vendredi 3 janvier 2014

La garçonniere (Hélène Grémillon)

















1987 à Buenos-aires, en Argentine. Le psychiatre Vittorio Puig vient d'être arrêté pour le meurtre de sa femme Lisandra, retrouvée défenestrée. L'une de ses patientes, Eva-Maria, refuse de croire à sa culpabilité. En enquêtant pour l'innocenter, elle se retrouve confrontée à tout un monde d'apparences et de faux-semblants et surtout à ses propres démons, dans une Argentine tout juste libérée de la dictature...

Ce roman, qui m'a beaucoup plu, est apparemment inspiré d'une histoire vraie...
Il m'a surtout rappelé, dans certains de ses aspects, une lecture qui avait été un choc pour moi : Luz ou le temps sauvage. Dans la garçonnière, la dictature de la Junte n'est terminée que depuis quatre ans et les souffrances endurées sont encore des plaies ouvertes, notamment pour Eva-Maria dont la fille fait partie des Desaparecidos (les disparus). En fouillant dans les comptes-rendus de séance de Vittorio, pour essayer de trouver un coupable possible parmi ses patients, Eva-Maria ne fait que raviver ce passé et son incapacité à surmonter sa douleur. Mais elle découvre aussi, au fil de ses investigations, que le couple, apparemment parfait, formé par Vittorio et sa femme était bien loin de l'image extérieure qu'il renvoyait. Petit à petit, la personnalité complexe de Lisandra, rongée par le besoin irrépressible d'être aimée va se dévoiler, jusqu'à la révélation finale où le mot garçonnière du titre prend un tout autre sens, dramatique et poignant.
J'ai lu ici et là, dans certaines critiques, que le style était lourd, forçant inutilement le trait sur la psychologie des certains personnages, par l'usage excessif de répétitions notamment... un procédé qui m'a rappellé peut-être un peu effectivement celui de Laura Kasischke dans Esprit d'hiver mais qui ne m'a pas gênée le moins du monde tant il participe à faire saisir au lecteur un malaise continuel, à travers un tic par exemple, ou une idée obsessionnelle. D'autres reprochent à l'auteure de se perdre, incapable de choisir entre polar, analyse psychanalitique, roman conjugal ou politique. Là encore, je ne suis pas d'accord et je trouve au contraire que tous ces thèmes abordés, intimement mêlés, font toute la richesse du propos, comme dans la vraie vie...
En conclusion, vous avez compris : après Le confident. j'ai beaucoup aimé La garçonnière... une auteure à suivre de très près, donc !

Le billet, récent, de Cuné.



20 commentaires :

  1. Je n'ai même pas encore lu "le confident", mais j'y pense .. et je note celui-ci en même temps.

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    1. Je me demande si finalement je ne trouve pas celui-là plus intéressant que Le confident...

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  2. Ton avis me conforte dans mon désir de le lire... un de ces jours !

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  3. J'avais beaucoup aimé le confident, à l'époque. Ce dernier ci est à la bibli, je peux donc me faire une idée.
    Bonne année!

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  4. Je ne suis toujours pas franchement décidée à lire cette auteure... malgré les avis positifs !

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    1. Tant pis ou... tant mieux, on ne peut pas toujours lire les mêmes choses ! ;-)

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  5. J'ai bien aimé le confident, j'espère lire celui-là un de ces jours!

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  6. je ne lis rien
    Commencé hier au soir
    Je reviendrai lorsqu'il sera terminé
    Bonne journée

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    1. Je comprends... à plus tard ! Bises et bonne journée à toi aussi...

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  7. Ah chouette il est sur ma liseuse !! Y'a plus ka. J'avais été très marquée aussi par "luz ou le temps sauvage", quel livre !

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  8. Je l'ai dans ma PAL et j'espère l'aimer autant que toi. J'avais beaucoup aimé "le confident" ainsi que "Luz ou le temps sauvage". J'ai donc toutes mes chances avec lui-ci !

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  9. J'avais littéralement adoré "Luz" et, du coup, je trouve que "La garçonnière" ne fait qu'effleurer plusieurs aspects de cette dictature, sans approfondir les choses.
    J'avais apprécié cette lecture, cependant, mais je suis restée sur ma faim et j'avais été très surprise par le dénouement, qui débouchait encore sur tout autre chose, sans lien avec le contexte historique. Avec le recul, je trouve quand même que ce livre, non dénué de qualités, manque un peu de force...

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    1. Moi aussi, j'avais adoré Luz, un réel choc dont je me souviens encore ! Effectivement, la dictature tout juste finie n'est qu'un contexte sous-jacent ici mais le le dénouement ne m'en a que plus cueillie,du coup...

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