Une antique légende juive raconte que le monde reposerait sur 36 Justes, les Lamed-Waf. La famille Levy produirait un Juste par génération depuis 1185 et c'est l'histoire de cette destinée hors du commun qui nous est ici contée, d'abord au fil des siècles puis, plus précisément à travers la vie d'Ernie Levy, de la montée du nazisme jusqu'aux chambres à gaz d'Auschwitz.
Ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, et qui a reçu le prix Goncourt en 1959, année de sa parution, m'a été plus que fortement conseillé, en des termes qui disaient à peu près : il FAUT absolument le lire, c'est le livre le plus beau, le plus fort, le meilleur jamais lu !
De quoi, forcément, aiguiser la curiosité. Le risque étant, d'en attendre tellement, que la lecture se solde par une déception. Et c'est presque ce que j'ai ressenti dans un premier temps... je dis presque et j'entends déjà ma "conseillère" pousser des hauts-cris à ces mots ! Certains passages m'ont en fait plu davantage que d'autres mais je reconnais que ceux-ci participent au souffle d'ensemble qui porte le récit et lui donne sa force.
La première partie tient un peu du conte épique, de la fresque picaresque et m'a rappelé par moments la saga des Mangeclous d'Albert Cohen, dans toute sa démesure, son extravagance, sa cocasserie même. Un style qui, personnellement,va bien à petites doses mais qui peut me lasser assez vite. Puis le sujet se fait se fait plus réaliste, plus précis, avec la menace nazie qui enfle de plus en plus et le personnage d'Ernie que l'on suit désormais. Et là encore, autant certains passages m'ont fait vibrer d'émotion, autant d'autres, décrivant de façon plus symbolique ses états d'âme et ses questionnements m'ont moins touchée. Et c'est la forme encore une fois qui m'a un peu freinée alors même que je comprenais parfaitement ce que l'auteur cherchait à décrire...
Ce que je retiendrai, alors que je rédige ce billet le livre à peine refermé, encore totalement bouleversée par les dernières pages c'est que même si j'ai été plus en retrait par moments, je suis sûre que Le dernier des Justes me marquera durablement. Un texte fort sur la condition juive et bien au-delà sur la condition humaine, d'un abord pas toujours facile, qui se mérite donc, à découvrir par vous-même...
Extrait de la dernière page :
"Ainsi donc cette histoire ne s'achèvera pas sur quelque tombe à visiter en souvenir. Car la fumée qui sort des crématoires obéit tout comme une autre aux lois physiques les particules s'assemblent et se dispersent au vent, qui les pousse. Le seul pèlerinage serait, estimable lecteur, de regarder parfois un ciel d'orage avec mélancolie."
comment ne pas le lire? Je suis cuite...
RépondreSupprimerPuisque tu es cuite, j'ai hâte de savoir ce que tu en auras pensé alors !
SupprimerJe l'ai lu il y a fort longtemps. Je ne m'en souviens guère, sauf que c'est une lecture qui m'avait marquée (je ne devais pas avoir plus de 20 ans quand je l'ai lu).
RépondreSupprimerC'est bien ce que je disais : marquant de toute façon ! :-)
SupprimerC'est le livre le plus beau, le plus fort, le meilleur que j'ai jamais lu !!!
RépondreSupprimerCe livre est un chef d'œuvre de la littérature...
et t'as déjà miré la tronche du Dédé ???
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/images/schwarz-bart_andre.jpg
Je me souviens de Mouche qui m'a retrouvé en larmes dans mon fauteuil...
il a été très inquiet.
Et j'ai dit "Ernie est mort".
Et il a répondu... : "une histoire de juifs pendant la deuxième guerre mondiale... tu t'attendais à quoi ?"
N'empêche ce livre, t'as raison, i s'mérite spice de Pyr...
Il me fait un peu penser à Boris Vian, non ?
SupprimerFinalement, il t'a marqué.
RépondreSupprimerOui, plutôt !
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