Solomon Kugel vient de s'installer dans une vieille ferme dans la petite ville de Stockton, état de New-York, avec sa femme et son jeune fils. Mais la petite vie tranquille à laquelle il aspirait va vite être perturbée. D'abord une odeur épouvantable, d'origine indéterminée, persiste dans la maison puis la mère de Kugel, soit disant à l'article de la mort, vient s'installer chez lui, c'est ensuite un pyromane qui sème la terreur dans les environs et enfin, et surtout, il découvre une étrange créature cachée au grenier, une très vieille femme complètement décrépite qui prétend être... Anne Franck, rien que ça !
Ca démarrait bien, très bien même, sur un ton ironique, iconoclaste et provocateur, le fameux humour juif new-yorkais, je présume, fait de lucidité ravageuse et d'auto-dérision. Et puis cette trouvaille saugrenue, complètement farfelue même, promettait beaucoup : Anne Franck ne serait pas morte dans les camps comme on l'a cru mais aurait survécu, passant de grenier en grenier tout au long de sa vie. Les thèmes abordés, sérieux, sous couvert d'humour décapant, sont intéressants : le devoir de mémoire, ce que j'appellerais dans un néologisme un peu maladroit " la juivitude" (la culpabilité terrible de la mère qui, ayant eu une vie hyper protégée à Brooklyn, exempte de tout malheur, s'invente de toutes pièces un passé de martyre de l'holocauste est une bonne idée) la condition de parent, celle d'enfant, de croyant et, sous-tendant, le tout : l 'absurdité absolue de la condition humaine.
Hélas, le ton qui m'a paru amusant sur quelques chapitres, m'a très vite lassée puis franchement agacée. Ca tourne en rond, l'auteur n'arrête pas de se répéter, usant inlassablement des mêmes ficelles, poussant le propos et les péripéties jusqu'au ridicule. Un roman très décevant donc au final alors qu'élagué, retaillé, ramené à son essentiel, ça aurait pu faire une excellente nouvelle sûrement. Et c'est moi qui dis ça alors que ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas fan de ce format mais là, ça me semble l'évidence tant tout s'y prêterait...
Le billet de Clara qui en a pensé à peu près la même chose que moi.
Je n'ai jamais encore tenté de lire cet auteur... les sujets sérieux et l'humour, ce n'est pas toujours un mariage évident...
RépondreSupprimerPas évident , non, mais ça peut être aussi un mariage heureux...là, ça finit par être une union contre nature !
Supprimernous sommes sur la même longeur d'ondes (et d'humour...)
RépondreSupprimerEn plus, je n'ai trouvé que le tien comme billet et je dois dire que ça m'a rassurée ! ;-)
SupprimerBof donc, je suis toujours très méfiante avec l'humour en littérature parce que souvent finalement ce n'est pas drôle...
RépondreSupprimerCa aurait pu l'être dans ce cas précis mais sans enfoncer et réenfoncer le clou comme ça !
SupprimerJ'adore l'humour juif newyorkais, mais là, je n'ai franchement pas envie d'essayer.
RépondreSupprimerEt tu ne perds rien...
SupprimerLe titre était alléchant, en effet.
RépondreSupprimerEr oui, dommage !
SupprimerJe me demande si mon com. est bien passé ou s'il est en attende de modération ?
RépondreSupprimerIl était effectivement en attente de modération ! D'habitude, je reçois aussi les comms dans ma boite mail mais , je ne sais pas pourquoi, celui-ci était passé à l'as...
SupprimerJ'ai lu et bien aimé. Pas eu cette sensation de répétition dont tu parles. Peut-être mon côté névrosé? ;-)
RépondreSupprimerMDR ! Je ne prétends pas être un modèle d'équilibre non plus, pourtant ! ;-)
SupprimerComme je te comprends, moi qui trouve des longueurs très souvent...
RépondreSupprimerLà, c'est comme un clou qu'on enfonce encore et encore jusqu'à l'écoeurement...
SupprimerBonjour Véronique, et bien je me sens moins seule, j'ai laissé tomber ce roman très vite, pas "accrochée" du tout. Je l'ai presque trouvé déplaisant, c'est dire. Bon dimanche.
RépondreSupprimerAh oui carrément ! Encore pire que moi alors...
SupprimerBon dimanche à toi aussi