Mais leur petit monde idéal est illusoire et n'aura qu'un temps ... comme Rome, comme tous les empires créés de toutes pièces par la main de l'homme, il porte déjà en lui les prémices d'une chute brutale, fatale.
Malgré un résumé pas forcément très compréhensible au début, faisant un parallèle entre cette histoire de café corse et le sermon de Saint Augustin fait à Hippone, après la chute de Rome en 410 et son invasion par les barbares... j'ai tout de suite eu envie de ce livre. Envie, oui mais avec l'appréhension pourtant que ce soit un peu confus ou tiré par les cheveux tout de même...
Que nenni ! La comparaison, finement amenée, est parfaitement légitimée par l'atmosphère de tragédie antique qui imprègne totalement ce roman et je me suis laissée convaincre et envoûtée... J'ai d'ailleurs pensé par moments au Soleil des Scorta de Laurent Gaudé (à propos duquel j'avais déjà parlé de tragédie grecque) relatant le destin maudit d'une famille dans un petit villlage déshérité d'Italie ... pour la dureté du climat, l'âpreté des caractères et des sentiments où tout couve, sans jamais se dire, jusqu'au drame. Mais si le ton de Gaudé m'avait paru assez détaché, on entre ici bien plus avant dans la tête des principaux personnages, au coeur de leurs pensées les plus intimes. Que ce soit Libero, issu d'une famille sarde pauvre et méprisée, qui a donc quelque part une revanche à prendre ... Matthieu, plus faible de caractère mais déterminé à lier son sort à celui de Libero et de ce village ... ou son grand-père Marcel, qui s'est toujours senti à côté de sa vie, chacun est mû par la volonté farouche de diriger sa propre destinée, de façonner malgré tout un univers à sa mesure sans voir que si la vanité des hommes est infinie, ses créations, elles, ne sont rien, portant déjà en elles-mêmes les gênes de leur propre destruction, comme lui.
Deuxième titre de la rentrée littéraire et deuxième bonheur de lecture donc, pourvu que ça dure...
Le sermon sur la chute de Rome figure déjà dans la liste en lice pour le prix Goncourt mais aussi pour le Grand prix du roman de l'Académie française et le Femina. A suivre ...
Les avis positifs de Kathel et Dasola ainsi que de Papillon et de Jostein qui émettent tout de même une petite réserve ...
Espérons qu'il soit primé....
RépondreSupprimerDu coup, c'est vrai que j'aimerais bien ...
SupprimerUn de ceux que je n'ai pas encore lus.
RépondreSupprimerBon tu me remontes le moral car pour le moment je n'ai pas eu beaucoup de coup de coeur avec cette rentrée
Je vais peut-être l'attaquer ce soir
Bonne soirée
Contrairement à moi, alors ... car Certaines n'avaient jamais vu la mer (en cours de lecture) me plaît beaucoup aussi ... je suis proche du tiercé gagnant (rentrée littéraire parlant) moi qui ne joue pourtant jamais ! ;-)
SupprimerTrès bonne soirée à toi aussi ...
Je ne me sens pas trop partante pour ce titre, on verra ..
RépondreSupprimerTant pis pour toi ! Mais tu as quand même des circonstances atténuantes en ce moment !!! ;-)
RépondreSupprimerCourage !
Je suis contente que tu aies aimé ! Pour moi, cette rentrée littéraire est un très bon cru, j'ai eu pas mal de bonnes surprises, mais Le sermon reste un de mes favoris !
RépondreSupprimerPour moi aussi, c'est un bon cru : 3ème essai transformé avec Certaines n'avaient jamais vu la mer !
RépondreSupprimerRavie d'avoir eu ton avis sur ce livre dont j'ai lu dimanche le résumé et qui j'avoue ne me tentait pas plus que cela pour les mêmes raisons que toi...
RépondreSupprimerMaintenant tu sais que ce serait dommage de s'en priver pour ces raisons là, alors ! ;-)
SupprimerJe trouve qu'il vaut vraiment la peine d'être lu ...
Oui c est un livre magnifique. Et si je puis me permettre, lisez Balco Atlantico, du même auteur.
RépondreSupprimerIl y a de fortes connections entre les deux romans.
Bonjour Marie-Paul et bienvenue sur ce blog ... je n'avais encore rien lu de lui, je note !
SupprimerSi je le trouve en bibli sans trop trop attendre, je risque de la lire (après, d'autres passent avant...)
RépondreSupprimerAh ... du nature writing, peut-être ? ;-))
SupprimerBonjour Véronique, j'ai été surtout séduite par le style de l'auteur. Merci pour le lien et bonne après-midi.
RépondreSupprimerDe rien ! Et bonne aprèm à toi aussi ...
SupprimerJe l'ai repéré depuis un moment celui-là et puis, j'ai hésité à cause d'avis réservés. Finalement, ton billet me donne envie de lui laisser une chance !
RépondreSupprimerVas-y, oui, donne la lui ! ;-)
SupprimerIl fait partie des deux derniers romans du Prix Goncourt des lycéens que je n'ai pas encore lu. Je crois que le titre, que je trouve un peu pompeux, me fait peur. Je me le garde pour la fin. Malheureusement, ce titre n'attire pas non plus les élèves et nous avons dû en forcer certains à le lire, en espérant que cela mène engendre un bon bouche à oreille.
RépondreSupprimerC'est vrai que le titre fait un peu peur mais franchement, pas de quoi ...
SupprimerUne de mes prochaines lectures !
RépondreSupprimerTon 1er de la rentrée littéraire, celui qui a fini par atterrir sur ta table de chevet ? ;-)
SupprimerExcellent choix !
Tout à fait !
RépondreSupprimer;-))
SupprimerUn très beau bouquin, d'une écriture fabuleuse, assez mal vendu pour moi par son résumé abscons et finalement peu engageant alors que le livre est accessible à tous, chacun à son niveau de lecture
RépondreSupprimerDéjà, rien que le titre fait peur et je suis sûre que beaucoup d'en privent à cause de ça ! Heureusement, j'avais entendu une chroniqueuse en parler avec passion, enjoignant à ne se laisser effrayer ni par le titre ni par le résumé !!! Mais je pense que le bouche à oreille va contrebalancer ...
SupprimerTu me donnes envie de le lire !
RépondreSupprimerJe viens de finir "l'embellie" de que j'ai aimé aussi mais peut-être moins que son "Rosa candida"... Oh, mémoire !
Bonne journée!
Je n'avais pas eu envie de lire Rosa Candida à l'époque ou tout le monde en parlait et il ne me tente toujours pas, à vrai dire !
SupprimerBonne journée à toi aussi ...
J'en sors !
RépondreSupprimerQuel style ! Quelle histoire !
Et pourtant en général je fuis les longues phrases... là, j'étais servie, elles font parfois une page entière. Mais c'est limpide !
Mais c'est une visite en règle dis-moi ce matin ! :-D
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