J' aimerais vivre un jour encore ( Eric Van Hamme )

5 nouvelles regroupées sous un titre qui annonce plus ou moins la couleur : sombre , même si l' humour est malgré tout toujours présent !
Pas la peine de revenir : le quotidien d' une adolescente rejetée par tous ...
Trente-trois : les derniers moments d' un homme de 33 ans ayant décidé d' en finir en beauté, après avoir appris qu'il est séro-positif.
Une sensation de déjà vu : un homme dépossédé de sa vie durant 15 années la retrouve tout d' un coup !
La décicace : petits et grands déboires d' un écrivain manipulé par un éditeur malhonnête.
Lucky looser : la chance peut parfois sourire , même aux malchanceux chroniques ...

Bon alors, difficile de rédiger ce billet ... d'abord parce que l'auteur, Eric Van Hamme, a un blog que je fréquente, ensuite parce que les liens virtuels quand ils sont suivis et enrichis par mails finissent par devenir nettement moins virtuels, enfin parce qu'alors le risque est de se freiner (consciemment ou même inconsciemment) et de ne pas dire tout à fait ce qu' on en pense vraiment ! Forcément , puisqu' on a l' impression de connaître un peu cet auteur là, on n'a pas la même recul et la même impartialité qu'avec un auteur lambda. On se dit qu' il est tellement plus facile de juger que d' écrire, on a peur de blesser , d' autant plus dans le cas précis d' Eric qui a l'air de toujours douter de lui-même et de ses qualités. Et a  fortiori parce qu' il sait que j'ai acheté son recueil , que je vais le lire et qu' il est en attente d' un billet ! Alors voilà , ça y est, je l'ai lu ...et après avoir bien réfléchi , je ne pense pas que  biaiser mon avis serait une bonne chose ni d' une quelconque utilité ... pour personne et, en tout premier lieu, surtout pas pour lui.Solliciter des lecteurs en direct c'est aussi s' exposer à ce qu'ils n'adhèrent pas, à ce qu' ils émettent des critiques et même si ce n'est sûrement pas facile à entendre c' est certainement beaucoup plus sain ! On est en plein dedans en ce moment avec des éditeurs qui courtisent de plus en plus les blogueurs mais qui voudraient que ceux-ci ne disent que ce qu' ils ont envie d' entendre ( voir ici ou là aussi ) hors, on est bien d'accord que nous ne prétendons pas être de véritables critiques littéraires ( pas moi en tout cas ni la totalité des blogueurs-blogueuses que je connais ) que ce n'est pas notre métier , ce n'est que  notre avis que nous postons sur nos blogs, notre ressenti mais, à ce titre, nous avons le droit de l' exprimer en toute liberté du moment que nos propos ne sont pas injurieux et restent respectueux. Comme le dit Antigone dans son manifeste d'une blogueuse-lectrice furibonde : " Je revendique le droit de lire ou de ne pas lire un livre - le droit d' être sincère ou gentiment hypocrite - le droit de ne pas aimer un livre, de le dire - le droit d'aimer un livre et de ne pas le dire - le droit d'accepter des SP, ou pas - le droit de faire traîner mes lectures - le droit d'avoir un travail à côté, des enfants, une maison à tenir ... etc...). Désolée, Eric,  pour ce long préambule qui doit peut-être, sûrement, te mettre sur des charbons ardents mais j'avais à coeur d' expliciter ma position, que les choses soient claires !
Fin du suspense ...
Je ne suis pas conquise par ce recueil. Pour être honnête jusqu' au bout, je dois avouer que déjà, au départ, les nouvelles ne sont pas ma lecture de prédilection, il m'arrive d'en lire ( de plus en plus d'ailleurs) mais ce n'est pas ce que je préfère, ceci expliquant un peu celà. Pour commencer, et comme c' est souvent le cas, je les ai trouvées inégales! Mes 2 préférées sont Trente-trois ( qui est aussi la plus développée en nombre de pages ... tiens, tiens!) et Une sensation de déjà vu. J'ai trouvé la 1ère ( Pas la peine de revenir ) tellement noire de bout en bout, tellement sans espoir , tellement sordide que trop c'est trop ! La 2ème m'a semblée plus fouillée, plus riche et plus nuancée, portée par un souffle, une écriture plus naturels que dans La dédicace par exemple, même si la fin  n'est pas tout à fait  une vraie surprise. Et puis ... elle est enfin plus positive.Très courte et ramassée, Une sensation de déjà vu m'a interessée mais j'ai trouvé que la psychologie des personnages y était tout de même survolée, trop courte justement ( à ce stade, Eric doit se dire : quelle chieuse celle-là, hein , jamais contente ! ) Quant à La dédicace, c'est vraiment là que pour moi ça se gâte, sur un sujet pourtant fait pour me captiver! Parce que là , ça touche l'auteur de près et par distanciation j' imagine, il manie l'humour et l'ironie encore plus fort que d'habitude, toujours plus, trop à mon goût ! Pour le coup, j' aurais aimé plus de subtilité, les jeux de mots perpétuels finissant par lasser et, trop appuyés, desservant plutôt le propos. J'ai eu aussi l' impression d' avoir déjà un peu lu ça, en fait, dans Si c' était niais ( de Pascal Fioretto), qui allait cependant beaucoup plus loin puisque le style de l' écrivain en question était dans ce cas totalement pastiché. Quant à la dernière, Lucky looser, la chute m'a semblé plutôt prévisible !
Ouch ... bon , voilà ! Maintenant, j' espère qu' Eric n' y verra  pas que le côté négatif car ce n' est ni le but, ni non plus tout ce qu' il y a à en dire ... Simplement , j'ai retrouvé que ce que j'avais déjà un peu relevé à la fin de mon billet sur Le fil d' Ariane ( son précédent roman ) : des effets  souvent comme "surlignés",  moins flagrants dans  le roman, que j'ai préféré, mais  plus accentués, plus gênants pour moi , ici  ... donc je le dis! Il a du talent pour écrire mais je croisqu' il  gagnerait certainement beaucoup à se passer de tout ça ...

Pour finir ( et oui, il serait quand même temps dis donc !!! ) je répéte, une fois de plus,  que ce n'est QUE mon ressenti personnel ... alors , consultez aussi celui d' Ys et celui de Thaïs , plus enthousiaste !